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Birmanie: un proche d’Aung San Suu Kyi arrêté, Biden appelle les généraux putschistes à abandonner le pouvoir

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Un des bras droits d’Aung San Suu Kyi, renversée par un coup d’Etat en début de semaine en Birmanie, a été interpellé vendredi, tandis que le président américain Joe Biden appelle les généraux putschistes à « renoncer au pouvoir » mais que l’ONU baisse le ton.

Quatre jours après le passage en force de militaires, les arrestations se poursuivent dans le pays.

Win Htein, 79 ans, un vétéran de la Ligue nationale pour la démocratie (LND), le parti d’Aung San Suu Kyi, « a été interpellé au domicile de sa fille » à Rangoun vendredi à l’aube, a indiqué le porte-parole du mouvement.

« Je m’attends à être arrêté, mais je ne suis pas inquiet. Nous sommes habitués à la lutte pacifique », avait déclaré mercredi sur RFI Win Htein, qui a passé plus de vingt ans en détention sous la junte de 1989 à 2010.

133 responsables politiques, dont des députés, ont été arrêtés de lundi à jeudi, d’après les données de l’Association d’assistance aux prisonniers politiques, une ONG basée à Rangoun. Plus d’une dizaine d’activistes sont également détenus, selon elle.

Les événements en Birmanie restent au coeur de l’agenda international.

Joe Biden a exhorté les généraux putschistes à « renoncer au pouvoir », son administration envisageant des « sanctions ciblées » contre certains militaires.

Mais l’ONU a adouci le ton. Le Conseil de sécurité a adopté une déclaration commune, exprimant sa « profonde préoccupation » et appelant à la libération des détenus, mais ce texte ne condamne finalement pas le coup d’Etat.

Soutien de Pékin et Moscou

La Chine et la Russie se sont opposées à une telle formulation, selon des diplomates s’exprimant sous couvert d’anonymat.

Pékin reste le principal soutien de la Birmanie aux Nations unies, où elle a contrecarré toute initiative contre l’armée lors de la crise des musulmans rohingyas.

Les généraux birmans ont mis brutalement fin cette semaine à la fragile transition démocratique du pays, qui a déjà vécu près de 50 ans sous un régime militaire depuis son indépendance en 1948.

Aung San Suu Kyi, 75 ans, mise au secret depuis lundi, a été inculpée pour avoir enfreint une obscure règle commerciale.

Aucune manifestation importante n’a eu lieu depuis le coup, la peur des représailles restant vive.

Mais des signes de résistance continuaient à se propager.

« Chasser les démons »

A Rangoun, des habitants ont klaxonné et tapé sur des seaux et des casseroles jeudi pour la troisième soirée consécutive.

« On a l’habitude de faire un maximum de bruit pour chasser les mauvais esprits des maisons et des villages », ici les démons ceux sont les militaires, a relevé un activiste Thinzar Shunlei Yi.

Des professionnels de santé ont aussi pris part à la contestation, refusant de se rendre au travail, tandis que des députés ont tenu une session symbolique pour dénoncer la prise de contrôle du parlement.

Sur les réseaux sociaux, des avocats arboraient un ruban rouge, aux couleurs de la LND, et faisaient le salut à trois doigts, un geste de résistance adopté par les pro-démocrates à Hong Kong ou en Thaïlande.

Des groupes appellant à la « désobéissance civile » se sont créés sur Facebook, porte d’entrée d’internet pour des millions de Birmans.

En réponse, l’armée a ordonné aux fournisseurs d’internet du pays de bloquer l’accès à la plate-forme. Ses services étaient toujours perturbés vendredi.

Du coup, beaucoup sont passés sur Twitter, les hastags #HearthevoiceofMyanmar, #RespectOurVotes ont été utilisés des millions de fois, notamment par plusieurs célébrités birmanes.

Mais le putsch a aussi ses supporters. Plusieurs centaines se sont réunis jeudi à Naypyidaw, la capitale. « On ne veut plus des traîtres nationaux vendus à des pays étrangers », pouvait-on lire sur des pancartes.

Le chef de l’armée birmane, Min Aung Hlaing, qui concentre désormais l’essentiel des pouvoirs, a justifié son putsch en allégeant d' »énormes » fraudes lors des législatives de novembre, remportées massivement par la LND.

Mais les observateurs internationaux n’ont pas décelé de problèmes majeurs lors de ce scrutin.

En réalité, les généraux craignaient que, malgré une constitution qui leur est très favorable, leur influence diminue après la victoire de la prix Nobel de la paix 1991, estiment des analystes.

Min Aung Hlaing, un paria à l’international depuis les exactions de l’armée contre les Rohingyas, a aussi renversé la dirigeante par ambition politique personnelle alors qu’il était proche de la retraite, d’après ces experts.

