Société
Violences entre jeunes: Intérieur, Justice et Education réunis lundi
Les ministres de l’Intérieur, de la Justice et de l’Education se réunissent lundi avec préfets, procureurs et recteurs d’Ile-de-France pour répondre au phénomène des rixes entre jeunes, qui ont endeuillé la région parisienne la semaine dernière.
Cette réunion prévue à partir de 12H00 en visioconférence a été annoncée par Gérald Darmanin après la mort d’une collégienne et d’un collégien, tous deux âgés de 14 ans, poignardés au cours de rixes différentes, dans l’Essonne les 22 et 23 février.
En amont, le ministre de l’Intérieur a envoyé jeudi une note à l’ensemble des préfets de France pour leur demander la « réactivation du plan de lutte contre les bandes ».
Dans cette note consultée par l’AFP, il leur demande de réaliser avant le 10 mars un « diagnostic départemental », avec un « historique » et une « cartographie » des affrontements, l’âge des jeunes impliqués ou encore leur utilisation ou non d’armes et des réseaux sociaux.
A partir de ce diagnostic et « en fonction de l’importance du phénomène » le ministre demande aux préfets de mettre en oeuvre un « plan départemental de repérage, d’accompagnement, d’information préventive et sensibilisation des publics fragiles » ainsi que des moyens « d’investigation et de lutte » contre les bandes.
Le ministre recommande aussi de recourir « selon le contexte » à des groupes locaux de traitement de la délinquance sur le sujet des bandes, sur le modèle de celui mis en place à Paris, qui associe police, mairie et services éducatifs sous l’égide du parquet.
Selon l’entourage d’Eric Dupond-Moretti, le ministère de la Justice compte lui sur le recours aux « interdictions de paraître » comme alternative aux poursuites, actuellement en expérimentation à Bobigny, Montpellier et Senlis. Elles « fonctionnent bien et permettent d’éloigner un jeune d’une bande », assure l’entourage.
L’entourage du Garde des Sceaux met également en avant la promulgation samedi au Journal officiel du nouveau Code de justice pénale des mineurs, qui entrera en vigueur le 30 septembre et doit permettre de réduire les délais de jugement.
Selon le ministère de l’Intérieur, 357 affrontements entre bandes ont été recensés en 2020 en France contre 288 en 2019, ce qui représente une hausse de près de 25%. Trois personnes ont été tuées et 218 blessées lors de ces affrontements.
A l’inverse, à Paris, ils ont reculé ces dernières années, selon le ministère de la Justice, qui a comptabilisé 112 phénomènes de bandes en 2017, 99 en 2018, 89 en 2019 et 83 en 2020, ainsi que huit morts entre 2017 et 2020.
A l’échelle nationale, l’Intérieur recense 74 bandes, dont 46 implantées sur le ressort de la préfecture de police de Paris, qui comprend aussi la Seine-Saint-Denis, le Val-de-Marne et les Hauts-de-Seine.
Société
Drogues: plus d’un million d’usagers de cocaïne en France en 2023
La consommation de cocaïne en France a atteint un niveau sans précédent en 2023, reflétant une tendance mondiale de production record.
La France connaît une augmentation alarmante de la consommation de cocaïne, avec plus d’un million de personnes ayant utilisé cette substance au moins une fois au cours de l’année 2023. Cette hausse, qui a presque doublé par rapport à l’année précédente, est mise en lumière par une récente étude de l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT).
L’analyse des données révèle plusieurs facteurs sous-jacents à cette croissance. D’une part, la production mondiale de cocaïne a atteint des sommets historiques, principalement en Colombie, Bolivie et Pérou, où les trois principaux pays producteurs ont généré 2.700 tonnes de cocaïne en 2022, soit plus du double par rapport à 2010. Cette augmentation de l’offre se reflète dans les saisies effectuées par les autorités françaises, qui ont intercepté 23,5 tonnes de cocaïne en 2023, contre seulement 4,1 tonnes en 2010. En 2024, le chiffre est encore plus impressionnant avec près de 47 tonnes saisies en onze mois.
D’autre part, les conditions de travail évolutives en France jouent un rôle non négligeable. Selon Ivana Obradovic, directrice adjointe de l’OFDT, de nombreux actifs consomment de la cocaïne pour maintenir leur productivité face à des cadences de travail intensives, notamment dans les secteurs de la restauration et de la pêche. Cette consommation se diversifie également avec l’apparition de la cocaïne base (crack) et une perception de cette drogue comme moins dangereuse qu’auparavant.
La France se classe désormais au 7ème rang européen en termes de consommation de cocaïne. Le prix du gramme reste stable autour de 66 euros, mais la pureté de la substance a considérablement augmenté, passant de 46% en 2011 à 73% en 2023, rendant la drogue plus puissante et addictive.
Parallèlement, la consommation de cannabis, bien que stable avec 5 millions d’usagers annuels, montre une augmentation notable chez les jeunes adultes. La MDMA/ecstasy connaît également un essor, passant de 400.000 à 750.000 consommateurs annuels entre 2019 et 2023. L’héroïne, autrefois cantonnée à des zones spécifiques, est désormais accessible partout en France, touchant même des individus socialement insérés.
Le trafic de drogue génère un chiffre d’affaires colossal, estimé entre 3,5 et 6 milliards d’euros par an en France. L’OFDT évalue le coût social de ces substances illicites à environ 7,7 milliards d’euros, prenant en compte les pertes humaines, la dégradation de la qualité de vie et les dépenses publiques.
