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Trump expulse 200 membres présumés d’un gang vénézuélien grâce à une loi de temps de guerre

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Donald Trump invoque une loi historique pour expulser 200 membres d’un gang vénézuélien vers le Salvador

Le président américain a utilisé une législation datant de 1798 pour procéder à cette opération, malgré une suspension judiciaire temporaire.

Dans une décision controversée, Donald Trump a recouru à une loi de temps de guerre datant du XVIIIe siècle pour expulser plus de 200 membres présumés du gang vénézuélien Tren de Aragua vers le Salvador. Cette mesure, annoncée par le président salvadorien Nayib Bukele, a conduit à l’incarcération des individus dans une prison de haute sécurité. La loi en question, adoptée en 1798, n’avait été utilisée que trois fois auparavant, notamment pendant la Seconde Guerre mondiale pour l’internement de citoyens japonais.

Un juge fédéral américain avait pourtant ordonné une suspension de 14 jours des expulsions, en réponse à une plainte déposée par des défenseurs des droits humains. Cependant, la Maison Blanche a affirmé que les avions transportant les membres du gang avaient déjà décollé avant la décision de justice. « Le gouvernement n’a pas refusé de respecter une décision de justice. Cette décision, qui n’a pas de fondement légal, a été rendue après que les terroristes étrangers ont été éloignés du territoire », a déclaré l’exécutif américain dans un communiqué.

Nayib Bukele, connu pour sa politique répressive contre les gangs, a confirmé l’arrivée de 238 membres du Tren de Aragua au Salvador. Ces derniers ont été transférés au Centre de détention pour terroristes (Cecot), une prison ultra-sécurisée inaugurée en 2023. Des images diffusées par le gouvernement salvadorien montrent les détenus enchaînés, rasés et transportés sous escorte militaire. L’AFP n’a pas pu vérifier les conditions exactes de ces transferts.

Donald Trump a justifié cette expulsion en qualifiant le Tren de Aragua de menace pour les États-Unis, accusant le gang de mener une « guerre irrégulière » sous la direction du régime de Nicolás Maduro. Le président américain a également exprimé sa gratitude envers le Salvador pour sa coopération. En parallèle, 23 membres du gang salvadorien MS-13 ont été renvoyés dans leur pays d’origine pour y être jugés.

Cette décision a suscité des réactions contrastées. Le gouvernement vénézuélien a dénoncé une « criminalisation injuste » de ses ressortissants, tandis que des organisations de défense des droits humains, comme l’ACLU et Democracy Forward, ont critiqué l’utilisation d’une loi de temps de guerre en période de paix. Pour ces groupes, cette action marque un « jour sombre » dans l’histoire des États-Unis.

Le Tren de Aragua, formé en 2014 dans une prison vénézuélienne, est impliqué dans des crimes graves tels que le meurtre, le trafic de drogue et la traite d’êtres humains. Son influence s’est étendue à plusieurs pays d’Amérique latine, y compris les États-Unis. Alors que le Guatemala, le Panama et le Costa Rica ont accepté d’accueillir des migrants expulsés par Washington, seul le Salvador a consenti à recevoir des détenus.

Cette opération soulève des questions sur l’utilisation de lois historiques dans un contexte contemporain et sur les implications en matière de droits humains. Elle illustre également la collaboration étroite entre les États-Unis et le Salvador dans la lutte contre le crime organisé.

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