Aung San Suu Kyi, fille d’un héros de l’indépendance assassiné, est adulée dans son pays depuis qu’elle a pris la tête de l’opposition démocratique face à la junte en 1988, passant 15 années en résidence surveillée.

Son image s’était en revanche beaucoup écornée à l’international, de nombreuses voix condamnant sa passivité dans la crise des Rohingyas.

Les militaires, qui ont instauré l’état d’urgence pour un an, ont promis la tenue d’élections libres à l’issue de cette période.

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Donald Trump échappe à une nouvelle tentative d’assassinat

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Donald Trump a échappé à une nouvelle tentative d'assassinat

Donald Trump a échappé à une nouvelle tentative d’assassinat, la deuxième en deux mois, lors d’une fusillade sur son terrain de golf en Floride. Un suspect a été arrêté, mais ses motivations restent floues.

Dans un climat politique de plus en plus tendu, à moins de deux mois de l’élection présidentielle du 5 novembre, l’ancien président des États-Unis, Donald Trump, a de nouveau été la cible d’une tentative d’assassinat. Alors qu’il se trouvait sur le parcours de son club de golf en Floride, des coups de feu ont été entendus près de lui, comme l’a annoncé Steven Cheung, directeur de la communication de sa campagne. Heureusement, Trump est « sain et sauf » et a rassuré ses partisans en déclarant qu’aucune personne n’avait été blessée grâce à l’intervention rapide du Secret Service.

Les autorités ont ouvert une enquête pour élucider les circonstances de l’incident. Selon les premières informations, plusieurs agents du Secret Service ont riposté à un homme armé qui se trouvait à proximité du terrain de golf. Le suspect, qui était en possession d’un fusil AK-47 équipé d’une lunette ainsi que de sacs à dos et de matériel d’enregistrement vidéo, a pris la fuite à bord d’un véhicule. Grâce à un témoin, la police a pu retrouver la voiture et arrêter l’individu. Cependant, comme l’a indiqué Rafael Barros, un responsable du Secret Service, il reste à déterminer si cet homme a effectivement tiré en direction de Donald Trump ou des agents sur place.

Cet épisode vient s’ajouter à une série d’événements tragiques qui ont déjà marqué la campagne présidentielle de 2024. En juillet, Donald Trump avait été légèrement blessé lors d’un meeting en Pennsylvanie après qu’un assaillant eut ouvert le feu, tuant un participant et en blessant deux autres. Ce premier attentat avait provoqué un bouleversement majeur dans les rangs de l’administration chargée de la protection des anciens présidents, avec la démission de la chef du Secret Service et la suspension de plusieurs agents.

La tension politique est exacerbée par le retrait inattendu de Joe Biden de la course à la présidence en juillet, cédant ainsi la place à sa vice-présidente Kamala Harris. Cette dernière affronte désormais Trump dans une campagne virulente, les deux camps intensifiant leurs attaques à mesure que l’élection approche.

Face à cet environnement de plus en plus volatile, l’actuel président Joe Biden a exprimé sa satisfaction de savoir que Donald Trump n’avait pas été touché, réaffirmant l’importance de rejeter toute forme de violence politique. Ce message se veut un rappel que malgré l’intensité de la compétition électorale, la paix civile et le respect des processus démocratiques doivent primer.

Alors que l’enquête se poursuit, les motivations derrière cette tentative d’assassinat restent inconnues, laissant planer de nombreuses questions sur la sécurité des candidats et l’avenir de la campagne présidentielle américaine.

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La Corée du Nord publie ses premières images d’une installation d’uranium enrichi

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La Corée du Nord publie ses premières images d'une installation d'uranium enrichi

Pour la première fois, la Corée du Nord a publié des images d’une installation d’enrichissement d’uranium, marquant une étape majeure dans la démonstration de ses capacités nucléaires. Kim Jong Un a réitéré son intention de renforcer ces capacités malgré les sanctions internationales.

La Corée du Nord a publié ce vendredi des images de ce qui est présenté comme l’une de ses installations d’enrichissement d’uranium, une première pour le régime de Pyongyang. Lors de cette visite, Kim Jong Un a appelé à une augmentation substantielle des capacités nucléaires du pays, insistant sur la nécessité de multiplier les centrifugeuses pour accroître la production d’uranium hautement enrichi. Cette matière est cruciale pour la fabrication d’ogives nucléaires, élément central de la stratégie militaire nord-coréenne.

Pyongyang, qui a effectué son premier essai nucléaire en 2006, est sous le coup de multiples sanctions de l’ONU en raison de ses programmes d’armement interdits. Néanmoins, jusqu’à présent, aucune image de ses installations n’avait été rendue publique. La récente visite de Kim Jong Un à l’Institut des armes nucléaires et à une base de production de matériaux nucléaires militaires montre une volonté claire de communiquer sur les avancées du programme nucléaire nord-coréen.

