France
Macron veut promouvoir la diversité parmi les hauts fonctionnaires
Emmanuel Macron a entrouvert jeudi à Nantes la voie d’accès à des prestigieuses écoles de l’administration, comme l’ENA, à des jeunes d’origine modeste afin que plus « aucun gamin dans notre République se dise: ‘ce n’est pas pour moi' ».
La diversité dans la fonction publique est l’un des piliers de l’agenda en faveur de « l’égalité des chances » que le chef de l’Etat cherche à promouvoir en profitant des rares espaces laissés dans le débat public par la crise du Covid-19.
Ce volet social est souvent décrit comme « la jambe gauche » de sa politique qui, en s’adressant aux jeunes et aux électeurs de gauche, vise à équilibrer « la jambe droite », très présente ces derniers mois avec les lois sécuritaires, que défendra jeudi soir le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin face à Marine Le Pen sur France 2.
En échangeant avec une dizaine d’élèves de l’Institut Régional d’Administration (IRA) de Nantes, Emmanuel Macron a dressé un constat sombre de « l’ascenseur social » français, qui « fonctionne moins bien qu’il y a 50 ans » car la mobilité « est très faible ».
Parfois issus de la campagne ou de cités, les élèves ont témoigné des obstacles qu’ils ont surmontés, entre méconnaissance des concours de la fonction publique et une forme « d’auto-censure ». « Je ne veux pas passer l’ENA, j’ai un peu le syndrome de l’imposteur, j’ai peur de ne pas avoir les codes », s’est ainsi excusé l’un d’eux.
« Je n’ai que le bac » mais « je suis membre du gouvernement », l’a rassuré Sarah El Haïry, la secrétaire d’Etat chargée de la Jeunesse et de l’Engagement, qui accompagnait Emmanuel Macron.
Pour Lilian Cailleau, 23 ans, qui a grandi dans une famille d’agriculteurs, « les métiers de la fonction publique sont méconnus quand on est originaire d’une zone rurale ».
Reprenant une formule qu’il utilise depuis la présidentielle de 2017, Emmanuel Macron a insisté sur l’importance pour les jeunes de « ne pas être assigné au milieu social ni au lieu où on est né ». Sinon, « la nation se désagrège » car « c’est la promesse républicaine » qui n’est pas tenue.
Il a ainsi cité son exemple. A Amiens, la ville où il a grandi, « je ne savais même pas que l’ENA existait. Je l’ai découvert par hasard, à Paris. Je suis un enfant de la chance, sur ce point », a-t-il expliqué à l’AFP après l’échange.
« casser l’entre-soi »
Face aux élèves, il a annoncé la mise en place d’une nouvelle voie « Talents », réservée à des jeunes d’origines modestes ou des quartiers défavorisés, qui disposeront de quelques places à l’ENA et dans quatre autres écoles de hauts fonctionnaires.
Plutôt que de supprimer l’Ecole nationale d’administration (ENA), comme il l’avait évoqué initialement après la crise des « gilets jaunes », Emmanuel Macron a donc choisi de conserver ce prestigieux établissement dont il est lui-même issu, mais d’y favoriser davantage de diversité.
Un millier de places supplémentaires seront créées dans des « Prépas Talents » – deux par région – réservées à ces jeunes, qui recevront une allocation pour la diversité doublée, à 4.000 euros. Cinq à dix places par école, dont 6 à l’ENA, seront réservées aux élèves issus des Prépas Talents.
« On a besoin de casser l’entre-soi, les corporatismes. Aujourd’hui, c’est une première étape: changer qui sont les hauts fonctionnaires », a expliqué sur BFMTV Amélie de Montchalin, la ministre de la Fonction publique, à l’origine de la loi des « Talents » votée par l’Assemblée en novembre.
Ces annonces doivent s’ajouter à une série de mesures destinées à encourager la réussite au mérite et à lutter contre « les inégalités à la racine ».
Vendredi, le gouvernement va ainsi donner le coup d’envoi de la plateforme « Anti discriminations », qui doit permettre de signaler des cas de discrimination par internet et par téléphone (le 3928). Gérée par la Défenseure des droits et des associations, elle emploiera une dizaine de juristes spécialisés avec un budget annuel de 3,5 millions d’euros.
« Aujourd’hui, quand on a une couleur de peau qui n’est pas blanche, on est beaucoup plus contrôlé (..) On est identifié comme un facteur de problème et c’est insoutenable », avait expliqué en décembre sur Brut Emmanuel Macron en annonçant la création de cette plateforme.
