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Vietnam: Trang, trentenaire pasionaria de la vie sauvage

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Enfant, Trang Nguyen a été témoin d’une scène qui l’a marquée à vie: un ours couché sur le dos, une aiguille géante plantée dans le corps pour en extraire sa bile, une substance longtemps utilisée en médecine traditionnelle.

Cet épisode, qui a eu lieu chez son voisin dans le nord du Vietnam « m’a vraiment fait bouillir le sang », a déclaré à l’AFP Trang, écologiste et fondatrice de l’ONG WildAct.

La protection des animaux « n’était pas quelque chose que je voulais vraiment faire jusqu’à ce que je sois témoin de ce qui est arrivé à cet ours. »

A 31 ans, celle qui a été nommée l’une des femmes les plus influentes du monde par la BBC en 2019, a consacré l’essentiel de son temps depuis lors à combattre le commerce illégal d’animaux sauvages, créant même un diplôme universitaire dans ce domaine, le premier au Vietnam.

Ce commerce mondial pèse plusieurs milliards de dollars, alimente la corruption et menace la santé humaine, selon le WWF (World Wide Fund for Nature).

Trang s’est infiltrée en Afrique du Sud pour piéger des trafiquants, a obtenu un doctorat sur l’impact de la médecine traditionnelle sur la faune africaine, et a obtenu le Prix « Future for Nature » en 2018.

Pendant son enfance, dans les années 1990, la conscience environnementale était balbutiante au Vietnam. Elle se souvient de ses parents lui disant: « Seuls les riches des pays occidentaux font ce genre de travail ».

Les mentalités ont évolué lentement, le Vietnam a voté des lois sur la protection de la faune, et le nombre d’ours utilisés pour leur vésicule biliaire a chuté de 90% en 15 ans, selon l’ONG Education for Nature.

Le Vietnam, plaque tournante du trafic d’animaux sauvages

Mais le trafic s’est déplacé vers la corne de rhinocéros ou l’écaille de Pangolin, recherchées pour leurs supposés bienfaits pour la santé, qui sont à la carte de nombreux grands restaurants.

Aujourd’hui, le Vietnam est un producteur, un consommateur et un point de transit clé pour le trafic d’espèces sauvages, et cela menace la biodiversité nationale et internationale, selon WildAct.

Cours à l’Université de Vinh (centre) et travail avec les communautés rurales: Tranh a l’ambition de doter le Vietnam de son propre savoir-faire pour identifier les espèces, produire des rapports et obtenir des financements.

La pandémie de coronavirus, dont on pense généralement qu’elle a commencé sur un marché chinois connu pour vendre des animaux sauvages, n’a pas aidé la cause des militants en Asie et en Afrique, explique-t-elle.

La réaction de certaines associations mondiales de défense des animaux non plus. L’une a appelé à interdire les marchés dits « humides » en Asie, une autre les a qualifiés de « non hygiénique ».

« Quand des choses comme celles-là sont dites, il est très difficile pour les défenseurs de l’environnement de demander aux gens de participer à notre travail », explique-t-elle, car ils sont perçus comme « partiaux ».

Dans son livre « Sauver Sorya », publié au Vietnam et qui sortira bientôt en anglais, Trang met en scène un personnage féminin, Chang, son double fictionnel, chargée de préparer à la vie sauvage un ourson sauvé du commerce de la bile.

Cet ouvrage pour enfants a une protagoniste féminine, ce à quoi elle tenait même si tout le monde lui disait que « personne n’allait le lire ».

La propre histoire de Trang est celle d’une détermination à toute épreuve.

Elle a fondé son ONG à 23 ans

Dès l’âge de huit ans, elle a harcelé les ONG avec des demandes de stage et a appris l’anglais en regardant les documentaires animaliers de la BBC tard dans la nuit.

Elle a remporté des bourses pour étudier au Royaume-Uni, où elle a obtenu une maîtrise à l’Université de Cambridge, et elle a fondé WildAct à l’âge de 23 ans.

Des trafiquants d’animaux sauvages sont en prison grâce à elle.

Mais elle a aussi appris que tout n’est pas « noir ou blanc ». Elle a ainsi aidé arrêter un trafiquant qui « n’était pas au sommet de la pyramide: c’était juste une personne pauvre exploitée » à qui l’on ordonnait de « tuer l’animal et d’en assurer le transport. » Après l’arrestation, « je me suis senti vraiment triste », raconte-t-elle.

« Je me suis dit: +maintenant personne ne va subvenir aux besoins de ses enfants. Ils vont probablement devenir braconniers comme lui, et bientôt ce sera leur tour d’être emprisonnés+. »

Elle continuera à se battre pour le changement, dit-elle, mais admet qu’il faut beaucoup de temps pour changer le comportement des gens.

