Les déclarations de Trump créent un climat économique plus instable que la pandémie, selon la BCE
_Le vice-président de la Banque centrale européenne, Luis de Guindos, estime que les politiques commerciales de Donald Trump génèrent davantage d’incertitudes que la crise du Covid-19, fragilisant l’économie mondiale._
Dans un entretien accordé au *Sunday Times*, Luis de Guindos, vice-président de la Banque centrale européenne (BCE), a pointé du doigt les récentes initiatives commerciales de l’administration Trump. Selon lui, les droits de douane imposés par les États-Unis et les mesures de rétorsion de leurs partenaires commerciaux plongent l’économie mondiale dans une situation « très volatile ». Cette instabilité dépasse même celle observée pendant la pandémie de Covid-19, souligne-t-il. « Chaque jour, une nouvelle taxe est annoncée ou retirée, ce qui rend l’environnement économique imprévisible », a-t-il déclaré.
Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump a multiplié les mesures protectionnistes, justifiant ces actions par un traitement jugé injuste des États-Unis dans les échanges internationaux. Cependant, ces politiques risquent de déclencher une guerre commerciale aux conséquences néfastes pour tous. « Une telle situation serait perdante-perdante, car elle freinerait la croissance économique en augmentant les prix », a expliqué de Guindos.
Outre les tensions commerciales, le vice-président de la BCE a également évoqué d’autres sources d’incertitude, comme la dérégulation financière souhaitée par l’administration Trump et la réduction des impôts sur les bénéfices des entreprises. Ces mesures pourraient perturber les flux de capitaux transatlantiques, ajoutant une couche supplémentaire de complexité à l’équation économique.
Par ailleurs, de Guindos a salué le plan de réarmement de la Commission européenne, qui prévoit une augmentation des dépenses militaires des États membres à hauteur de 1,5 % du PIB. Toutefois, il a regretté le manque de détails sur ce projet, ce qui empêche une évaluation précise de son impact économique.
Malgré ce contexte incertain, le vice-président de la BCE reste optimiste quant à la maîtrise de l’inflation. Il estime que celle-ci devrait converger durablement vers l’objectif de 2 % d’ici la fin de l’année ou le début de 2025. Cette stabilité des prix est essentielle pour renforcer la confiance des ménages et des entreprises, favorisant ainsi la consommation et l’investissement.