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En Corse, préserver la fragile posidonie face aux grands yachts

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Au coeur de la réserve naturelle des Bouches de Bonifacio, au large de la Corse, des coffres flottants sont installés dans les eaux turquoises de la Méditerranée pour permettre aux grands yachts de mouiller sans détruire les herbiers de posidonie avec leur ancre.

Depuis 2020, la France interdit le mouillage des yachts de plus de 24 mètres sur certaines zones de la Côte d’Azur et de la Corse, afin de protéger cette plante dont les prairies servent de nurseries pour poissons mais aussi de puits de carbone et de protection contre l’érosion.

Une décision « historique », selon Charles-François Boudouresque, un des scientifiques en pointe dans la défense de la posidonie.

Les Baléares ont aussi adopté des interdictions de mouillage mais elles sont moins fréquentées par les grands yachts et donc moins tributaires de ce secteur économique que la Côte d’Azur ou la Corse.

Les interdictions s’accompagnent toutefois de la mise en place de « mouillages écologiques » alternatifs, comme à Bonifacio.

Dans la baie de Sant’Amanza, refuge prisé de palaces flottants à l’extrême sud de la Corse, une grue posée sur une barge flottante coule un lest de béton de 46 tonnes à une quarantaine de mètres de fond, sur une zone sableuse.

Conçus pour « s’adapter aux fonds marins en les mimant », ces ancrages en béton ont une surface rugueuse pour « faciliter l’accrochage de la biodiversité ».

Ils comportent des cavités pour accueillir les poissons et « ne freinent pas les mouvements d’eau », explique Line Babiol, de BRL Ingénierie, qui a épaulé la mairie de Bonifacio pour ce nouveau système.

Des coffres flottants fixés en surface permettent aux bateaux faisant jusqu’à 60 mètres de mouiller sans risque et sans labourer la posidonie avec leur ancre dévastatrice de plusieurs centaines de kilos.

« Maintenir l’attractivité »

Quatorze systèmes de mouillage de ce type sont prévus dans cette baie aux plages paradisiaques pour continuer à accueillir des grands plaisanciers tout en protégeant 60 hectares d’herbiers de posidonie, indique Michel Mallaroni, directeur du port de Bonifacio et chef d’orchestre de ce projet de 2,3 millions d’euros, financé à 80% par l’Etat français.

« L’enjeu est de maintenir l’attractivité de l’extrême-sud de la Corse pour la grande plaisance tout en préservant l’environnement », résume-t-il. Bonifacio accueille 44% de la flotte de grande plaisance fréquentant la Corse, avec une majorité de navires dépassant 24 mètres, selon M. Mallaroni.

Un accueil vital pour cette commune de 3.000 habitants, qui a représenté « environ 60% des revenus du port en 2019 », auxquels s’ajoutent les retombées économiques indirectes de ces clients fortunés.

Pour Yves-Marie Loudoux, capitaine de l’Ocean Sapphire, luxueux yacht de 41 mètres habitué des eaux corses et amarré au port de Bonifacio, ces mouillages écologiques sont « une solution qui était attendue » après les interdictions dans certaines zones.

« On s’est retrouvé sans solution, refoulé dans des mouillages tout à fait inconfortables, trop loin des côtes et poussé à ne pas proposer d’escales en Corse mais plutôt à aller en Sardaigne (Italie), juste à côté, pour que les clients puissent profiter de la baignade », explique le capitaine de ce yacht qui se loue 110.000 euros la semaine.

« Plus il y aura ce type de mouillages, plus l’attractivité des sublimes côtes corses reviendra », ajoute-t-il. La Fédération des industries nautiques a évalué à 90 le nombre d’amarrages nécessaires sur les côtes corses, selon M. Mallaroni.

