Après la diffusion de la vidéo dans laquelle François Commeinhes tente de justifier sa condamnation, les réactions politiques ne se sont pas fait attendre. Véronique Calueba et Sébastien Denaja, figures de l’opposition locale, dénoncent une réécriture des faits et un refus d’assumer les responsabilités. Entre accusations de manipulation et rappel des décisions judiciaires, la bataille des arguments s’intensifie à l’approche du verdict attendu en avril.
Alors que la vidéo [lire ici] du maire de Sète continue de susciter de nombreuses réactions, Véronique Calueba, vice-présidente du Département de l’Hérault, et Sébastien Denaja, conseiller régional dans la majorité de Carole Delga, ont pris la parole pour dénoncer une tentative de victimisation et une réécriture des faits.
Véronique Calueba ne cache pas son indignation. Selon elle, François Commeinhes essaie, dans sa vidéo, de faire croire qu’il aurait tout mis en œuvre pour recouvrer les sommes détournées, une affirmation qu’elle qualifie d’ »incroyable ». Elle rappelle qu’en 2020, le groupe Ensemble pour Sète, auquel elle appartenait aux côtés de Laura Seguin et Laurent Hercé, avait interpellé le maire à plusieurs reprises pour qu’un titre de trésorerie soit émis à l’encontre des trois personnes impliquées dans l’affaire : son Directeur Général des Services (DGS), son directeur de cabinet et la responsable du service immobilier. « Sébastien Denaja lui avait démontré la possibilité juridique de ce recouvrement, en vain », explique-t-elle.
Mais malgré ces interpellations répétées, la mairie aurait esquivé toute action, avançant d’abord « l’année Covid », puis prétextant que les délais étaient dépassés. Madeleine Estryn, ancienne élue d’opposition, avait même mis en lumière ce qu’elle considérait comme une « utilisation du temps laissé filer », qui aurait permis d’éviter tout remboursement.
Dans un constat sans appel, Véronique Calueba ironise sur la ligne de défense du maire de Sète, « Entendre le maire se justifier en disant ‘ce n’est pas moi, c’est lui’ est risible et irresponsable. »
De son côté, Sébastien Denaja insiste sur un fait fondamental, cette affaire n’est pas une attaque politique. Il rappelle que ce n’est pas l’opposition qui a saisi la justice, mais bien le procureur de la République. « Une seule victime, le contribuable sétois », souligne-t-il.
Il rappelle également que c’est le procureur, et non l’opposition, qui a fait appel du premier jugement. Une manière d’insister sur le fait que la condamnation du maire repose sur des faits établis, et non sur une volonté partisane.
L’élu régional précise qu’en juillet 2020, il avait demandé, avec d’autres élus d’opposition, que la ville se porte partie civile pour exiger le remboursement des sommes détournées. Une demande balayée par la mairie, qui avait alors invoqué un problème de prescription.
Enfin, il replace cette affaire dans un contexte plus large, en rappelant que la décision de justice attendue en avril n’est qu’une étape, « le destin de la ville de Sète ne se joue pas en avril 2025, il se jouera en mars 2026. Et ce sont les Sétois qui ont ce destin entre leurs mains. »
Une manière de rappeler que bien au-delà de la décision de la Cour de cassation, c’est lors des élections municipales que se jouera l’avenir politique de Sète. D’ici là, les réactions et les tensions ne semblent pas près de s’apaiser.
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