Politique
Présidentielle : Mélenchon galvanise ses troupes en vue du second tour
A trois semaines de la présidentielle, des milliers de personnes sont descendues dans la rue à Paris à l’appel de Jean-Luc Mélenchon, qui espère galvaniser un « front populaire » à même de le propulser au second tour, tandis qu’à Toulouse, le ton était nettement plus sombre pour les commémorations des attentats perpétrés par Mohamed Merah.
Cette marche du candidat LFI à l’Elysée, qui se voulait une démonstration de force à gauche dans la lignée de celles en 2012 et 2017, devait contribuer à renforcer la candidature du tribun de la gauche radicale, qui se situe selon la moyenne des sondages en troisième ou quatrième position.
Il assure lui-même devoir trouver « cinq points en trois semaines » afin de se qualifier alors que les états-majors des candidats conviennent que le seuil pour accéder au second tour est historiquement bas, en-dessous des 20% d’intentions de vote.
« seul salut »
Arrivé à la tête du cortège place de la Bastille, M. Mélenchon a visiblement savouré le plus gros événement de sa campagne, aux cris de « On va gagner » et « Mélenchon président ! ».
Pour Ouassima Dive, animatrice en puériculture de 44 ans, M. Mélenchon est « le seul salut » à cette élection. Mais, dit-elle, « le problème, c’est l’abstention » alors que « le programme est fait pour eux, les oubliés, les petites gens ».
« Le vote présidentiel du 10 avril prend l’allure d’un référendum social », notamment « sur la question des retraites », a affirmé le candidat sur France 3 peu auparavant. Et de lancer: « Le 10 avril, vous votez pour la retraite à 65 ans avec lui (Emmanuel Macron) ou pour la retraite à 60 ans avec moi ».
Pour les Insoumis, l’idée est de susciter le vote « efficace » à gauche alors que le candidat est depuis des semaines le mieux placé dans les sondages d’intentions de vote (autour de 13%).
M. Mélenchon, 70 ans, avait échoué de justesse en 2017 à accéder au second tour.
« La grande question qui est posée, c’est quel second tour » alors qu' »un tiercé se dégage », a fait valoir sur Cnews et Europe 1 le député LFI Adrien Quatennens. Y aura-t-il « un mauvais remake de 2017, ou est-ce qu’on impose une grande confrontation sur les enjeux » avec M. Mélenchon, demande-t-il.
Un sondage publié dans le JDD donne Emmanuel Macron loin devant au premier tour avec 29,5% des intentions de vote, suivi par Marine Le Pen (18,5%). Jean-Luc Mélenchon avec 13% devance ensuite Eric Zemmour (12%), Valérie Pécresse (11%), Yannick Jadot (5,5%), Fabien Roussel (4%), et encore Anne Hidalgo à 2%, à égalité avec Jean Lassalle et Nicolas Dupont-Aignan.
Le président-candidat continue lui d’engranger des soutiens à droite et à gauche, comme l’ancien maire socialiste de Paris Bertrand Delanoë qui dit vouloir, comme en 2017, voter pour lui, rapporte le JDD.
Malgré cette avance, les candidats veulent croire que rien n’est encore joué, un argument également repris dans le camp Macron. « Une élection n’est jamais pliée. Nous devons rester mobilisés, convaincre », selon le président du groupe LREM à l’Assemblée, Christophe Castaner, sur franceinfo.
« Menace islamiste »
A Toulouse, l’ambiance était toute autre dimanche, jour des commémorations du dixième anniversaire des attaques jihadistes qui avaient fait sept morts dans la ville rose et à Montauban.
Le président de la République devait commémorer ces attentats dans l’après-midi en appelant à une « mobilisation générale de toute la société » pour lutter contre l’antisémitisme, en présence du président d’Israël, Isaac Herzog, ainsi que des anciens présidents François Hollande et Nicolas Sarkozy.
L’ancien Premier ministre Manuel Valls, le président du Sénat Gérard Larcher, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin et la maire de Paris Anne Hidalgo, également candidate à la présidentielle, sont aussi attendus.
« Nous n’avons pas encore pris totalement la pleine mesure de cette menace islamiste », a cependant estimé la candidate LR Valérie Pécresse sur France 3.