Face à cette situation, les autorités françaises intensifient leurs efforts de répression et de prévention, mais la complexité du problème nécessite une approche multidisciplinaire pour endiguer cette vague de consommation de cocaïne et autres drogues illicites.
Occitanie
Choisir son propre salaire, c’est possible dans cette start-up toulousaine
*Dans une démarche audacieuse, une jeune entreprise toulousaine permet à ses employés de fixer eux-mêmes leur rémunération mensuelle, instaurant ainsi un modèle de gestion des ressources humaines inédit.
Dans le paysage entrepreneurial toulousain émerge une start-up, Ihmisen, qui défie les conventions traditionnelles de la gestion des salaires. Fondée il y a trois ans par Romain Olives, cette entreprise de conseil en management propose à ses six consultants une liberté inédite, celle de déterminer leur propre rémunération mensuelle. Cette initiative, qui pourrait sembler utopique, s’inscrit dans une vision de management horizontal où chaque employé est considéré comme un acteur autonome et responsable.
Ihmisen, dont le nom signifie « humain » en finlandais, s’est fixé comme objectif de créer un environnement de travail où la satisfaction et l’engagement des employés sont prioritaires. À l’intérieur de cette structure, un salaire minimum de 2 800 euros brut est garanti pour tous, mais au-delà de ce seuil, les employés peuvent décider de leur rémunération, voire de réduire leur charge de travail en choisissant de ne pas augmenter leur salaire. Ce système, qui pourrait paraître risqué pour d’autres entreprises, est perçu par Gwladys Hilarion, coach en management chez Ihmisen, comme un moyen de donner un nouvel élan au travail et de responsabiliser les salariés.
Le fondateur, Romain Olives, explique que l’idée est de « rendre les salariés satisfaits de leur travail » en leur offrant un cadre où ils sont « responsabilisés comme s’ils étaient indépendants, mais avec le confort d’un CDI ». Ce modèle hybride séduit des profils comme Alix Bongiorno, qui apprécie la flexibilité et l’autonomie tout en bénéficiant de la sécurité de l’emploi. « Je n’ai jamais eu le courage de me lancer à mon compte, donc forcément, ce fonctionnement hybride m’a tout de suite beaucoup plu », témoigne-t-elle.
Cette approche innovante interroge sur les perspectives de l’entreprise à l’avenir. Elle soulève également des questions sur la viabilité économique d’un tel modèle, la gestion des inégalités potentielles entre les employés, et l’impact sur la productivité. Cependant, Ihmisen semble démontrer qu’en plaçant la confiance et la responsabilité au cœur de la relation employeur-employé, il est possible de créer une dynamique de travail positive et motivante, ouvrant ainsi la voie à de nouvelles pratiques managériales dans le monde du travail.
France
Nouvelles révélations sur l’abbé Pierre, qualifié de « prédateur » par Emmaüs
Les nouvelles accusations de violences sexuelles jettent une ombre sur l’héritage de l’icône humanitaire.
L’organisation Emmaüs, après avoir mandaté le cabinet Egaé pour enquêter sur les agissements de l’abbé Pierre, fait face à une série d’accusations troublantes. Le rapport publié lundi révèle neuf nouvelles plaintes pour violences sexuelles, portant à 33 le nombre de témoignages contre le fondateur du mouvement, décédé en 2007.
Les faits allégués s’étendent sur plusieurs décennies, de 1960 à 2000, et se sont déroulés majoritairement en France, mais également à l’étranger. Parmi les victimes présumées, on compte une mineure, membre de la famille de l’abbé Pierre, qui aurait subi des attouchements sexuels à la fin des années 90. Un autre témoignage, plus grave encore, fait état d’un acte sexuel avec pénétration sur un garçon mineur.
L’analyse des rapports successifs d’Egaé met en lumière des comportements de manipulation, de menaces et de chantage, décrivant une stratégie méthodique de l’abbé Pierre. « Tout cela dessine le portrait d’un prédateur », a déclaré Tarek Daher, délégué général d’Emmaüs France, soulignant la gravité des actes commis.
Les victimes viennent de divers horizons : des employées d’hôtel, des soignantes, des bénévoles, et même une hôtesse de l’air. Le cabinet Egaé a également eu connaissance d’au moins une autre victime au sein de la famille de l’abbé, sans pouvoir l’entendre.
Ce troisième rapport depuis juillet 2023 marque un tournant dans la perception de l’abbé Pierre. Emmaüs International, Emmaüs France et la Fondation Abbé Pierre, qui ont initialement commandé l’enquête, sont confrontés à une réalité difficile à accepter. La Fondation a déjà annoncé un changement de nom, et le lieu de mémoire à Esteville a été fermé.
La Conférence des évêques de France (CEF), exprimant son horreur face à ces révélations, encourage les victimes à se faire entendre. Elle a également ouvert ses archives pour aider à la compréhension de cette affaire.
Les témoignages recueillis par Egaé montrent une omerta généralisée à l’époque des faits. « J’ai eu envie de crier que cet homme n’est pas celui qu’il prétend être, mais qui m’aurait crue ? », témoigne Rachel dans l’émission « Les démons de l’abbé Pierre » sur France 2.
Emmaüs a mis en place une commission d’experts pour comprendre comment de tels actes ont pu rester impunis. Cette commission, dirigée par la sociologue Céline Béraud, devra enquêter sur les dysfonctionnements internes ayant permis à l’abbé Pierre de ne pas être inquiété. Tarek Daher admet que des personnes au sein de l’organisation étaient probablement au courant, soulignant la nécessité de comprendre comment une telle culture du silence a pu s’installer.
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