A Nantes, une centaine de personnes se sont rassemblées jeudi matin avant l’arrivée du président à l’IRA à l’appel de la CGT et FO pour réclamer notamment le retrait du projet de loi Sécurité globale.
France
Dominique Pelicot condamné à 20 ans de prison, les autres accusés jugés coupables
Le tribunal d’Avignon a rendu son verdict dans l’affaire des viols de Mazan, marquant un tournant dans la lutte contre les violences conjugales.
La cour criminelle de Vaucluse a statué jeudi sur le sort de Dominique Pelicot, un septuagénaire accusé de viols aggravés et de tentatives de viol sur son ex-épouse, Gisèle. Durant une décennie, cet homme a administré des anxiolytiques à son épouse avant de la violer et de l’exposer à des inconnus recrutés via internet, une pratique qui a marqué les esprits par sa cruauté.
Lors de l’énoncé du verdict, le président de la cour, Roger Arata, a déclaré Pelicot coupable, soulignant ainsi la gravité des faits. « Monsieur Pelicot, vous êtes déclaré coupable de viol aggravé sur la personne de Gisèle Pelicot », a-t-il précisé, avant de réserver la lecture de la peine pour plus tard dans la matinée. Pelicot, impassible, a écouté sans broncher la sentence qui le condamne potentiellement à 20 ans de réclusion criminelle.
Outre les viols, l’accusé a également été reconnu coupable de détention et enregistrement d’images prises à l’insu de sa femme, de sa fille et de ses belles-filles. La salle d’audience était comble, la famille au complet, témoin silencieux d’une justice qui se rend.
Au cours du procès, Dominique Pelicot avait exprimé des regrets, demandant pardon à sa famille et reconnaissant le courage de son ex-épouse. « On m’a affublé de titres, j’ai plutôt l’intention de me faire oublier », avait-il déclaré, conscient de l’image monstrueuse qu’il projetait. Caroline, sa fille, n’a plus que des mots durs pour lui, le qualifiant de « géniteur » et le décrivant comme un des plus grands criminels sexuels des vingt dernières années.
L’affaire de Mazan, par son horreur et sa médiatisation, est devenue un symbole de la lutte contre les violences faites aux femmes. Elle met en lumière la nécessité d’une justice ferme et sans complaisance face à de tels actes. La condamnation de Pelicot, bien que ne pouvant réparer les traumatismes infligés, envoie un message fort : la société ne tolère pas l’impunité pour ces crimes odieux.
La peine de Dominique Pelicot, qui sera probablement lourde, ne sera pas seulement une punition, mais aussi une tentative de restauration de la confiance dans la justice par les victimes et la société.
France
Cyclone: les autorités redoutent des centaines de morts à Mayotte, dévasté
Le cyclone Chido, le plus violent en 90 ans, a dévasté Mayotte, laissant derrière lui des scènes de désolation et une estimation de plusieurs centaines, voire milliers de victimes.
Mayotte, département français le plus pauvre, a été frappé par le cyclone Chido, entraînant une dévastation sans précédent. Les autorités locales, sous la direction du préfet François-Xavier Bieuville, redoutent un bilan humain extrêmement lourd. « Nous envisageons un nombre de victimes qui pourrait s’élever à plusieurs centaines, voire atteindre le millier ou quelques milliers », a-t-il déclaré sur Mayotte la 1ère. La violence du cyclone rend le décompte final très compliqué, notamment en raison des traditions locales qui prévoient des inhumations rapides.
Les zones les plus touchées sont les bidonvilles où vivent une population estimée à plus de 100.000 personnes en situation irrégulière. Ces zones, déjà fragiles, ont été totalement anéanties, rendant les opérations de secours particulièrement difficiles. Les infrastructures en dur n’ont pas été épargnées non plus : hôpitaux, écoles, commerces, et même les bâtiments administratifs ont subi de graves dommages.
Face à l’urgence, un pont aérien et maritime a été mis en place depuis La Réunion pour acheminer du matériel et des secours. Dimanche, les premiers avions ont atterri à Mayotte, apportant une aide précieuse pour rétablir l’approvisionnement en eau, nourriture et électricité. Les forces de l’ordre, au nombre de 1.600, sont également sur le terrain pour prévenir les pillages.
