Politique
Présidentielle 2022 : la gestion du Covid et le « président candidat » cibles préférées des oppositions
Covid au Sénat, Covid à l’école avec une grève géante annoncée jeudi: l’épidémie continue mercredi de mettre la pression sur l’exécutif, attaqué par les oppositions, qui pilonnent Jean-Michel Blanquer mais aussi le « président candidat » Emmanuel Macron.
A 88 jours du premier tour, le virus éclipse encore les autres thématiques de campagne et les tergiversations à gauche autour de la candidature d’Anne Hidalgo qui voit le risque de l’officialisation d’une candidature de Christiane Taubira se rapprocher.
Nul doute que le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal sera interrogé à l’issue du Conseil des ministres de mercredi sur les réponses de l’exécutif au mouvement de grève géant attendu jeudi dans les écoles, collèges et lycées, que l’annonce par le Premier ministre Jean Castex de l’allègement du protocole sanitaire n’a pas calmés.
La candidate du RN Marine Le Pen a dit mercredi sur BFMTV et RMC « comprendre parfaitement » la grève et l' »authentique et légitime » exaspération des Français face à un gouvernement qui leur « pourrit l’existence » et « maltraite » les enfants.
« C’est un désordre et un chaos généralisés dans l’école et moi je ressens cette immense souffrance, à la fois de la communauté éducative, mais aussi surtout des parents », a abondé la candidate LR Valérie Pecresse sur France 2.
Le porte-parole du PS Boris Vallaud appelle même à la démission du ministre de l’Education Jean-Michel Blanquer, qui n’a pas hésité à affirmer mardi devant les députés qu' »on ne fait pas une grève contre un virus ».
Face à la tempête, le gouvernement continue de défendre des mesures « de bon sens » et « assume » sa stratégie de tester massivement pour éviter une fermeture des écoles.
« Bas les masques »
Le quasi candidat Emmanuel Macron joue, lui, l’apaisement: il a convenu mardi qu’il n’y avait « pas de système parfait » et appelé à la « patience » et au « pragmatisme ». Il sera à la Sorbonne jeudi à 17H30 en clôture du Congrès de la Conférence des présidents d’université, non loin de la manifestation des enseignants prévue du RER Luxembourg au ministère de l’Education nationale.
Le Chef de l’Etat peut au moins se féliciter que l’examen du projet de loi transformant le pass sanitaire en pass vaccinal au Sénat, dominé par la droite, se fasse dans un climat apaisé, loin de la vindicte des oppositions en première lecture à l’Assemblée – vindicte alimentée notamment par l’affirmation de son « envie d’emmerder » les non-vaccinés.
Le Sénat devrait voter mercredi le texte en première lecture, avec des « ajustements », pour une entrée en vigueur de la loi espérée par le gouvernement dès le 17 janvier, en plein rebond pandémique (plus de 23.000 patients étaient hospitalisés mardi soir, dont près de 4.000 en soins critiques).
Autre cheval de bataille des concurrents d’Emmanuel Macron, toujours pas déclaré pour le scrutin d’avril: l’utilisation supposée de sa fonction pour faire campagne, comme à Nice lundi sur le thème de la sécurité.
« Bas les masques », a lancé mercredi Valérie Pécresse, dénonçant un « président-candidat » qui fait campagne « en grand équipage » et « aux frais du contribuable ».
Le président des Républicains Christian Jacob a saisi la commission des comptes de campagne et l’Arcom (ex-CSA) pour les alerter sur les dépenses liées aux déplacements du chef de l’Etat.
Dans les intentions de vote, Emmanuel Macron reste favori. Le sondage du jour (Elabe pour BFMTV, L’Express et SFR) le donne en tête au premier tour à 23%, devant Valérie Pécresse et Marine Le Pen, toutes deux à 17%, et l’autre candidat d’extrême droite Eric Zemmour (13%).
« Esprits mal intentionnés »
La gauche reste elle encalminée. L’ex-garde des Sceaux Christiane Taubira, qui se soumettra au résultat de la Primaire populaire, une initiative citoyenne d’investiture du 27 au 30 janvier, devrait officialiser sa candidature ce week-end.
Un gros caillou dans la chaussure de la candidate socialiste Anne Hidalgo, donnée à 2,5% des intentions de vote par le sondage Elabe si Mme Taubira, créditée de 4%, se présentait.
