À la veille de pourparlers tendus à Oman, le président américain réaffirme sa ligne rouge tandis que Téhéran se dit ouvert à un accord « équitable ».
Le ton est monté d’un cran entre Washington et Téhéran à l’approche de négociations cruciales sur le dossier nucléaire. Le locataire de la Maison Blanche a martelé sa position sans ambiguïté depuis Air Force One, excluant toute possibilité que la République islamique accède à l’arme atomique. « L’Iran mérite de prospérer, mais jamais en développant un arsenal nucléaire », a-t-il lancé, résumant l’approche américaine.
Du côté iranien, les déclarations se veulent plus nuancées mais fermes. Un haut conseiller du guide suprême a insisté sur la recherche d’un compromis « solide et respectueux », rejetant toute négociation sous la contrainte. Les deux camps s’affrontent par médias interposés depuis des semaines, entre menaces de sanctions économiques accrues et avertissements sur d’éventuelles frappes militaires.
Ces discussions, les premières depuis six ans, s’annoncent particulièrement complexes. Les Occidentaux maintiennent leurs soupçons sur les ambitions militaires du programme nucléaire iranien, tandis que Téhéran dénonce une campagne de pression infondée. L’enjeu principal reste la levée des sanctions américaines qui étranglent l’économie du pays, en échange de garanties sur le caractère strictement civil des activités atomiques.
La configuration même des pourparlers fait débat : Washington évoque des échanges directs, alors que l’Iran privilégie pour l’instant une médiation omanaise. Les positions semblent irréconciliables sur plusieurs points, notamment le niveau d’enrichissement d’uranium – que Téhéran a poussé bien au-delà des limites fixées par l’accord de 2015.
La communauté internationale observe avec inquiétude ces développements, craignant un échec qui pourrait dégénérer en confrontation ouverte. Plusieurs capitales européennes ont plaidé pour une solution diplomatique, alors que certains alliés régionaux des États-Unis évoquent ouvertement l’option militaire comme ultime recours.
Dans ce climat de défiance mutuelle, les marges de manœuvre apparaissent réduites. Les prochaines heures seront décisives pour savoir si les deux parties parviennent à établir un cadre de discussion viable ou si, au contraire, les vieux démons de la méfiance l’emporteront une fois de plus.