Europe
L’Ukraine au menu d’un G7 avec Zelensky, les défenseurs de Marioupol sur le fil
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky doit participer dimanche à une réunion par visioconférence des dirigeants du G7, au moment où Kiev redoute un assaut final russe contre les derniers combattants assiégés à Marioupol, avant la commémoration lundi à Moscou de la victoire contre l’Allemagne nazie.
« Le 8 mai est une date historique marquant la fin de la Seconde Guerre mondiale en Europe qui a occasionné la terreur, la destruction et la mort en Europe », a déclaré vendredi la porte-parole du chancelier allemand Olaf Scholz, estimant que la guerre en Ukraine rendait « la cohésion du G7 (…) plus importante que jamais ».
L’Allemagne assure cette année la présidence du G7 (également Canada, Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Italie et Japon).
Cette troisième réunion depuis le début de l’année sera consacrée « en particulier à la situation en Ukraine », a-t-elle indiqué, sans plus de détails.
Le président américain Joe Biden avait évoqué cette réunion quelques jours plus tôt, à propos de possibles sanctions supplémentaires contre la Russie.
« Nous sommes toujours ouverts à des sanctions supplémentaires », a-t-il déclaré mercredi, ajoutant qu’il discuterait avec les membres du G7 de « ce que nous ferons et ne ferons pas ».
La réunion du G7 va se dérouler à la veille de la parade militaire du 9 mai en Russie, qui marque la victoire de l’Union soviétique sur l’Allemagne nazie lors de la Seconde Guerre mondiale.
L’armée russe a effectué samedi sur la Place Rouge à Moscou les dernières répétitions pour le traditionnel défilé militaire prévu de jour-là, en présence de soldats ayant participé à l’offensive en Ukraine.
Les autorités ukrainiennes mettent en garde depuis plusieurs jours contre une intensification possible des attaques russes à l’approche de cette commémoration.
« L’ennemi cherche à achever les défenseurs d’Azovstal, il essaie de faire cela avant le 9 mai pour faire un cadeau (au président russe) Vladimir Poutine », a mis en garde vendredi Oleksiï Arestovytch, un conseiller du président ukrainien.
« Nos unités dans la zone de l’usine d’Azovstal continuent d’être bloquées », a relevé l’état-major ukrainien dans son bulletin matinal dimanche, évoquant des « opérations d’assaut russes » avec « le soutien de l’artillerie et des tirs de chars ».
L’aciérie d’Azovstal abrite les derniers défenseurs de Marioupol. Des centaines de civils ont également trouvé refuge dans ses galeries souterraines très étendues après le lancement de l’invasion russe le 24 février.
Quid des combattants?
Après moult appels et vaines tentatives ces dernières semaines, « nous avons évacué les civils d’Azovstal », a lancé le président Zelensky samedi soir dans son message quotidien, citant le nombre de 300 personnes exfiltrées. « Nous préparons désormais la seconde phase (…): les blessés et le personnel médical ».
Et, « bien sûr, nous oeuvrons aussi à évacuer nos militaires. Tous ces héros défendant Marioupol », a-t-il poursuivi, sans donner de chiffre. « C’est extrêmement difficile. Mais c’est très important ».
« De nombreux soldats se trouvent dans un état grave. Ils sont blessés et n’ont pas de médicaments », explique Ievguenia Tytarenko, infirmière militaire, dont le mari, infirmier et membre du régiment Azov, et ses collègues sont toujours dans l’usine. « La nourriture et l’eau manquent aussi », dit-elle.
« Je me battrai jusqu’au bout », lui a écrit son mari Mykhaïlo, dans un SMS que l’AFP a pu consulter. Ils se sont mariés deux jours avant l’invasion russe.
« L’ordre du président (ukrainien) a été exécuté: toutes les femmes, tous les enfants et toutes les personnes âgées ont été évacués d’Azovstal. Cette partie de la mission humanitaire à Marioupol est accomplie », avait annoncé plus tôt samedi la vice-Première ministre ukrainienne Iryna Verechtchouk.
