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Culture

Un nom présidentiel gravé sur le temple de la culture washingtonienne

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Le Kennedy Center, institution culturelle majeure de la capitale américaine, voit désormais son appellation officielle associée à celle de l’ancien président Donald Trump. Cette décision, présentée comme un hommage, suscite de vives réactions et des contestations au sein de l’établissement.

Le conseil d’administration du célèbre centre culturel de Washington a opté pour un changement de dénomination, fusionnant désormais le nom de l’ancien président John F. Kennedy avec celui de Donald Trump. L’information a été rendue publique par la porte-parole de la Maison Blanche, qui a salué une décision unanime visant à reconnaître les efforts financiers et structurels entrepris pour préserver l’institution. Selon ses déclarations, l’action menée aurait permis de sauver le bâtiment, tant sur le plan de sa rénovation que de sa stature.

Cette annonce a cependant été immédiatement nuancée par des voix discordantes au sein même de l’organe de direction. Une membre démocrate du conseil a contesté le caractère consensuel de la procédure, affirmant avoir été empêchée de s’exprimer lors de la réunion ayant entériné le choix. Elle dénonce une manœuvre excluant toute opposition et souligne que le vote, selon elle, ne reflétait pas l’unanimité avancée.

L’intéressé s’est dit honoré par cette marque de reconnaissance, tout en reconnaissant avoir évoqué à plusieurs reprises, sur un ton qu’il qualifie de léger, une telle éventualité depuis son retour à la tête de l’exécutif. Il a répété devant la presse avoir préservé une institution qu’il jugeait en déclin, insistant sur le redressement opéré. D’un point de vue juridique, la compétence pour nommer ce lieu de statut fédéral relève normalement du Congrès, lequel avait attribué en 1964 le nom de Kennedy à ce centre, en mémoire du président disparu.

La famille de l’ancien chef de l’État assassiné a exprimé son profond désaccord. Plusieurs de ses membres ont publiquement regretté cette association, estimant que les valeurs portées par les deux hommes étaient aux antipodes. Elles considèrent ce rapprochement nominatif comme inapproprié et dévalorisant pour la mémoire présidentielle.

Fondé à la fin des années 1950 sous l’appellation de Centre national de la culture, l’établissement a ouvert ses portes au début de la décennie suivante, devenant rapidement un pilier de la vie artistique de la capitale. Sa programmation, éclectique, couvre un large spectre allant des arts lyriques au théâtre en passant par la comédie musicale.

Cette décision s’inscrit dans une série de marquages nominatifs intervenus récemment à Washington, où l’empreinte de l’ancien président apparaît sur d’autres institutions. L’homme d’affaires, habitué à apposer son nom sur ses propriétés, semble poursuivre cette logique dans l’exercice de ses fonctions publiques.

Depuis sa prise de contrôle sur la gestion du centre, des changements notables ont été observés dans la programmation. Certains spectacles, notamment ceux mettant en scène des artistes drag ou célébrant la communauté LGBT+, ont été retirés de l’affiche. Ils ont été remplacés par des événements issus de la droite religieuse ou mettant à l’honneur des artistes chrétiens. Selon plusieurs médias, cette réorientation s’accompagnerait d’une baisse de la fréquentation et des ventes de billets.

La direction actuelle, placée sous l’autorité d’un proche de l’ancien président, entend faire de ce lieu un symbole d’une vision traditionaliste de la culture, opposée aux courants qu’elle qualifie d’« éveillés ». Un gala annuel, récemment animé par Donald Trump et dont la diffusion est prévue à la télévision, doit incarner cette nouvelle orientation. L’ancien président table sur une audience substantielle pour cette émission.

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