Monde
Les Américains ont déniché en ligne les bonnes affaires du « Black Friday »
Les Américains se sont rués vendredi sur les bonnes affaires en ligne à l’occasion du « Black Friday », et ont dépensé une partie de l’argent économisé depuis le printemps sur les voyages ou les sorties annulés pour cause de Covid.
Les consommateurs américains ont dépensé au moins 6,2 millions de dollars, par minute, en ligne ce vendredi, soit 4,5 milliards de dollars, selon le comptage publié dans la soirée par la société informatique Adobe Digital Insights.
Un chiffre étourdissant qui place cette journée de Black Friday en bonne position pour atteindre un nouveau record, avec une hausse prévue de 20 à 29% par rapport à l’année dernière. C’est toutefois dans la fourchette basse des prévisions annoncées vendredi matin.
Car la peur d’être infectés par le Covid a poussé un grand nombre de clients à se tourner vers Internet pour profiter des soldes.
Les habituelles scènes de foules, attendant au petit matin l’ouverture des magasins, ont laissé place à quelques files d’attente éparses, distanciation sociale oblige, et à des files d’automobilistes venus retirer leurs achats effectués en ligne.
Les détaillants en ligne de plus grande taille ont semblé en profiter plus que les petits, mais le fossé devrait se resserrer samedi, avec l’opération Small Business Saturday, avance encore Adobe, qui estime que ce « Black Friday » et le « Cyber Monday » qui suivra, lundi, pourraient « devenir les deux jours de ventes en ligne les plus importants de l’histoire ».
Des cadeaux qui remontent le moral
Déjà la veille, échappant au traditionnel déjeuner familial de Thanksgiving, les Américains avaient profité de cette journée fériée pour pianoter sur leur smartphone, et ont dépensé plus de 5 milliards de dollars sur internet un record pour cette journée, dont près de la moitié à partir d’un smartphone, un autre record, selon Adobe.
Le géant du commerce en ligne Amazon a fait de son côté face à une fronde dans plusieurs pays, dont les Etats-Unis, des organisations profitant de ce « vendredi noir » pour réclamer de meilleurs salaires et une meilleure protection des salariés face au Covid-19.
Si cette journée a été exceptionnelle pour les détaillants en ligne, les magasins, en revanche, qui souffrent particulièrement depuis le début de la pandémie, semblent en avoir beaucoup moins profité.
Toutes ventes confondues, la saison des promotions de fin d’année – novembre et décembre – devrait donc être stable par rapport à celle de l’an passé, pour la première fois depuis 2008, anticipe ainsi le cabinet de recherches indépendant CFRA.
Les détaillants américains sont pourtant très optimistes quant aux ventes de fin d’année, anticipant une hausse comprise entre 3,6 et 5,2% par rapport à 2019, selon la Fédération nationale des détaillants (NRF).
« Les consommateurs ont montré qu’ils étaient enthousiasmés par les fêtes et disposés à dépenser pour faire des cadeaux qui remontent le moral de la famille et des amis après une année aussi difficile », a commenté dans un communiqué le responsable de cette fédération, Matthew Shay.
La fédération souligne en outre travailler avec les autorités pour favoriser l’ouverture des magasins.
Une journée parmi d’autres
Le « vendredi noir » marque aux Etats-Unis le début des achats de Noël, et est pour les commerçants américains une journée très importante, si ce n’est la plus importante de l’année.
Cette année pourtant, il ne s’agit que d’une journée de soldes parmi tant d’autres.
En effet, « des remises importantes et des promotions agressives à partir de début novembre ont poussé les consommateurs à ouvrir leur portefeuille plus tôt », souligne Taylor Schreiner, responsable d’Adobe Digital Insights.
Et les incertitudes demeurent. Ls Etats-Unis font en effet face à une nouvelle vague de Covid-19, avec des taux de contamination sans précédent.
De plus, la pandémie a creusé les inégalités. Plus de 20 millions d’Américains, ayant perdu leur emploi, vivent toujours grâce aux aides du gouvernement fédéral et des Etats.
Et la situation pourrait devenir critique, si les élus du Congrès échouent à prolonger les mesures d’aide qui doivent expirer au lendemain de Noël. Ce sont alors 12 millions de chômeurs qui pourraient se retrouver sans ressource.