Selon Kiev, ces opérations ont permis au total à près de 500 personnes de fuir en une semaine, sous l’égide de l’ONU et du Comité international de la Croix-Rouge.
L’Ukraine a demandé samedi soir à Médecins sans frontières (MSF) d’organiser une mission pour évacuer et soigner les soldats retranchés dans l’aciérie.
Moscou avait annoncé mercredi un cessez-le feu unilatéral de trois jours à partir de jeudi matin pour permettre aux civils d’Azovstal de pouvoir partir.
Mais les autorités ukrainiennes, notamment l’état-major de l’armée, ont maintenu que les Russes avaient de nouveau attaqué cette usine pendant cette période.
Marioupol, une cité portuaire du sud-est qui comptait près de 500.000 habitants avant la guerre, a été presque entièrement rayée de la carte par deux mois de bombardements russes.
Vladimir Poutine, qui pense ne pouvoir « se permettre de perdre » en Ukraine, est « convaincu que redoubler d’efforts lui permettra de progresser », a estimé samedi Bill Burns, directeur de l’agence de renseignement américaine CIA.
Il n’existe cependant aucune « preuve concrète » que la Russie, qui a placé en état d’alerte ses forces de dissuasion peu après le début de son intervention militaire, « prépare le déploiement ou même l’utilisation potentielle d’armes nucléaires tactiques » dans ce conflit, a-t-il souligné.
Bombardements diffus
« L’ennemi ne cesse pas ses opérations offensives dans la zone opérationnelle orientale afin d’établir un contrôle total sur le territoire des régions de Donetsk, Lougansk et Kherson, et de maintenir le couloir terrestre entre ces territoires et la Crimée occupée » depuis 2014, a indiqué l’état-major ukrainien dimanche matin.
Il a précisé que dans la région de Donetsk, les troupes russes avaient poursuivi leurs opérations offensives autour de Lyman, Popasnyansky, Severodonetsk et Avdiivka. Et que la situation était « tendue » du côté de la Moldavie.
Les autorités de la région séparatiste prorusse de Transdniestrie, en Moldavie, ont annoncé samedi que quatre explosions avaient eu lieu la veille au soir dans un village frontalier de l’Ukraine, sans faire de victime.
Selon l’état-major, les groupes armés de Transdniestrie et les troupes russes dans cette zone sont « en pleine préparation au combat ».
La crainte que le conflit en Ukraine ne s’étende à la Transdniestrie s’est amplifiée ces dernières semaines après qu’un général russe a révélé que l’un des objectifs de la Russie était d’établir un couloir terrestre vers ce petit territoire.
Des frappes avaient été signalées samedi autour de Donetsk (est), où quatre personnes ont été tuées et neuf blessées, selon le gouverneur régional Pavlo Kyrylenko.
Les Russes avaient obtenu entre vendredi et samedi des gains territoriaux limités aux alentours de Severodonetsk, l’une des principales localités du Donbass encore aux mains des Ukrainiens, mais cela ne devrait pas aboutir à un encerclement complet, notait samedi l’Institut américain d’étude de la guerre (ISW).
La Russie n’a jusqu’à présent pu revendiquer le contrôle complet que d’une ville d’importance, Kherson.
A Kharkiv, la contre-offensive ukrainienne pour mettre la deuxième ville d’Ukraine hors de portée de l’artillerie ennemie a même pris de l’ampleur, avec la prise de plusieurs positions russes, toujours d’après l’ISW.
« Les forces ukrainiennes regagnent du terrain le long d’un large arc autour de Kharkiv et ne se concentrent plus sur une poussée limitée, faisant preuve d’une capacité à lancer des opérations offensives à plus grande échelle que jusqu’à présent dans cette guerre », a expliqué cet institut.
Au point que l’armée russe a dû faire sauter trois ponts routiers « pour ralentir la contre-offensive » dans cette région, selon le ministère ukrainien de la Défense.
La marine ukrainienne a assuré avoir détruit à une centaine de kilomètres au large d’Odessa, non loin de la minuscule île aux Serpents, le navire de débarquement russe Serna au moyen d’un drone de combat mis au point en Turquie.