L’ampleur des dégâts a suscité une réaction internationale. La Commission européenne, par la voix de sa présidente Ursula von der Leyen, a exprimé sa solidarité et sa volonté d’apporter un soutien dans les jours à venir. En France, les ministres de l’Intérieur et des Outre-mer, Bruno Retailleau et François-Noël Buffet, ainsi que le ministre de la Francophonie, Thani Mohamed-Soilihi, sont attendus sur place pour coordonner les efforts de secours.
Le pape François, en visite en Corse, a également exprimé son soutien aux victimes de cette tragédie. Le président Emmanuel Macron, rencontré par le souverain pontife, a réaffirmé l’engagement de la France à agir pour les habitants de Mayotte.
La députée Estelle Youssouffa a appelé à la déclaration de l’état d’urgence pour protéger les personnes et les biens. Bien que l’alerte cyclonique ait été abaissée de rouge à orange, la situation reste critique, avec des opérations de recherche de survivants encore en cours.
Le cyclone Chido, après avoir ravagé Mayotte, a poursuivi sa route vers le nord du Mozambique, causant au moins trois morts. Les îles des Comores, voisines de Mayotte, ont été relativement épargnées, enregistrant seulement des dégâts mineurs.
France
Angélique Angarni-Filopon, première Miss France de l’histoire trentenaire
À 34 ans, Angélique Angarni-Filopon devient la nouvelle Miss France, marquant une étape historique pour le concours en incarnant l’évolution des critères d’éligibilité et des aspirations contemporaines.
Angélique Angarni-Filopon, hôtesse de l’air martiniquaise de 34 ans, a été couronnée Miss France 2025 samedi soir lors de la cérémonie retransmise en direct depuis le Futuroscope de Poitiers. Première candidate de cet âge à remporter le titre, elle a conquis le public et le jury avec une éloquence et un parcours qui reflètent une modernisation assumée du célèbre concours. Sa victoire succède à celle d’Eve Gilles, Miss France 2024, et s’inscrit dans un contexte de profonde remise en question de la pertinence des concours de beauté en Europe.
En larmes au moment de son sacre, la nouvelle Miss France a tenu à remercier les Martiniquais : « Quand j’ai gagné le concours Miss Martinique, j’ai promis que nous réussirions ensemble. Aujourd’hui, c’est une victoire collective. » Une émotion renforcée par son histoire personnelle : Angélique avait déjà participé à l’élection Miss Martinique en 2011, finissant première dauphine. Son retour au concours, rendu possible par la suppression des anciennes limites d’âge, illustre sa persévérance et son engagement à briser les barrières.
Lors de son discours de présentation, elle a touché le cœur du public en évoquant son combat personnel et son souhait d’être une ambassadrice pour des causes variées. « Ma mère, qui a surmonté un cancer du sein, m’a appris que baisser les bras n’était jamais une option », a-t-elle confié avant d’élargir son engagement aux luttes portées par les Français.
La soirée, présidée par Sylvie Vartan et un jury exclusivement féminin comprenant des figures telles que Marie-José Pérec et Cristina Cordula, s’est déroulée sur le thème du « grand bal des miss ». Les candidates ont défilé dans des tableaux mêlant tradition et modernité, avec des costumes régionaux, des chorégraphies thématiques et même un concerto de Mozart.
Les dauphines de Miss France 2025 reflètent également cette diversité : Miss Nord-Pas-de-Calais, Sabah Aïb, 18 ans, décroche la première place, suivie de Miss Corse, Stella Vangioni, 27 ans, Miss Guadeloupe, Moïra André, 27 ans, et Miss Côte d’Azur, Lilou Emeline-Artuso, 21 ans.
Alors que les Pays-Bas abandonnent leur concours pour promouvoir des figures féminines inspirantes sans critères physiques, le comité Miss France persiste, tout en ajustant son image. Selon Frédéric Gilbert, président de la société Miss France, « les moments forts des émissions sont désormais les prises de parole des candidates, davantage que les défilés en maillot de bain ». Une évolution notable qui, tout en maintenant la tradition, tente de répondre aux critiques sur la place des femmes dans ces compétitions.
Le couronnement d’Angélique Angarni-Filopon marque un tournant pour Miss France, associant glamour et messages sociétaux. Salariée de la société Miss France pour l’année à venir, avec un appartement parisien et de nombreux avantages, elle incarne un modèle d’accomplissement et de résilience qui pourrait inspirer les futures générations de candidates.
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