Le président élu Joe Biden a fait du vote d’un nouveau plan de relance une priorité.
Monde
La Russie expose un petit mammouth quasi intact de 50.000 ans
Un spécimen de mammouth exceptionnellement bien conservé a été mis au jour en Iakoutie, offrant un aperçu unique sur la vie des mammouths durant le Pléistocène.
La Russie a récemment présenté un spécimen de mammouth remarquablement bien conservé, découvert dans les confins glacés de l’Extrême-Orient russe. Ce mammouth, baptisé « Iana » en référence à la rivière où il fut retrouvé, a été exposé à l’Université fédérale du Nord-Est à Iakoutsk, suscitant un intérêt scientifique international.
La carcasse de ce mammouth femelle, estimée à plus de 50.000 ans, est un trésor pour les paléontologues. Pesant 180 kilogrammes et mesurant environ 120 centimètres de hauteur pour moins de deux mètres de longueur, Iana est considérée comme potentiellement le mammouth le mieux préservé au monde. Sa tête, son tronc, ses oreilles et sa bouche sont intacts, sans signe de déformation ou de dommage notable, une rareté dans le domaine de la paléontologie.
La découverte de Iana a eu lieu cet été dans le cadre de recherches à la station de Batagaïka, un lieu déjà connu pour ses trouvailles préhistoriques. Le permafrost de cette région agit comme une chambre froide naturelle, préservant les restes d’animaux disparus depuis des millénaires. Avant Iana, seulement six carcasses de mammouths avaient été découvertes dans le monde, cinq en Russie et une au Canada, soulignant ainsi l’importance de cette trouvaille.
Les analyses prévues sur Iana permettront d’éclairer plusieurs aspects cruciaux de la vie des mammouths : leur développement, leur adaptation à l’environnement, et les conditions écologiques de l’époque. L’âge exact de Iana, estimé actuellement à environ un an, sera également précisé, offrant des données inestimables sur la croissance et la longévité de ces géants de l’ère glaciaire.
Cette découverte intervient dans un contexte où la région de Iakoutie continue de révéler des vestiges du passé préhistorique, tels que des restes de chevaux et de bisons, ainsi qu’une momie de lemming, soulignant la richesse paléontologique de cette terre gelée.
L’étude de Iana et des autres spécimens découverts dans cette région promet de faire progresser notre compréhension des écosystèmes disparus et des créatures qui les habitaient, contribuant ainsi à l’histoire naturelle de notre planète.
Monde
Trump dit vouloir « stopper le délire transgenre » dès son premier jour
En prévision de son investiture, Donald Trump annonce des mesures drastiques contre les droits transgenres et l’immigration clandestine.
Le prochain président des États-Unis, Donald Trump, a clairement affiché ses intentions de réformer de manière radicale les politiques en matière de genre et d’immigration. Lors d’un rassemblement à Phoenix, il a détaillé un plan qui, selon ses dires, vise à rétablir l’ordre et la tradition aux États-Unis.
Dans un discours aux allures de manifeste, Trump a exprimé son intention de signer, dès le premier jour de son mandat, des décrets pour mettre fin à ce qu’il qualifie de « délire transgenre ». Ces mesures incluent l’interdiction des traitements médicaux pour le changement de genre chez les mineurs, l’exclusion des personnes transgenres de l’armée, et leur bannissement des établissements scolaires. Il a également souligné que sa politique serait basée sur la reconnaissance de deux genres uniquement, homme et femme, excluant toute autre identité de genre.
Le choix de ces actions illustre une volonté manifeste de s’opposer à ce que le camp conservateur perçoit comme une dérive sociétale. En s’attaquant à ce qu’il appelle le « wokisme », Trump entend non seulement s’aligner avec les valeurs traditionnelles de son électorat mais aussi capitaliser sur la polarisation croissante autour des questions identitaires. La rhétorique employée, qui dépeint ces droits comme une menace pour la société, résonne auprès de ceux qui craignent une érosion de leurs valeurs culturelles.