Une information non confirmée par la Russie, qui a déclaré en revanche avoir coulé « le bateau d’assaut ukrainien +Stanislav+ »
Europe
Arrestation du fils de la princesse de Norvège soupçonné de viol
Les forces de l’ordre norvégiennes ont procédé à l’arrestation de Marius Borg Høiby, 27 ans, suspecté d’agression sexuelle. Les détails de l’affaire commencent à émerger.
Lundi soir, les autorités norvégiennes ont mis sous les verrous Marius Borg Høiby, fils de la princesse héritière Mette-Marit, dans le cadre d’une enquête pour viol. Le jeune homme de 27 ans est accusé d’avoir eu un rapport sexuel avec une personne incapable de donner son consentement, selon les déclarations de la police. Cet incident est décrit comme un acte sexuel sans pénétration, où la victime était dans un état d’inconscience ou de faiblesse l’empêchant de s’opposer.
Les investigations ont rapidement progressé. Une perquisition a été menée au domicile de Høiby, où des éléments matériels ont été saisis. Cette arrestation fait suite à une précédente interpellation en août, lors d’une altercation nocturne à Oslo, où Høiby était accusé de violences domestiques. À cette occasion, un couteau avait été découvert planté dans un mur de la chambre de la femme impliquée, avec laquelle il entretenait une relation.
La situation s’est encore compliquée en septembre, lorsque Høiby a été arrêté pour avoir enfreint une ordonnance de protection. La police a révélé qu’au moment de son arrestation lundi, il se trouvait en compagnie de la même femme qui avait été impliquée dans l’incident d’août. Les charges contre lui se sont élargies pour inclure des accusations de violences domestiques.
Marius Borg Høiby, né d’une relation antérieure de Mette-Marit avant son mariage avec le prince héritier Haakon, n’a pas de rôle officiel au sein de la famille royale, contrairement à ses demi-frères et sœurs, la princesse Ingrid Alexandra et le prince Sverre Magnus. La police n’a pas encore décidé si Høiby serait placé en détention provisoire, laissant l’avenir judiciaire du jeune homme en suspens.
Cet événement soulève des questions sur les dynamiques familiales au sein de la royauté norvégienne et sur la manière dont la justice traite les affaires impliquant des personnalités publiques. La Norvège, connue pour son système judiciaire transparent et équitable, devra naviguer avec soin dans cette affaire délicate, assurant à la fois la protection des droits de la victime et le respect des procédures légales.
Europe
Russie : Vladimir Poutine signe un décret permettant un recours plus large à l’arme nucléaire
Face à la montée des tensions avec l’Occident, Vladimir Poutine a modifié la doctrine nucléaire russe, permettant un recours plus large à l’arsenal atomique en cas de menaces jugées sérieuses.
L’annonce de la signature par le président russe Vladimir Poutine d’un décret élargissant les conditions d’emploi des armes nucléaires marque une nouvelle étape dans l’escalade des tensions internationales. Ce décret intervient après que les États-Unis ont permis à l’Ukraine d’utiliser des missiles à longue portée contre la Russie, signalant une évolution stratégique dans le conflit.
Le document, signé le 19 novembre, modifie substantiellement la politique nucléaire russe. Désormais, toute attaque contre la Russie par un État non nucléaire, mais soutenu par une puissance nucléaire, sera considérée comme une agression conjointe. Cette révision reflète une adaptation de la Russie à ce qu’elle perçoit comme des menaces croissantes à sa sécurité, selon les dires du Kremlin. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a justifié cette mesure en expliquant qu’il était impératif de réajuster les fondements de la doctrine nucléaire face aux défis actuels.
Cette décision intervient à un moment où les relations entre la Russie et l’Occident sont particulièrement tendues. Fin septembre, Poutine avait déjà fait état de sa volonté d’utiliser l’arme nucléaire en réponse à une attaque aérienne massive contre le territoire russe, une menace qui a été réitérée par la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, indiquant que la réponse de la Russie serait proportionnée et décisive.
