Dans un contexte mondial tendu, les trois géants asiatiques cherchent à renforcer leur coopération pour faire face aux crises régionales et internationales.
Les ministres des Affaires étrangères du Japon, de la Chine et de la Corée du Sud se sont réunis samedi à Tokyo pour discuter des moyens de renforcer leur collaboration trilatérale. Cette rencontre, la onzième du genre, intervient à un moment où les tensions géopolitiques et économiques menacent la stabilité de la région. Takeshi Iwaya, le chef de la diplomatie japonaise, a souligné l’importance de cette coopération en déclarant que le monde se trouvait à un « tournant de l’histoire », nécessitant des efforts accrus pour surmonter les divisions par le dialogue.
Les trois pays partagent des préoccupations communes, notamment face à la guerre commerciale lancée par les États-Unis, qui frappe durement leurs économies. Les droits de douane imposés par Washington sur les importations chinoises, ainsi que sur l’acier et l’aluminium, affectent également le Japon et la Corée du Sud, alliés traditionnels des Américains. Dans ce contexte, les trois nations cherchent à diversifier leurs partenariats économiques pour limiter les impacts négatifs de ces mesures.
Sur le plan géopolitique, les discussions ont porté sur la situation en Ukraine et les activités militaires de la Corée du Nord. Les ministres ont réaffirmé leur engagement commun en faveur de la dénucléarisation de la péninsule coréenne. Cho Tae-yul, le ministre sud-coréen, a insisté sur la nécessité de mettre fin à la coopération militaire illégale entre la Russie et Pyongyang. Par ailleurs, Takeshi Iwaya a rappelé qu’aucun changement du statu quo par la force ne serait toléré, en référence aux tensions autour de Taïwan.
Les trois pays ont également abordé des sujets de coopération pratique, tels que la lutte contre le changement climatique, la baisse de la natalité et l’aide aux victimes de catastrophes naturelles. Ils ont convenu d’accélérer les préparatifs pour un prochain sommet trilatéral entre leurs dirigeants, après une première rencontre en mai 2024 à Séoul.
En marge de cette réunion, des discussions bilatérales ont eu lieu, notamment entre le Japon et la Chine. Les deux pays ont relancé leur dialogue économique de haut niveau, interrompu depuis six ans, dans l’espoir d’apaiser des relations longtemps marquées par des différends territoriaux et politiques. Tokyo cherche également à convaincre Pékin de lever l’interdiction des importations de fruits de mer japonais, imposée après le rejet d’eau traitée de la centrale de Fukushima.
Cette coopération renforcée entre Tokyo, Pékin et Séoul témoigne de leur volonté de faire face ensemble aux défis actuels, tout en cherchant à préserver leurs intérêts communs dans une région en pleine mutation.