Exemple pour d’autres pays

Sur la Côte d’azur, trois sites travaillent à l’aménagement de zones de mouillages comparables à celle de Bonifacio, précise le capitaine de vaisseau Thibault Lavernhe, porte-parole de la préfecture maritime. L’un devrait voir le jour « fin 2021, début 2022 » au large de la plage de Pampelonne, près de Saint-Tropez, où nombre de célébrités passent l’été, et un autre dans le parc national des Calanques entre Marseille et Cassis, d’ici 2024.

Le parc national de Port-Cros (Var), joyau naturel marin et pionnier des mouillages écologiques, a quant à lui disposé 68 bouées, dont cinq pour des bateaux de 15 à 30 mètres.

Jusqu’ici la préfecture maritime –autorité garante en France d’une utilisation durable de la Méditerranée– a fait de la pédagogie pour expliquer les nouvelles interdictions. « La plupart des plaisanciers lèvent l’ancre et vont mouiller dans des zones autorisées », souligne Thibault Lavernhe. Mais « nous avons identifié plusieurs cas de récidives, et à terme il est prévu que des sanctions soient appliquées ». Peine maximale encourue: 150.000 euros d’amende et un an d’emprisonnement.

« L’environnement n’a pas de frontières », souligne M. Boudouresque: « il faudrait que d’autres pays méditerranéens s’inspirent de ces mesures de protection ».

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L’électricité bas carbone majoritaire d’ici 2030, mais la neutralité carbone reste hors de portée

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L’électricité bas carbone majoritaire d’ici 2030, mais la neutralité carbone reste hors de portée

D’ici la fin de la décennie, plus de la moitié de l’électricité mondiale proviendra de sources bas carbone, selon l’Agence internationale de l’énergie. Toutefois, malgré cette avancée, les efforts actuels sont encore loin d’être suffisants pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2050.

Dans son rapport annuel « World Energy Outlook 2024 », l’Agence internationale de l’énergie (AIE) prévoit que les énergies bas carbone, telles que l’éolien, le solaire et l’énergie nucléaire, représenteront plus de 50 % de la production mondiale d’électricité d’ici 2030. Cette évolution marque une transition accélérée vers une nouvelle ère énergétique, motivée par la montée en puissance de l’électrification des industries, du transport, ainsi que des besoins exponentiels en électricité pour les data centers et l’intelligence artificielle. Fatih Birol, directeur exécutif de l’AIE, souligne cette transformation comme une étape clé dans la refonte du système énergétique mondial.

Cependant, l’AIE met en garde contre l’insuffisance des actions actuelles pour atteindre les objectifs de neutralité carbone en 2050. Bien qu’un niveau record d’installations d’énergies renouvelables ait été enregistré en 2023, les combustibles fossiles continuent de répondre à deux tiers de la demande énergétique mondiale. L’AIE appelle ainsi à une accélération massive des efforts dans les prochaines années, signalant que, malgré les progrès, le monde reste « loin d’une trajectoire alignée » sur les ambitions climatiques nécessaires pour éviter les pires impacts du changement climatique.

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SpaceX franchit une nouvelle étape avec la récupération en vol du lanceur de Starship

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SpaceX franchit une nouvelle étape avec la récupération en vol du lanceur de Starship

SpaceX a accompli une prouesse technologique en capturant pour la première fois en vol le lanceur Super Heavy de sa mégafusée Starship. Cette manœuvre pourrait révolutionner la réutilisation des lanceurs lourds et marquer un tournant dans l’exploration spatiale.

Dimanche, SpaceX a réussi une manœuvre sans précédent en capturant le premier étage de son lanceur Super Heavy, grâce à des bras mécaniques géants surnommés « Mechazilla ». Ce vol d’essai, qui s’est déroulé depuis la base texane de l’entreprise à 7h25, pourrait être un jalon crucial dans le développement de fusées entièrement réutilisables, une ambition de longue date de l’entreprise d’Elon Musk.

