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L’ex-président philippin Duterte comparaît devant la CPI, mais en visioconférence

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L’ancien président philippin Rodrigo Duterte face à la justice internationale : une audience historique en visioconférence

Accusé de crimes contre l’humanité, l’ex-chef d’État a comparu à distance devant la Cour pénale internationale, marquant une étape cruciale dans une affaire qui divise les Philippines.

Rodrigo Duterte, ancien président des Philippines, a fait sa première apparition devant la Cour pénale internationale (CPI) ce vendredi 14 mars 2025. Âgé de 79 ans, il est accusé de crimes contre l’humanité pour son rôle présumé dans les milliers de meurtres commis lors de sa campagne controversée contre la drogue. Cependant, en raison de son état de santé fragile, il a assisté à l’audience par visioconférence depuis La Haye, où il a été transféré récemment. Vêtu d’un costume bleu et d’une cravate, il a confirmé son identité avant de sembler somnoler à plusieurs reprises pendant la procédure.

L’avocat de Duterte, Salvador Medialdea, a vivement critiqué les conditions de son transfert vers les Pays-Bas, qualifiant l’opération d' »enlèvement extrajudiciaire ». Il a également souligné les problèmes médicaux de son client, affirmant que celui-ci n’était pas en mesure de participer pleinement à l’audience. Malgré ces allégations, la juge Iulia Motoc a confirmé que Duterte était mentalement apte à suivre la procédure, sur la base d’un rapport médical. La prochaine audience, prévue pour le 22 septembre, permettra de confirmer ou d’infirmer les charges retenues contre lui.

L’ancien président, au pouvoir de 2016 à 2022, est accusé d’avoir orchestré une campagne sanglante contre les trafiquants et consommateurs de drogue, qui aurait fait des dizaines de milliers de victimes, selon des organisations de défense des droits de l’homme. Le procureur de la CPI a décrit ces meurtres comme faisant partie d’une « attaque généralisée et systématique » visant principalement des hommes issus de milieux défavorisés, souvent sans preuve tangible de leur implication dans le trafic de stupéfiants.

Alors que les familles des victimes espèrent enfin obtenir justice, les partisans de Duterte dénoncent une manœuvre politique orchestrée par ses rivaux, notamment la famille Marcos, alliée de longue date désormais en conflit avec les Duterte. Des manifestations ont eu lieu à La Haye, où des supporters ont exigé son retour aux Philippines, tandis que des militants des droits de l’homme ont salué cette audience comme une victoire symbolique pour la justice internationale.

Cette affaire survient à un moment critique pour la CPI, souvent critiquée pour son inefficacité et confrontée à des sanctions de la part des États-Unis. Pour les experts, le procès de Duterte pourrait redorer l’image de l’institution. « Son arrestation est un cadeau à un moment crucial », a déclaré Willem van Genugten, professeur de droit international, soulignant l’importance de cette affaire pour la crédibilité de la Cour.

Dans une vidéo publiée avant son transfert, Duterte a assumé la responsabilité de ses actions, rappelant ses déclarations controversées lors de sa campagne électorale, où il avait menacé de « tuer » des milliers de suspects. Ces propos, cités dans la demande d’arrestation, illustrent la brutalité de sa politique anti-drogue, qui a marqué son mandat.

L’audience de confirmation des charges, prévue pour septembre, déterminera si le procès aura lieu. Un processus qui pourrait s’étendre sur plusieurs années, mais qui représente déjà une étape historique pour la justice internationale et les victimes de la « guerre contre la drogue » aux Philippines.

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