La Russie accuse également l’Ukraine d’avoir utilisé des missiles de longue portée fournis par les États-Unis pour frapper la région de Briansk. Selon les informations relayées par le ministère russe de la Défense, six missiles ATACM ont été lancés, dont cinq ont été interceptés par la défense antiaérienne russe. Les débris auraient causé des dommages mineurs à un site militaire, attisant encore la tension dans la région.
Cette escalade dans la rhétorique et les actions nucléaires soulève des inquiétudes quant à une possible intensification du conflit, déjà marqué par des échanges de prisonniers et des accusations réciproques d’agressions. La signature de ce décret par Poutine pourrait être interprétée comme une tentative de dissuasion, mais aussi comme une manifestation de l’intention de la Russie de protéger ses intérêts par tous les moyens, y compris les plus extrêmes.
Europe
Le réseau énergétique ukrainien visé par une nouvelle attaque russe « massive » et meurtrière
L’Ukraine subit une nouvelle attaque « massive » de la Russie, visant son infrastructure énergétique déjà affaiblie, avec des conséquences tragiques.
La nuit dernière a été marquée par une offensive russe d’une ampleur sans précédent contre l’Ukraine, touchant particulièrement son réseau énergétique. Les autorités ukrainiennes rapportent que cette attaque, décrite comme « massive », a causé la mort de huit personnes et blessé une vingtaine d’autres à travers le pays. Le président Volodymyr Zelensky a dénoncé une stratégie de bombardements ciblés sur les infrastructures vitales de l’Ukraine, affirmant que plus de 200 missiles et drones ont été lancés.
Le porte-parole de l’armée de l’air ukrainienne, Iouriï Ignat, a qualifié cette nuit d' »infernale », précisant que la défense antiaérienne avait réussi à neutraliser une grande partie des projectiles. Toutefois, le ministre des Affaires étrangères, Andriï Sybiga, a souligné que cette attaque se classe parmi les plus dévastatrices depuis le début du conflit, illustrant la détermination de la Russie à déstabiliser l’Ukraine.
De son côté, le ministère russe de la Défense revendique un succès total dans l’atteinte de ses objectifs, affirmant avoir frappé des infrastructures énergétiques essentielles soutenant l’effort de guerre ukrainien. Cette stratégie semble confirmer les intentions de Moscou de paralyser l’économie ukrainienne en s’attaquant à ses points névralgiques.
L’opérateur énergétique DTEK a signalé des dommages significatifs à plusieurs centrales thermiques, bien que ses employés soient indemnes. Ces attaques surviennent dans un contexte de tensions accrues, alors que l’Ukraine craint une réduction du soutien international, notamment avec l’éventualité d’un retour de Donald Trump à la présidence des États-Unis. Les coupures d’électricité, déjà fréquentes, menacent de se multiplier, promettant un hiver particulièrement difficile pour la population.
Le bilan humain de cette nuit d’horreur est lourd. Outre les victimes directes des frappes, des employés des chemins de fer, des civils et même des enfants ont été touchés. Des villes comme Odessa, Mykolaïv, et même des régions éloignées comme la Transcarpatie, habituellement épargnées, ont été frappées. La réponse de l’armée polonaise, avec le décollage d’avions de chasse, témoigne de l’ampleur de la menace perçue au niveau régional.
Le ministre Sybiga a interprété ces attaques comme la « vraie réponse » de Poutine aux appels diplomatiques récents, suggérant que Moscou utilise la force pour répondre aux pressions internationales. Dans ce contexte, la question des négociations entre les deux pays est de nouveau au centre des débats, avec Zelensky exprimant son désir de voir la fin de la guerre par des moyens diplomatiques en 2025, malgré des positions diamétralement opposées sur la question territoriale.
Cette attaque massive contre l’infrastructure énergétique ukrainienne souligne la stratégie destructrice de la Russie, visant à affaiblir l’Ukraine sur le plan militaire, économique et humain. La communauté internationale se doit de réagir avec fermeté pour soutenir l’Ukraine dans cette épreuve et pour prévenir de nouvelles escalades.
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