Économie
L’Inde s’impose sur l’échiquier mondial des semi-conducteurs
Un vétéran de l’industrie technologique salue l’émergence de son pays dans ce secteur stratégique, marquant un tournant historique pour l’économie indienne.
L’annonce récente du Premier ministre Narendra Modi concernant l’entrée de l’Inde dans le cercle restreint des nations productrices de microprocesseurs a été accueillie comme une opportunité décisive par les acteurs du secteur. Vellayan Subbiah, dirigeant de CG Power, perçoit dans cette initiative gouvernementale l’aboutissement d’attentes longuement nourries. Son entreprise vient d’inaugurer dans le Gujarat une unité de production destinée à figurer parmi les fleurons de la fabrication locale de composants électroniques.
Pour la première fois de sa carrière, cet industriel constate une convergence des volontés entre autorités publiques, investisseurs et décideurs économiques. Tous s’accordent sur la nécessité pour le pays de développer une filière nationale dans ce domaine. Le gouvernement a engagé cette année près de 18 milliards de dollars dans une dizaine de projets dédiés aux semi-conducteurs, avec l’objectif affiché de voir les premières productions sortir des chaînes avant la fin de l’exercice en cours.
Le marché indien des puces électroniques connaît une expansion remarquable, passant de 38 milliards de dollars en 2023 à une fourchette estimée entre 45 et 50 milliards pour l’année fiscale 2024-2025. Les projections tablent sur un dépassement du seuil des 100 milliards de dollars d’ici 2030. New Delhi a mobilisé les compétences de groupes industriels majeurs, tant nationaux qu’internationaux, pour accélérer le développement des infrastructures nécessaires.
La coentreprise CG Semi prévoit ainsi d’injecter 900 millions de dollars dans la création de deux sites manufacturiers. La maîtrise de la propriété intellectuelle représente un enjeu fondamental, selon M. Subbiah, qui insiste sur l’importance pour l’Inde de concevoir ses propres composants. Le pays dispose d’un atout majeur avec son réservoir de compétences, puisque 20% des spécialistes mondiaux en conception de semi-conducteurs sont originaires du territoire indien.
Cette montée en puissance s’effectue cependant avec un décalage temporel significatif par rapport aux leaders historiques que sont Taïwan, les Pays-Bas, le Japon ou la Chine. Le dirigeant reconnaît cet écart mais estime que son pays possède les capacités pour le combler dans un horizon de sept à dix ans. Le maintien des talents sur le sol national constitue néanmoins un défi persistant, malgré les mesures visant à rapatrier les compétences expatriées.
La voie vers l’autonomie dans ce secteur stratégique s’annonce exigeante. Si l’Inde a su attirer des investissements conséquents, notamment through un accord de 68 milliards de dollars conclu avec le Japon en août, les négociations technologiques avec les partenaires internationaux restent complexes. Dans le paysage géoéconomique actuel, seuls deux écosystèmes à bas coût émergent clairement, selon l’industriel. À l’horizon de deux ou trois décennies, le centre de gravité du secteur pourrait bien se déplacer vers ces deux pôles que constituent la Chine et, désormais, l’Inde.
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