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Faits Divers

Un ancien opérateur du Samu condamné pour des viols en série sur adolescents

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_**Un homme de 60 ans, qui utilisait ses fonctions dans le secours et le bénévolat pour approcher des jeunes vulnérables, a écopé de dix-huit années de réclusion criminelle.**_

La cour criminelle du Rhône a rendu son verdict après une audience de près de deux semaines. Laurent Moussière, âgé de soixante ans, a été reconnu coupable d’une série de viols et d’agressions sexuelles, principalement sur des mineurs. La peine prononcée, assortie d’une période de sûreté des deux tiers, est légèrement inférieure aux vingt ans requis par le parquet. Le magistrat avait qualifié le prévenu de « prédateur sexuel » dont il convenait de neutraliser la dangerosité.

L’affaire a mis en lumière un système d’emprise établi sur plusieurs décennies, des années 1990 jusqu’à l’interpellation de l’intéressé en 2021. L’homme, ancien opérateur du Samu et bénévole à la Croix-Rouge, avait également effectué un bref passage à la police judiciaire. Il exploitait ces positions pour se présenter en figure d’autorité bienveillante, un « grand frère » ou un « ami de la famille », auprès d’adolescents souvent en situation d’isolement ou de fragilité familiale.

Son mode opératoire était récurrent. Il invitait ces jeunes chez lui, organisait des soirées où étaient proposés alcool et cannabis, avant de passer à l’acte. L’instruction a permis d’identifier trente-huit victimes potentielles. En raison de la prescription, seules vingt-et-une d’entre elles, dont quinze étaient âgées de moins de quinze ans au moment des faits, ont été retenues dans le cadre de ce procès. L’une des accusations a finalement donné lieu à un acquittement.

À la barre, plusieurs victimes ont décrit des vies profondément marquées, évoquant des difficultés à construire des relations stables ou des addictions. Les avocats des parties civiles ont dénoncé une absence totale d’empathie chez le prévenu, notant que rien ne semblait l’émouvoir durant les débats. Ce n’est qu’avant le délibéré que Laurent Moussière s’est adressé à l’assistance pour exprimer sa honte et présenter des excuses, espérant que les plaignants puissent « guérir » de leurs blessures.

La défense a pour sa part souligné que l’emprise exercée n’était pas le fruit d’une stratégie délibérée, mais le résultat de pulsions incontrôlées. L’un des conseils de l’accusé a pointé des défaillances institutionnelles, notamment au sein de la Croix-Rouge et de la justice, alertée dès la fin des années 1990 sur le comportement de son client sans qu’une enquête approfondie ne soit alors engagée. C’est finalement le témoignage fortuit d’une victime, entendue dans une autre affaire en 2019, qui a déclenché l’enquête aboutissant à ce procès.

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