Politique
Immigration : le Sénat LR relance le débat avec deux propositions choc
Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, voit ses idées reprises par la droite sénatoriale. Deux textes controversés visent à durcir les conditions de rétention et d’accès aux aides sociales pour les étrangers.
Le Sénat, dominé par Les Républicains (LR), s’apprête à examiner deux propositions de loi sur l’immigration, alignées sur les positions de Bruno Retailleau. Ces textes, portés par la droite, ambitionnent de renforcer les mesures de contrôle et de restriction à l’encontre des étrangers en situation irrégulière. Une initiative qui intervient dans un contexte politique tendu, marqué par la montée du Rassemblement national et les tensions diplomatiques avec l’Algérie.
Le premier projet, porté par la sénatrice Jacqueline Eustache-Brinio, propose d’allonger la durée de rétention administrative pour les étrangers condamnés pour des crimes ou délits graves. Actuellement limitée à 90 jours, cette période pourrait être étendue à 180 jours, voire 210 jours dans certains cas. Cette mesure, déjà appliquée dans le cadre de la lutte antiterroriste, vise également les individus considérés comme une « menace grave pour l’ordre public ». Cette proposition fait écho aux récents drames, comme le meurtre de l’étudiante Philippine en 2023 ou l’attaque au couteau à Mulhouse, perpétrés par des individus sous obligation de quitter le territoire français (OQTF).
Le second texte, encore plus polémique, entend conditionner l’accès à certaines prestations sociales à une durée minimale de résidence régulière en France. Les allocations familiales, l’aide personnalisée au logement (APL) ou l’allocation personnalisée d’autonomie (APA) seraient ainsi réservées aux étrangers résidant légalement sur le territoire depuis au moins deux ans. Une manière, selon les sénateurs LR, de limiter « l’appel d’air » migratoire. Cette mesure reprend partiellement des dispositions censurées par le Conseil constitutionnel en 2024, qui avait jugé un délai de cinq ans « disproportionné ».
Ces propositions s’inscrivent dans une stratégie plus large de Bruno Retailleau, qui cherche à concrétiser ses promesses en matière de lutte contre l’immigration irrégulière. Le ministre de l’Intérieur, ancien sénateur, bénéficie du soutien de la chambre haute, où LR reste la première force politique. Mathieu Darnaud, président du groupe LR au Sénat, insiste sur la nécessité de traduire les discours en actes, affirmant que ces mesures sont « plébiscitées » par l’opinion publique.
Cependant, ces initiatives suscitent de vives critiques, notamment de la part de la gauche et d’une partie de la majorité présidentielle. Les opposants dénoncent une « course à l’échalote » avec l’extrême droite et une instrumentalisation du Sénat pour des ambitions personnelles. Patrick Kanner, chef des sénateurs socialistes, fustige une « retaillisation » de l’institution, accusant Bruno Retailleau de se servir de la chambre haute comme tremplin pour une éventuelle candidature à l’Élysée.
Le gouvernement, quant à lui, reste prudent. Si Bruno Retailleau a déjà exprimé son souhait d’aller plus loin, notamment en portant la durée maximale de rétention à 18 mois, les intentions de l’exécutif restent à clarifier. La question de l’inscription de ces propositions à l’agenda de l’Assemblée nationale sera déterminante pour leur avenir. En attendant, le débat sur l’immigration continue de diviser, avec des enjeux à la fois politiques, sociaux et humanitaires.
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