La levée de blocages se poursuit, mais certains agriculteurs veulent poursuivre le mouvement

Malgré des concessions gouvernementales, certains agriculteurs restent déterminés à poursuivre la mobilisation.

La France assiste à un début de décrue dans les manifestations agricoles, avec la levée progressive de nombreux barrages routiers suite à une série de concessions de la part du gouvernement. Cependant, des poches de résistance demeurent, certains agriculteurs souhaitant poursuivre le mouvement.

Vendredi, les forces de l’ordre ont constaté une réduction significative des véhicules impliqués dans les blocages, notamment sur la N12 dans les Yvelines. Des points de tension comme les barrages de l’A4 et l’A5 en Seine-et-Marne ont été levés, et une fin similaire est attendue pour l’A15 dans le Val-d’Oise.

En région, des signes d’accalmie sont également observés, avec la fin des blocages au pont de Cheviré en Loire-Atlantique et aux péages de l’A6 et l’A81. Le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau a reconnu sur Europe 1-CNews que le pic de la crise semble passé, mais a souligné que les problématiques soulevées par les agriculteurs restent à adresser.

Michel Joux, président de la FRSEA, a annoncé que tous les points de blocage autour de Lyon seront levés d’ici 14h00. En Occitanie, la visite du Premier ministre Gabriel Attal a contribué à apaiser le mouvement, avec la levée de plusieurs barrages.

Cependant, Laurent Saint-Affre, délégué de la FDSEA de l’Aveyron, a évoqué la possibilité de nouvelles actions, notamment envers Lactalis concernant les prix du lait. Arnaud Gaillot, président des Jeunes Agriculteurs (JA), a exprimé une certaine fatigue après 10 jours de mobilisation, tout en reconnaissant une volonté de mettre le mouvement en pause.

Le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau, a déclaré attendre la concrétisation des premières mesures d’ici le Salon de l’Agriculture et une loi pour juin. Il a averti que si les promesses du gouvernement ne sont pas tenues, le mouvement pourrait reprendre.

Jeudi, le Premier ministre Attal a annoncé des mesures d’urgence pour les agriculteurs d’un montant total de 400 millions d’euros, incluant un soutien fiscal et social de 150 millions d’euros pour les éleveurs bovins. Le gouvernement a également consenti à mettre en pause le plan Ecophyto, une décision critiquée par les ONG environnementales.

Marc Fesneau a prévu de se rendre dans le Gard et l’Hérault pour présenter les mesures de soutien aux viticulteurs. De son côté, la Coordination rurale a estimé que les objectifs de la mobilisation étaient atteints, tandis que la Confédération paysanne appelle à poursuivre la mobilisation, jugeant que le problème du revenu des agriculteurs reste insuffisamment traité par le gouvernement.

Au niveau européen, la Commission a promis des mesures pour défendre les intérêts des agriculteurs, notamment en garantissant des conditions de concurrence équitables et en réduisant le fardeau administratif lié à la PAC.

Cette situation met en lumière les défis multiples auxquels les agriculteurs sont confrontés, tant au niveau national qu’européen, et la nécessité pour les gouvernements de répondre de manière adéquate à leurs demandes.