Nous rejoindre sur les réseaux

Faits Divers

Un mois après l’incendie de Wang Fuk Court, le poids de l’absence

Article

le

Un mois après le sinistre qui a coûté la vie à plus d’une centaine de personnes, les survivants et les familles des victimes affrontent une douleur complexe, mêlée à un sentiment de culpabilité tenace. Les séquelles psychologiques s’annoncent profondes et durables pour une communauté meurtrie.

Les souvenirs heureux défilent sur l’écran d’un téléphone, contrastant avec le vide laissé par la disparition. Pour Yip Ka-kui et des milliers d’autres, le deuil se double d’une interrogation lancinante sur les circonstances du drame. L’homme de 68 ans évoque les minutes cruciales qui l’ont séparé de son épouse, persuadé qu’un avertissement plus précoce aurait pu changer le cours des événements. Ce sentiment de responsabilité ronge de nombreux rescapés, alors que l’enquête se poursuit sur les causes de la propagation rapide des flammes dans ce complexe résidentiel en travaux.

Les professionnels de la santé mentale, mobilisés dès les premières heures, soulignent l’ampleur du choc psychologique. L’impact dépasse, selon eux, le cadre des interventions habituelles. Si certaines familles font preuve d’un calme apparent dans l’immédiat, les spécialistes redoutent l’émergence différée de syndromes de stress post-traumatique. Des organisations proposent un soutien psychologique, conscientes que le suivi doit s’inscrire dans la durée pour prévenir des détresses plus sévères.

L’attente, pour certaines familles, constitue une épreuve supplémentaire. L’identification formelle des victimes, rendue complexe par la violence de l’incendie, prolonge l’incertitude. Des tests ADN sont en cours, tandis que le bilan définitif n’est pas encore arrêté. Cette période liminaire, sans conclusion, maintient les proches dans un état de suspension douloureuse, entre espoir ténu et résignation progressive.

Parallèlement, les questions sur la responsabilité et l’avenir du site demeurent entières. Les autorités judiciaires ont procédé à plusieurs arrestations dans le milieu de la construction, visant des infractions allant de l’homicide involontaire à la fraude. Une commission d’enquête officielle a entamé ses travaux, avec pour objectif de rendre ses conclusions dans plusieurs mois. Les résidents espèrent des explications claires sur les défaillances qui ont conduit à cette catastrophe, tout en sachant que les réponses institutionnelles ne combleront jamais le vide des disparus. La reconstruction des bâtiments, comme celle des vies brisées, s’annonce comme un processus qui exigera des années.

Click to comment

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Les + Lus