« Pour certaines espèces, les choses pourraient ne pas bouger assez vite pour les sauver. »

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Europe

Rome envisage de faire payer l’accès à la fontaine de Trevi

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Rome envisage de faire payer l'accès à la fontaine de Trevi

Face à l’afflux massif de visiteurs à la fontaine de Trevi, la municipalité de Rome étudie l’idée d’instaurer un accès payant pour les touristes. Cette mesure vise à protéger ce site emblématique tout en préservant l’expérience locale et culturelle des Romains.

La fontaine de Trevi, chef-d’œuvre baroque et symbole incontournable de la Ville éternelle, attire chaque année des millions de touristes. Afin de répondre au défi croissant du surtourisme, les autorités romaines envisagent de mettre en place un système de gestion plus strict de l’accès à ce lieu mythique. Alessandro Onorato, adjoint au tourisme à la mairie, a ainsi suggéré l’instauration d’horaires d’accès précis et de quotas de visiteurs pour mieux encadrer la foule et limiter les débordements.

Cette initiative, encore à l’étude, proposerait aux visiteurs de réserver des créneaux horaires, un dispositif permettant de contrôler non seulement le flux des touristes, mais aussi leurs comportements souvent inappropriés. L’un des objectifs principaux est d’éviter des scènes de désordre, telles que la consommation de nourriture sur les marches entourant la fontaine. Onorato a précisé que ce système de réservation ne serait pas une source de revenus pour la ville : les Romains auraient un accès gratuit, tandis que les touristes étrangers se verraient demander un modeste droit d’entrée d’un euro.

Toutefois, il n’y a encore aucune décision ferme. Un porte-parole de la municipalité a tempéré l’enthousiasme autour de ce projet en rappelant qu’il ne s’agit pour l’instant que d’une ébauche d’idée. Pourtant, le problème du tourisme de masse devient de plus en plus pressant, avec un nombre croissant de visiteurs dans la capitale italienne. Ce phénomène devrait s’intensifier à l’approche du Jubilé de 2025, une année sainte qui pourrait attirer près de 30 millions de personnes à Rome et au Vatican.

Rome n’est pas la seule ville italienne confrontée à ce défi. Venise, autre site emblématique, a déjà testé un système de billets payants pour les visiteurs à la journée lors des périodes d’affluence, une mesure destinée à canaliser les flux touristiques. Parallèlement, le gouvernement de Giorgia Meloni réfléchit à une hausse significative de la taxe de séjour, une proposition qui suscite la colère des professionnels du secteur touristique, craignant une baisse de la fréquentation.

Outre la gestion des flux, les autorités romaines veulent également préserver le centre historique de la capitale en limitant l’ouverture de nouvelles structures d’hébergement touristique. Toutefois, ce pouvoir échappe pour l’instant à la municipalité. Si elle peut encadrer l’implantation de nouveaux restaurants et fast-foods dans cette zone, elle n’a pas la compétence pour réguler le développement des chambres d’hôtes ou des logements de vacances.

La volonté de Rome d’encadrer l’accès à ses trésors culturels illustre bien le dilemme auquel sont confrontées les grandes métropoles européennes : préserver leur patrimoine tout en accueillant un tourisme toujours plus florissant.

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Europe

Ukraine : Zelensky appelle à plus d’armements alors que Moscou intensifie son offensive

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Ukraine : Zelensky appelle à plus d'armements alors que Moscou intensifie son offensive

Alors que la guerre en Ukraine s’enlise et que Moscou renforce ses frappes dans l’est du pays, Volodymyr Zelensky a lancé un appel pressant à ses alliés pour obtenir davantage d’armements. Le président ukrainien demande également l’autorisation d’utiliser ces armes sur le sol russe, une demande qui divise les puissances occidentales.

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a réclamé vendredi un renforcement urgent des livraisons d’armes de la part de ses alliés, lors d’une réunion internationale à la base aérienne de Ramstein, en Allemagne. Cet appel intervient à un moment critique, alors que la Russie intensifie ses frappes et continue de progresser dans la région du Donbass, à l’est du pays. Zelensky a particulièrement insisté sur la nécessité d’équipements militaires, notamment des systèmes de défense aérienne, pour protéger l’Ukraine des bombardements incessants de Moscou, dont le plus récent a dévasté un institut militaire à Poltava, causant au moins 55 morts.