Parallèlement, Trump a réaffirmé sa politique d’immigration stricte, promettant des mesures pour fermer les frontières et expulser les migrants illégaux en masse. Cette promesse s’inscrit dans une continuité avec ses précédentes actions en matière d’immigration, renforçant ainsi son image de protecteur des frontières nationales. En désignant les cartels comme des organisations terroristes étrangères, il cherche à légitimer une approche plus agressive contre la criminalité transfrontalière.
L’engagement de Trump à résoudre rapidement des crises internationales, comme celles en Ukraine et au Moyen-Orient, sans fournir de détails sur les méthodes, souligne une approche qui privilégie l’affirmation de puissance et la résolution rapide, au risque de simplifier des situations complexes.
Enfin, ses menaces envers le canal de Panama, qu’il accuse de ne pas traiter les navires américains de manière équitable, montrent une propension à utiliser la force diplomatique pour défendre les intérêts américains, même si cela implique de remettre en question des accords internationaux établis.
Cet ensemble de promesses dessine un portrait d’un retour à une Amérique où la tradition, l’ordre et la fermeté sont les maîtres mots, visant à rassurer une partie de l’électorat tout en suscitant des inquiétudes quant aux implications pour les droits individuels et les relations internationales.
Europe
Quand l’Allemagne paie au prix fort son virage énergétique
L’Allemagne, pionnière dans la transition énergétique, doit maintenant faire face à des coûts élevés et à des défis structurels qui mettent à l’épreuve sa compétitivité et sa stabilité énergétique.
La transition énergétique allemande, autrefois saluée comme un modèle de développement durable, se heurte aujourd’hui à des obstacles majeurs. Deux épisodes récents de « pannes vertes », où le prix de l’électricité a atteint des sommets vertigineux, ont mis en lumière les failles du système. En novembre et décembre, le prix de l’électricité a frôlé les 1000 euros par mégawattheure, une situation inédite qui a ébranlé non seulement l’Allemagne mais aussi ses voisins européens.
L’absence de vent et de soleil, éléments cruciaux pour la production d’énergie renouvelable, a paralysé les éoliennes et les panneaux solaires, entraînant une dépendance accrue aux importations d’électricité et une envolée des coûts. Les entreprises énergivores, forcées de réduire ou d’arrêter temporairement leur production, témoignent de l’impact direct de ces fluctuations sur l’économie. Bien que les particuliers et certaines entreprises bénéficient de tarifs fixes, la situation a révélé une vulnérabilité structurelle du marché énergétique allemand.
La politique énergétique du gouvernement Scholz, déjà sous le feu des critiques, a été vivement attaquée par l’opposition. Friedrich Merz, leader conservateur, a accusé le gouvernement d’avoir mis en péril la compétitivité de l’Allemagne. En réponse, Robert Habeck, ministre de l’Économie, a pointé du doigt l’inaction des gouvernements précédents face aux défis énergétiques.
Malgré une progression significative des énergies renouvelables, qui représentent désormais 60% de la production d’électricité, l’Allemagne peine à gérer l’intermittence de ces sources. La fermeture progressive des centrales à charbon et l’arrêt des réacteurs nucléaires en avril 2023 accentuent cette difficulté. Le pays doit investir massivement dans les capacités de stockage et dans des infrastructures flexibles pour pallier les variations de production.
Les experts, comme Georg Zachmann de Bruegel, soulignent l’urgence de réformes réglementaires pour encourager les investissements nécessaires. Cependant, des obstacles bureaucratiques retardent le déploiement des énergies vertes. Claudia Kemfert de l’institut DIW critique le décalage entre les délais de construction des infrastructures vertes et celles des énergies fossiles.
La chute de la coalition d’Olaf Scholz et la perspective des élections de février 2025 ajoutent une incertitude politique à cette équation complexe. L’abandon d’un projet de loi visant à remplacer le charbon par des centrales à gaz illustre les tensions entre les objectifs environnementaux et les impératifs économiques.
Le secteur industriel, représenté par Markus Krebber de RWE, alerte sur un système énergétique poussé à bout. Les « pannes vertes » de cet hiver ont démontré que, sans une adaptation rapide et profonde, la transition énergétique allemande pourrait non seulement coûter cher, mais aussi menacer la stabilité énergétique de l’Europe.
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