Selon l’agence de presse officielle KCNA, le dirigeant nord-coréen a appelé à introduire un nouveau type de centrifugeuses afin de consolider la production de matières nucléaires militaires. Il a également fixé des objectifs ambitieux pour augmenter la production de ces matériaux stratégiques. Les images de Kim Jong Un inspectant des rangées de centrifugeuses à grande vitesse symbolisent un tournant dans la politique de communication du pays, montrant un mépris manifeste pour les résolutions de l’ONU.

La Corée du Sud, par la voix d’un porte-parole du ministère de l’Unification, a fermement condamné ces révélations, les qualifiant de « violation flagrante » des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies. Séoul dénonce l’expansion du programme nucléaire de Pyongyang, perçu comme une menace directe pour la stabilité régionale.

Pour les analystes, la diffusion de ces images pourrait avoir des implications géopolitiques plus larges, notamment en direction des États-Unis, à l’approche de l’élection présidentielle. Selon Hong Min, analyste principal à l’Institut coréen pour l’unification nationale, il s’agirait d’un message adressé à la future administration américaine, affirmant l’impossibilité de dénucléariser la Corée du Nord.

Bien que ces nouvelles révélations ne soient pas immédiatement suivies d’un essai nucléaire, elles soulignent une dynamique de renforcement des capacités militaires du pays. La Corée du Nord disposerait de plusieurs installations d’enrichissement, notamment à Yongbyon, mais l’installation dévoilée pourrait être celle de Kangson, un site secret proche de Pyongyang. Les conditions météorologiques récentes, avec des inondations ayant endommagé le principal site d’essais nucléaires du pays, pourraient toutefois retarder de nouveaux tests.

En parallèle, les tensions avec la Corée du Sud restent vives. Pyongyang a récemment intensifié ses provocations, notamment avec le déploiement de missiles balistiques le long de la frontière sud et des tirs d’essai de lance-roquettes multiples. Les relations entre les deux nations semblent être dans une impasse, exacerbée par la poursuite des ambitions nucléaires du Nord.

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Insolite : Des retraitées s’invitent sur le podium de la Fashion week de Vienne

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Insolite : Des retraitées s'invitent sur le podium de la Fashion week de Vienne

À la Fashion week de Vienne, des mannequins de 60 à plus de 80 ans ont défilé, brisant les stéréotypes liés à l’âge. Une initiative inédite en Autriche, portée par la créativité et la volonté d’inclusion.

Brigitte Hrdlicka, 63 ans, résume parfaitement l’esprit de cette révolution discrète dans le monde de la mode : « C’est fini, les mamies assises à ne rien faire ». Alors qu’elle met la dernière main à sa création avant le défilé, elle incarne, avec neuf autres retraitées, un changement de regard sur l’âge et la vieillesse. Ces femmes, âgées de 60 à plus de 80 ans, ont défilé sur le podium de la Fashion week de Vienne, dans une célébration de la diversité et de l’inclusion.

Ce projet inédit en Autriche est le fruit de plusieurs mois de travail, où les participantes ont conçu et réalisé leurs tenues à partir de matériaux de récupération. Loin d’être des novices, elles ont été guidées par Irina Reichel, animatrice d’ateliers de couture pour retraités. En voyant ces mannequins d’un jour défiler avec assurance et élégance, le message est clair : l’âge n’est plus une limite, et la mode devient un outil pour déconstruire les préjugés.

Le spectacle, loin d’être une simple performance, revendique une prise de position contre l’âgisme et met en avant une joie de vivre palpable. Sur le podium, chaque femme rayonne, reflétant une pluralité de styles : du léopard audacieux aux robes de mariée colorées, il y en a pour tous les goûts. Ce défilé ne fait pas seulement écho à une tendance globale d’ouverture à la diversité dans la mode, mais il s’impose comme un événement symbolique. Si les icônes comme Naomi Campbell ou Claudia Schiffer ont déjà démontré qu’il est possible de célébrer la beauté à tous les âges, ces femmes viennoises montrent que l’élégance et la modernité n’ont pas d’âge non plus.

Les jeunes spectatrices, admiratives, s’imaginent déjà suivre leur exemple à un âge avancé, tandis que les retraitées comme Verena Heger, 60 ans, applaudissent l’initiative. « Ce n’est pas parce qu’on a plus de 60 ans qu’on fait des choses ringardes ! », s’exclame-t-elle, résumant la fierté et la modernité de cette nouvelle génération de femmes âgées qui refusent d’être invisibles.

Avec son ambiance festive, son tapis rouge et ses créations uniques, ce défilé aura marqué les esprits, prouvant que la mode est un terrain où chacun peut trouver sa place, peu importe son âge.

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