La mort d’un jeune de 17 ans, poignardé lors d’une rixe, fait craindre un cycle de représailles. Les autorités appellent au calme tandis que l’émotion reste vive parmi les élèves.
Un drame a secoué la commune de Yerres en Essonne ce lundi soir. Un adolescent de 17 ans, originaire de Brunoy, a perdu la vie après avoir été poignardé lors d’une violente altercation impliquant une vingtaine de jeunes devant le lycée professionnel Louis-Armand. Bien que non scolarisé dans l’établissement, la victime a succombé à ses blessures vers 17 heures, déclenchant une onde de choc dans cette banlieue parisienne déjà marquée par des tensions interquartiers.
Les forces de l’ordre ont rapidement réagi avec une dizaine d’interpellations et le déploiement d’une vingtaine de policiers aux abords du lycée mardi matin. Malgré ces mesures, l’angoisse persiste parmi les élèves. « Ils peuvent revenir à tout moment », confie Alexandra, lycéenne en première, tandis que d’autres évoquent des affrontements récurrents entre les quartiers des Hautes-Mardelles et de Yerres. « C’est toujours pour des histoires stupides », déplore Helida, une élève qui dit ne plus se sentir en sécurité.
Olivier Clodong, le maire de Yerres, a lancé un appel solennel pour éviter tout embrasement. « Ne rajoutez pas de drame au drame », a-t-il imploré, soulignant les rivalités persistantes entre bandes locales. La préfecture a organisé une réunion d’urgence pour coordonner la réponse des services de sécurité, alors que le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau dénonçait « un ensauvagement des mineurs » et une justice jugée trop clémente.
Ce meurtre s’inscrit dans un contexte préoccupant pour l’Essonne, département où se concentre un quart des rixes recensées en France. Les établissements scolaires, symboles censés protéger la jeunesse, deviennent malgré eux le théâtre de ces violences. Comme le résume Victoria, témoin du drame et encore sous le choc, « on n’a qu’une envie, rester chez soi ». Une parole qui en dit long sur le climat de peur désormais installé.