Après avoir propulsé le vaisseau Starship en orbite grâce à ses 33 moteurs, le lanceur de 70 mètres est revenu sur sa plateforme de lancement, où les bras de Mechazilla l’ont sécurisé.

Jusqu’à présent, Super Heavy terminait son parcours en mer, mais cette récupération pourrait permettre d’économiser de précieuses ressources et d’accélérer la cadence des vols. Starship, pour sa part, a poursuivi sa mission jusqu’à amerrir en douceur dans l’océan Indien, confirmant ainsi la fiabilité de son système.

Cette avancée technologique confirme le leadership de SpaceX dans la course à l’exploration spatiale, avec des implications majeures pour l’avenir des missions interplanétaires.

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France

Aurores boréales : un phénomène visible depuis la France ce dimanche

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Aurores boréales : un phénomène visible depuis la France ce dimanche

Ce dimanche 6 octobre, le ciel français pourrait s’illuminer d’un phénomène exceptionnel : les aurores boréales. Un spectacle rare, déjà observé deux jours plus tôt, qui intrigue les passionnés d’astronomie et pourrait se dévoiler une nouvelle fois sous certaines conditions.

C’est un événement qui ne se produit que rarement sous nos latitudes. Ce dimanche 6 octobre, une poignée de chanceux pourrait lever les yeux vers un ciel teinté de vert et de violet, baigné par la magie des aurores boréales. Les prévisions annoncent la possibilité d’observer ce phénomène fascinant depuis la moitié nord de la France, un spectacle qui, habituellement, est réservé aux contrées nordiques. La dernière éruption solaire, survenue quelques jours plus tôt, pourrait bien offrir à la France un nouveau rendez-vous céleste.

« Les signaux sont encourageants, » confie Fabrice Mottez, spécialiste des phénomènes célestes et rédacteur en chef de la revue L’Astronomie. « Les conditions semblent réunies pour que l’on puisse observer les aurores, mais il ne faut rien présumer avec certitude. L’éruption solaire à l’origine de ces aurores est particulièrement énergétique, augmentant nos chances d’assister à ce spectacle dimanche soir. »

Les aurores boréales, aussi appelées « lumières du Nord », résultent de l’interaction entre les particules chargées du vent solaire et les gaz présents dans la haute atmosphère terrestre. Ces collisions produisent des traînées lumineuses qui ondulent dans le ciel, principalement aux pôles. Mais sous certaines conditions, comme celles qui se préparent ce week-end, ces lumières mystiques peuvent s’inviter dans des régions bien plus au sud.

Cependant, l’observation des aurores reste soumise à de nombreux facteurs. « Il est difficile de prédire la trajectoire exacte du vent solaire », explique Mottez. « Même si les prévisions sont optimistes, il se pourrait que le phénomène passe inaperçu, ou qu’il soit d’une intensité plus faible que prévu. » En France, les chances de les apercevoir sont estimées à environ 40%. Pour les Norvégiens et les Suédois, en revanche, le spectacle est quasi garanti.

Pour maximiser ses chances d’assister à cette danse de lumière, les experts recommandent de s’éloigner de toute source de pollution lumineuse et de privilégier un point de vue dégagé, orienté vers le nord. La fenêtre d’observation se situerait entre 22h et minuit, mais là encore, aucun horaire précis ne peut être donné. « Les aurores apparaissent généralement une à deux heures après l’éruption solaire, mais tout dépend de l’orientation du champ magnétique du vent solaire », précise le spécialiste.

Les amateurs de ciels étoilés et les curieux, armés de patience et de détermination, pourraient bien vivre un moment inoubliable ce dimanche. Si la chance est de leur côté, ils auront l’opportunité d’assister à un phénomène à couper le souffle, qui marquera leur esprit à jamais. Après tout, comme l’a rappelé Mottez, certains ont eu la surprise de voir des aurores boréales dans le sud de la France lors de la plus forte activité de l’année, en mai dernier.

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