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L’industrie automobile, nouveau pilier de la défense européenne ?

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Alors que l’Europe accélère son réarmement, les constructeurs automobiles pourraient jouer un rôle clé dans la production d’équipements militaires. Une collaboration historique qui pourrait se réinventer face aux défis géopolitiques actuels.

Dans un contexte international marqué par des tensions croissantes, l’Europe cherche à renforcer ses capacités militaires. L’industrie automobile, avec son expertise et ses infrastructures, pourrait devenir un acteur majeur de cet effort. Cette idée n’est pas nouvelle. Durant la Seconde Guerre mondiale, des géants comme Ford, GMC, Mercedes ou Volkswagen avaient déjà réorienté leurs usines pour produire des véhicules et du matériel militaire. Aujourd’hui, cette collaboration pourrait renaître, mais sous une forme adaptée aux enjeux modernes.

Selon Éric Kirstetter, expert en automobile et défense chez Roland Berger, les constructeurs ne fabriqueront pas d’avions de combat ou de chars d’assaut. En revanche, leur savoir-faire en matière de production de masse et leur maîtrise des technologies de pointe pourraient être mis à profit pour des équipements comme les drones ou les munitions intelligentes. Ces domaines, où l’industrie automobile excelle, représentent des opportunités concrètes pour une collaboration entre les deux secteurs.

La capacité des constructeurs à produire à grande échelle constitue un atout majeur. Contrairement à l’industrie de l’armement, habituée à des commandes plus limitées, l’automobile est rodée à la gestion de volumes importants. Jean-Dominique Senard, président de Renault, a d’ailleurs affirmé que son groupe serait prêt à répondre à un éventuel appel de l’État français pour soutenir le secteur de la défense. Une telle implication pourrait passer par la fabrication de pièces mécaniques, dont les processus de production sont similaires à ceux de l’automobile.

Pour que cette collaboration porte ses fruits, un dialogue entre les deux industries est essentiel. Selon Kirstetter, il faut d’abord favoriser les échanges et le co-développement. Ensuite, les constructeurs pourraient s’engager dans la conception de composants spécifiques, tout en conservant leur expertise industrielle. Reste à savoir si les acteurs européens de l’automobile sauteront le pas. L’avenir nous le dira, mais une chose est sûre : les synergies entre ces deux secteurs pourraient redéfinir les contours de la défense européenne.

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