Le producteur Dominique Besnehard crée la polémique en mettant en cause les actrices lors d’une audition à l’Assemblée nationale sur les violences sexuelles dans le cinéma.
Lors d’une audition mouvementée devant la commission d’enquête parlementaire sur les violences dans le milieu cinématographique, Dominique Besnehard, figure emblématique du cinéma français, a suscité de vives réactions en pointant du doigt le comportement de certaines actrices. Âgé de 71 ans, le producteur et ancien agent d’artistes, connu pour avoir créé la série « Dix pour cent », a défendu son appartenance à « l’ancien monde » tout en critiquant les plaignantes dans les affaires Harvey Weinstein et Gérard Depardieu.
Besnehard a notamment évoqué le cas de Charlotte Arnould, qui accuse Depardieu de viol. Il a questionné sa décision de se rendre au domicile de l’acteur, suggérant que cela relevait d’une démarche inappropriée. Il a également exprimé son soutien à Depardieu, qu’il décrit comme un homme profondément affecté par la mort de son fils Guillaume en 2008, tout en rappelant le principe de présomption d’innocence.
Sur l’affaire Weinstein, Besnehard a affirmé avoir été témoin de situations où des actrices franchissaient les limites, évoquant des visites dans des chambres d’hôtel dans l’espoir de décrocher des rôles. Il a cependant salué celles qui, selon lui, ont refusé de telles pratiques, citant des noms comme Nathalie Baye, Isabelle Adjani ou Isabelle Huppert. Malgré ces propos controversés, il a reconnu l’importance du mouvement #MeToo, soulignant qu’il a permis de lever le voile sur des pratiques longtemps tolérées.
L’audition a pris un tour houleux lorsque Sandrine Rousseau, présidente de la commission, a repris Besnehard pour ses déclarations. Ce dernier, excédé, a menacé de quitter la séance avant de finalement rester pour écouter les réponses de la députée. Rousseau a insisté sur la nécessité de protéger les droits et l’intégrité des personnes, déplorant la perte de talents dans le cinéma en raison de comportements prédateurs et d’une certaine complaisance.
En conclusion, elle a appelé Besnehard à s’adapter aux exigences de l’époque actuelle, soulignant que son expérience et son influence pourraient contribuer à un changement positif dans l’industrie. Cette audition, l’une des plus tumultueuses depuis le début des travaux de la commission, illustre les tensions persistantes autour des questions de violences sexuelles dans le milieu du cinéma.