Mme Pécresse, qui s’était rendue vendredi sur les lieux d’une des attaques, a souligné que dans son projet présidentiel, « il y aura une grande loi constitutionnelle dans laquelle on affirmera toute une série de principes sur la sécurité, sur l’immigration et sur la lutte contre l’islamisme », martelant que « la loi de la République est au-dessus de la foi ».
Ce n’est pas encore le sprint final mais la campagne, qui avait eu du mal à démarrer en attendant la candidature de M. Macron, intervenue début mars, s’accélère à 21 jours du premier tour.
Les candidats abreuvent les radios et télés, avant d’entamer un blitz de déplacements, interviews et réunions publiques tout au long de la semaine.
Plusieurs d’entre eux misent dans la dernière ligne droite sur de grands meetings le dimanche 27 mars, dont Eric Zemmour qui espère faire basculer le destin au Trocadéro.
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Économie
Climat, guerres, Trump: le G20 sous pression en sommet à Rio
Le sommet du G20 à Rio de Janeiro se tient sous haute tension, avec des enjeux climatiques et géopolitiques majeurs, et l’influence croissante de Donald Trump.
Le sommet du G20, qui réunit les dirigeants des économies les plus influentes du monde, a débuté à Rio de Janeiro dans un contexte marqué par des défis climatiques pressants et des tensions géopolitiques exacerbées. Les discussions, qui se déroulent dans un cadre de plus en plus instable, sont dominées par la nécessité de trouver des accords sur le financement climatique et la gestion des conflits internationaux, tout en anticipant le retour de Donald Trump à la présidence américaine.
Les dirigeants du G20, représentant une part significative du PIB mondial et des émissions de gaz à effet de serre, sont confrontés à l’urgence d’agir pour le climat. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a appelé à des compromis pour garantir un résultat positif à la prochaine conférence sur le climat, la COP29. Cependant, les divergences sur les questions climatiques et les conflits en cours, notamment en Ukraine et au Proche-Orient, rendent les négociations particulièrement ardues. La Russie, absente du sommet, continue d’influencer les discussions par son conflit avec l’Ukraine, tandis que la situation à Gaza et au Liban ajoute une complexité supplémentaire.
Le président argentin Javier Milei, connu pour ses positions ultralibérales et climatosceptiques, introduit une incertitude supplémentaire. Buenos Aires a exprimé des réserves quant à l’adhésion à un communiqué commun, ce qui pourrait entraver les efforts de consensus. De son côté, le président brésilien Lula da Silva, hôte du sommet, souhaite recentrer les débats sur les enjeux sociaux et la lutte contre la pauvreté, avec le lancement d’une Alliance globale contre la faim et la pauvreté, et la proposition d’une taxation des plus riches, déjà discutée entre les ministres des Finances du G20.
L’ombre de Donald Trump, qui devrait revenir à la Maison Blanche en janvier, plane sur le sommet. Joe Biden, en visite en Amazonie, a envoyé un message fort sur la nécessité de protéger l’environnement, soulignant le risque d’un affaiblissement des ambitions climatiques mondiales sous une nouvelle administration républicaine. Cette perspective alimente les craintes d’une fragmentation internationale accrue et d’un retour en arrière sur les engagements climatiques.
Les discussions bilatérales de Xi Jinping avec d’autres dirigeants illustrent également l’importance croissante des pays émergents et des visions alternatives dans un ordre mondial en pleine mutation. Selon Oliver Stuenkel, professeur en relations internationales, le monde entre dans une phase d’imprévisibilité accrue, où les pays du Sud et la Chine auront plus d’espace pour articuler leurs propres stratégies.
Le G20 de Rio de Janeiro se tient à un moment critique où les leaders doivent naviguer entre les impératifs climatiques, les conflits internationaux et les changements politiques majeurs, tout en cherchant à maintenir un semblant d’unité et d’action collective.
Politique
Au bord de l’épuisement, plus de huit maires sur dix jugent leur fonction usante pour la santé
L’Association des maires de France dévoile une étude inquiétante : la majorité des maires français sont au bord de l’épuisement, confrontés à des défis de plus en plus pressants.
Selon une enquête récente, l’exercice de la fonction de maire en France s’avère de plus en plus exigeant, au point de devenir préjudiciable pour la santé de ceux qui l’assument. L’étude, soutenue par l’Association des maires de France (AMF), révèle que 83% des maires estiment leur mandat « usant pour la santé ». Ce chiffre est alarmant et soulève des questions sur la soutenabilité de cette charge publique.