La direction du PS a nié mercredi des informations de presse affirmant qu’un bureau national aurait acté finalement la participation d’Anne Hidalgo à la Primaire populaire, et a dénoncé les « esprits mal intentionnés » qui relaieraient cette affirmation.
Il faut « arrêter avec l’hypothèse du rassemblement pour la victoire » et qu’Anne Hidalgo « affirme des positions, un projet, un programme », lui a conseillé le maire PS du Mans et ancien ministre Stéphane Le Foll mercredi sur Public Sénat, à la veille de la présentation du programme de la candidate PS.
En tête de la gauche dans les sondages, le candidat de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon continue, lui, de tracer sa route, fustigeant la stratégie de « l’union à tout prix à gauche » qu’il compare à « une machine à désespérer ».
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Économie
Climat, guerres, Trump: le G20 sous pression en sommet à Rio
Le sommet du G20 à Rio de Janeiro se tient sous haute tension, avec des enjeux climatiques et géopolitiques majeurs, et l’influence croissante de Donald Trump.
Le sommet du G20, qui réunit les dirigeants des économies les plus influentes du monde, a débuté à Rio de Janeiro dans un contexte marqué par des défis climatiques pressants et des tensions géopolitiques exacerbées. Les discussions, qui se déroulent dans un cadre de plus en plus instable, sont dominées par la nécessité de trouver des accords sur le financement climatique et la gestion des conflits internationaux, tout en anticipant le retour de Donald Trump à la présidence américaine.
Les dirigeants du G20, représentant une part significative du PIB mondial et des émissions de gaz à effet de serre, sont confrontés à l’urgence d’agir pour le climat. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a appelé à des compromis pour garantir un résultat positif à la prochaine conférence sur le climat, la COP29. Cependant, les divergences sur les questions climatiques et les conflits en cours, notamment en Ukraine et au Proche-Orient, rendent les négociations particulièrement ardues. La Russie, absente du sommet, continue d’influencer les discussions par son conflit avec l’Ukraine, tandis que la situation à Gaza et au Liban ajoute une complexité supplémentaire.
Le président argentin Javier Milei, connu pour ses positions ultralibérales et climatosceptiques, introduit une incertitude supplémentaire. Buenos Aires a exprimé des réserves quant à l’adhésion à un communiqué commun, ce qui pourrait entraver les efforts de consensus. De son côté, le président brésilien Lula da Silva, hôte du sommet, souhaite recentrer les débats sur les enjeux sociaux et la lutte contre la pauvreté, avec le lancement d’une Alliance globale contre la faim et la pauvreté, et la proposition d’une taxation des plus riches, déjà discutée entre les ministres des Finances du G20.
L’ombre de Donald Trump, qui devrait revenir à la Maison Blanche en janvier, plane sur le sommet. Joe Biden, en visite en Amazonie, a envoyé un message fort sur la nécessité de protéger l’environnement, soulignant le risque d’un affaiblissement des ambitions climatiques mondiales sous une nouvelle administration républicaine. Cette perspective alimente les craintes d’une fragmentation internationale accrue et d’un retour en arrière sur les engagements climatiques.
Les discussions bilatérales de Xi Jinping avec d’autres dirigeants illustrent également l’importance croissante des pays émergents et des visions alternatives dans un ordre mondial en pleine mutation. Selon Oliver Stuenkel, professeur en relations internationales, le monde entre dans une phase d’imprévisibilité accrue, où les pays du Sud et la Chine auront plus d’espace pour articuler leurs propres stratégies.
Le G20 de Rio de Janeiro se tient à un moment critique où les leaders doivent naviguer entre les impératifs climatiques, les conflits internationaux et les changements politiques majeurs, tout en cherchant à maintenir un semblant d’unité et d’action collective.
Politique
Au bord de l’épuisement, plus de huit maires sur dix jugent leur fonction usante pour la santé
L’Association des maires de France dévoile une étude inquiétante : la majorité des maires français sont au bord de l’épuisement, confrontés à des défis de plus en plus pressants.
Selon une enquête récente, l’exercice de la fonction de maire en France s’avère de plus en plus exigeant, au point de devenir préjudiciable pour la santé de ceux qui l’assument. L’étude, soutenue par l’Association des maires de France (AMF), révèle que 83% des maires estiment leur mandat « usant pour la santé ». Ce chiffre est alarmant et soulève des questions sur la soutenabilité de cette charge publique.
