Les débats houleux ont abouti à l’adoption du texte proposé par les élus macronistes pour rendre obligatoire les drapeaux français et européen sur les mairies de plus de 1 500 habitants.
Dans la nuit de mercredi à jeudi, les députés français ont adopté un texte controversé porté par les élus macronistes, qui prévoit de rendre obligatoire les drapeaux français et européen au fronton des mairies de plus de 1 500 habitants. Cette proposition de loi, qui a suscité des débats houleux, a été soutenue par 130 voix contre 109 en première lecture à l’Assemblée nationale.
Le texte initial a toutefois été assoupli par des amendements, qui permettent aux communes de moins de 1 500 habitants de ne pas hisser les drapeaux pour des raisons financières. Les drapeaux pourront également être hissés à proximité des mairies ou sur leurs toits.
L’adoption de cette proposition de loi a été critiquée par plusieurs députés de l’opposition. Le député LR Philippe Gosselin a dénoncé l’exemption accordée aux communes de moins de 1 500 habitants, estimant que cela n’avait « pas de sens » dans une « République une et indivisible ». L’écologiste Jérémie Iordanoff a quant à lui annoncé son abstention sur l’ensemble du texte, estimant que l’obligation de hisser le drapeau européen n’avait pas de sens.
Deux autres amendements ont été votés pour apposer la devise Liberté, Égalité, Fraternité sur les façades des mairies (amendement Léaument, LFI) et afficher la déclaration des Droits de l’Homme et du citoyen à l’intérieur (Gosselin, LR). Les députés ont également voté pour garantir la présence du portrait officiel du président de la République dans toutes les mairies.
La proposition de loi, portée par le groupe macroniste Renaissance, a été inscrite à l’agenda mardi, jour de l’anniversaire de la déclaration de Robert Schuman du 9 mai 1950, considérée comme un texte fondateur de la construction européenne. Le rapporteur Renaissance Mathieu Lefèvre a assumé le caractère clivant de sa proposition à « portée symbolique », visant à s’opposer aux députés insoumis et RN qu’il accuse de rêver de Frexit déguisé.
L’adoption de cette proposition de loi survient à un an des élections européennes et a été qualifiée par certains députés de l’opposition de tentative de diversion pour tourner la page de la réforme des retraites.
La proposition de loi doit désormais être examinée par le Sénat avant de pouvoir être adoptée définitivement.