Les maires sont exposés à une multitude de pressions : tensions avec les administrés, menaces, agressions, mais aussi un rythme de travail intense. Plus de 65% des maires interrogés ont avoué ressentir « des moments de lassitude » durant leur mandat, tandis que 64% ont été confrontés à « des coups de fatigue ». Un autre aspect préoccupant est la santé mentale : plus de la moitié des maires (51,2%) souffrent de troubles du sommeil, symptomatique d’un stress chronique et d’une surcharge mentale.
L’étude met en lumière une réalité souvent occultée : la charge mentale, plus que la charge physique, pèse lourdement sur les épaules des élus locaux. Plus de 64% des maires se plaignent de penser à « trop de choses à la fois », et 77% considèrent que leur action n’est pas « efficace » face à la multitude de tâches à accomplir. Cette situation est particulièrement aiguë dans les petites communes, où les maires, souvent seuls, doivent prendre des décisions cruciales sans le soutien social nécessaire.
Cependant, malgré ces difficultés, les maires continuent d’éprouver une grande satisfaction dans leur rôle. Une quasi-totalité d’entre eux (99,7%) ressentent qu’ils font « quelque chose d’utile pour les autres » et 98,5% expriment la « fierté du travail bien fait ». Ce paradoxe entre l’épuisement et le sentiment de réalisation souligne l’importance et la complexité de leur mission.
Cette étude interpelle sur la nécessité de revoir les conditions d’exercice du mandat de maire, pour préserver la santé des élus et garantir la qualité de la gouvernance locale. Il est temps de réfléchir à des solutions concrètes pour alléger la charge des maires, afin que leur engagement civique ne se transforme pas en sacrifice personnel.
France
Emmanuel Macron atteint un seuil historique d’impopularité
Malgré son retrait de la scène politique intérieure, Emmanuel Macron enregistre un nouveau recul dans les sondages. Avec seulement 17% d’opinions favorables, il connaît l’un des plus bas niveaux de popularité jamais atteints par un président en exercice.
La dissolution de l’Assemblée nationale en juin dernier continue de peser lourdement sur la popularité d’Emmanuel Macron. Un récent baromètre révèle que seulement 17% des Français ont aujourd’hui une opinion favorable du chef de l’État. Ce chiffre marque une chute sans précédent pour le président, qui traverse désormais une crise de confiance plus marquée que lors de la période tendue des « Gilets jaunes ». L’étude met en lumière le fossé grandissant entre le président et l’opinion publique, alimenté par son retrait de la gestion des affaires intérieures depuis la nomination de Michel Barnier au poste de Premier ministre, qui concentre désormais l’essentiel du pouvoir exécutif.
Le désenchantement des Français ne se limite pas à une simple baisse de popularité. Selon le sondage, 78% des personnes interrogées déclarent ne plus faire confiance à Emmanuel Macron. Un chiffre élevé, mais qui ne dépasse pas le record d’impopularité enregistré par François Hollande en 2016, où ce dernier avait culminé à 87% de défiance. Cet ancrage persistant d’une méfiance vis-à-vis du chef de l’État traduit un mécontentement profond, notamment au sein des classes populaires et de certaines franges de l’électorat centriste, qui semblent aujourd’hui désillusionnées par les promesses initiales de renouveau portées par le président.
Le sondage illustre également la montée du Rassemblement national (RN) dans le paysage politique français, avec Jordan Bardella et Marine Le Pen occupant les deux premières places du classement de popularité. La progression de figures de droite, comme Marion Maréchal en cinquième position et Éric Ciotti en dixième, témoigne d’un basculement notable de l’opinion publique en faveur des idées portées par le RN, et de la stratégie d’alliances qui semble désormais porter ses fruits. Gabriel Attal, quant à lui, peine à consolider sa base de soutien, fragilisée par sa posture ambiguë de critique du gouvernement tout en menant ses troupes à l’Assemblée nationale. Les tensions entre ses engagements et les attentes de ses partisans l’ont conduit à perdre 4 points auprès des centristes et 21 points à gauche, reflétant la difficulté de maintenir une ligne cohérente dans un contexte politique polarisé.
Cette baisse de popularité et la montée en puissance de l’extrême droite dessinent un paysage politique français de plus en plus incertain, marqué par une désaffection à l’égard de l’exécutif et un attrait croissant pour des alternatives radicales.
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