Les maires sont exposés à une multitude de pressions : tensions avec les administrés, menaces, agressions, mais aussi un rythme de travail intense. Plus de 65% des maires interrogés ont avoué ressentir « des moments de lassitude » durant leur mandat, tandis que 64% ont été confrontés à « des coups de fatigue ». Un autre aspect préoccupant est la santé mentale : plus de la moitié des maires (51,2%) souffrent de troubles du sommeil, symptomatique d’un stress chronique et d’une surcharge mentale.
L’étude met en lumière une réalité souvent occultée : la charge mentale, plus que la charge physique, pèse lourdement sur les épaules des élus locaux. Plus de 64% des maires se plaignent de penser à « trop de choses à la fois », et 77% considèrent que leur action n’est pas « efficace » face à la multitude de tâches à accomplir. Cette situation est particulièrement aiguë dans les petites communes, où les maires, souvent seuls, doivent prendre des décisions cruciales sans le soutien social nécessaire.
Cependant, malgré ces difficultés, les maires continuent d’éprouver une grande satisfaction dans leur rôle. Une quasi-totalité d’entre eux (99,7%) ressentent qu’ils font « quelque chose d’utile pour les autres » et 98,5% expriment la « fierté du travail bien fait ». Ce paradoxe entre l’épuisement et le sentiment de réalisation souligne l’importance et la complexité de leur mission.
Cette étude interpelle sur la nécessité de revoir les conditions d’exercice du mandat de maire, pour préserver la santé des élus et garantir la qualité de la gouvernance locale. Il est temps de réfléchir à des solutions concrètes pour alléger la charge des maires, afin que leur engagement civique ne se transforme pas en sacrifice personnel.
France
Emmanuel Macron atteint un seuil historique d’impopularité
Malgré son retrait de la scène politique intérieure, Emmanuel Macron enregistre un nouveau recul dans les sondages. Avec seulement 17% d’opinions favorables, il connaît l’un des plus bas niveaux de popularité jamais atteints par un président en exercice.
La dissolution de l’Assemblée nationale en juin dernier continue de peser lourdement sur la popularité d’Emmanuel Macron. Un récent baromètre révèle que seulement 17% des Français ont aujourd’hui une opinion favorable du chef de l’État. Ce chiffre marque une chute sans précédent pour le président, qui traverse désormais une crise de confiance plus marquée que lors de la période tendue des « Gilets jaunes ». L’étude met en lumière le fossé grandissant entre le président et l’opinion publique, alimenté par son retrait de la gestion des affaires intérieures depuis la nomination de Michel Barnier au poste de Premier ministre, qui concentre désormais l’essentiel du pouvoir exécutif.
Le désenchantement des Français ne se limite pas à une simple baisse de popularité. Selon le sondage, 78% des personnes interrogées déclarent ne plus faire confiance à Emmanuel Macron. Un chiffre élevé, mais qui ne dépasse pas le record d’impopularité enregistré par François Hollande en 2016, où ce dernier avait culminé à 87% de défiance. Cet ancrage persistant d’une méfiance vis-à-vis du chef de l’État traduit un mécontentement profond, notamment au sein des classes populaires et de certaines franges de l’électorat centriste, qui semblent aujourd’hui désillusionnées par les promesses initiales de renouveau portées par le président.
Le sondage illustre également la montée du Rassemblement national (RN) dans le paysage politique français, avec Jordan Bardella et Marine Le Pen occupant les deux premières places du classement de popularité. La progression de figures de droite, comme Marion Maréchal en cinquième position et Éric Ciotti en dixième, témoigne d’un basculement notable de l’opinion publique en faveur des idées portées par le RN, et de la stratégie d’alliances qui semble désormais porter ses fruits. Gabriel Attal, quant à lui, peine à consolider sa base de soutien, fragilisée par sa posture ambiguë de critique du gouvernement tout en menant ses troupes à l’Assemblée nationale. Les tensions entre ses engagements et les attentes de ses partisans l’ont conduit à perdre 4 points auprès des centristes et 21 points à gauche, reflétant la difficulté de maintenir une ligne cohérente dans un contexte politique polarisé.
Cette baisse de popularité et la montée en puissance de l’extrême droite dessinent un paysage politique français de plus en plus incertain, marqué par une désaffection à l’égard de l’exécutif et un attrait croissant pour des alternatives radicales.
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