Parallèlement à ces demandes, le dirigeant ukrainien a renouvelé sa requête controversée de pouvoir frapper des cibles non seulement en Ukraine, mais également en Russie, à l’aide des armes fournies par les Occidentaux. Cette requête divise les alliés de Kiev, dont les États-Unis et l’Allemagne, en raison des risques d’escalade avec Moscou, qui continue de brandir la menace nucléaire.

Dans ce contexte tendu, les États-Unis ont annoncé une nouvelle aide militaire de 250 millions de dollars pour l’Ukraine, dans l’espoir de répondre aux besoins urgents du pays. Londres et Berlin ont également réaffirmé leur soutien par l’envoi de nouveaux missiles et systèmes de défense aérienne, bien que la solidarité internationale commence à montrer des signes de fragilité. En effet, des débats internes agitent les gouvernements, notamment en Allemagne, où la montée de l’extrême droite pro-russe pose de nouveaux défis. La réduction prévue de l’aide à l’Ukraine dans le budget allemand de 2025, conjuguée aux incertitudes politiques aux États-Unis et en France, accentue les inquiétudes à Kiev.

Alors que la Russie poursuit son offensive et que Vladimir Poutine réaffirme son objectif de contrôler totalement le Donbass, la situation devient de plus en plus délicate pour l’Ukraine. L’effort de guerre semble s’enliser, et malgré le soutien occidental, l’avenir du conflit reste incertain.

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Monde

Un tireur de 14 ans fait quatre morts dans son lycée aux Etats-Unis

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Un tireur de 14 ans fait quatre morts dans son lycée aux Etats-Unis

Une nouvelle tragédie a frappé un lycée du sud-est des États-Unis. Un élève de 14 ans a ouvert le feu, tuant deux élèves et deux enseignants avant d’être appréhendé. Ce drame s’ajoute à une longue série de violences armées dans les établissements scolaires du pays.

Un établissement scolaire de Winder, dans l’État de Géorgie, a été le théâtre d’une fusillade qui a coûté la vie à quatre personnes : deux élèves et deux professeurs. Le tireur, un adolescent de 14 ans scolarisé dans le même lycée, a été arrêté sur les lieux. Les autorités locales, représentées par Chris Hosey, directeur du bureau des enquêtes de l’État de Géorgie, ont confirmé que le suspect serait jugé comme un adulte et poursuivi pour meurtre. Cet événement tragique ravive la problématique des fusillades en milieu scolaire, un fléau qui, année après année, endeuille les États-Unis de façon incomparable.

Les forces de l’ordre ont rapidement répondu aux appels d’urgence vers 10h20. Un agent de sécurité présent dans l’établissement a confronté le jeune tireur, qui, réalisant l’inévitabilité de la situation, a décidé de se rendre sans violence. Selon les premières informations, aucune cible particulière n’avait été identifiée par les enquêteurs.

Ce drame fait écho à un signalement antérieur en 2023 par le FBI, qui avait ouvert une enquête sur l’adolescent suite à des menaces publiées en ligne, accompagnées de photos d’armes. Pourtant, faute de preuves tangibles à l’époque, aucune arrestation n’avait été effectuée, bien que les écoles locales aient été alertées. Le FBI a confirmé qu’à ce moment-là, il n’y avait pas de raison légale pour intervenir davantage.

La réaction politique ne s’est pas fait attendre. Le président Joe Biden a exprimé sa colère face à la répétition de ces drames, soulignant l’urgence d’une régulation stricte des armes à feu. La vice-présidente Kamala Harris a également dénoncé l’épidémie de violence armée lors d’un discours, tandis que son adversaire républicain Donald Trump a fustigé le tireur, le qualifiant de « monstre malade ».

Ce nouveau massacre, survenu dans l’État clé de Géorgie à quelques mois des élections présidentielles, risque de raviver les débats sur la législation des armes, un sujet qui divise profondément la nation.

Des témoignages d’élèves présents lors de la fusillade ajoutent une dimension poignante au drame. Stephanie Folgar, 17 ans, se souvient des bruits assourdissants dans les couloirs et des ordres précipités de sa professeure les exhortant à courir et se cacher. Pour nombre d’élèves, ces instants de confusion ont d’abord été interprétés comme un exercice, avant que la panique ne s’installe. Pour tous, cette journée restera gravée dans leur mémoire, marquée par la peur et la douleur.

Les États-Unis demeurent, malgré les réformes sporadiques, l’un des rares pays au monde où les fusillades en milieu scolaire se produisent avec une telle fréquence, exacerbées par la libre circulation des armes à feu. Les images des élèves regroupés dans le stade, attendant de retrouver leurs familles, font écho à tant d’autres tragédies similaires, laissant planer une sombre ombre sur l’avenir des jeunes générations.

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