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Économie

Le vieillissement de la population, une bombe à retardement pour les finances publiques

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La Cour des comptes alerte sur l’impact financier massif et durable du changement démographique. Elle appelle à une réforme profonde des systèmes de protection sociale et à une réévaluation de la place du travail entre 60 et 70 ans.

La Cour des comptes dresse un constat sans appel. Le vieillissement de la population française, conjugué à une baisse de la fécondité, constitue une pression structurelle majeure sur l’équilibre des finances publiques pour les décennies à venir. Dans un rapport publié mardi, l’institution souligne que cette évolution démographique, si elle n’est pas anticipée par des réformes, menace la soutenabilité des dépenses sociales, en particulier pour les retraites, la santé et la dépendance.

La part des personnes âgées de 65 ans et plus dans la population est passée de 16,3% en 2005 à 21,8% cette année. Selon les projections, elle pourrait approcher les 29% d’ici 2070. Cette transformation réduit mécaniquement le nombre d’actifs, érodant les recettes, tandis que les dépenses augmentent durablement. Si les dépenses par tête et par âge restaient figées à leur niveau actuel, elles représenteraient près de 61% du produit intérieur brut en 2070, un niveau comparable au pic atteint durant la crise sanitaire.

Face à ce scénario, la Cour estime que le financement de la protection sociale devra inévitablement être repensé. Elle invite à une réflexion collective sur la répartition de l’effort entre fiscalité et cotisations, ainsi que sur les équilibres entre solidarités intergénérationnelle et intragénérationnelle. L’institution insiste particulièrement sur la nécessité de revoir « la vision collective » de la tranche d’âge 60-70 ans, qui devra selon elle intégrer une place plus importante de l’activité professionnelle pour ceux qui en ont la capacité.

Le Premier président de la Cour des comptes a tenu à préciser que ce rapport ne constitue pas un plaidoyer pour un relèvement de l’âge légal de la retraite à 70 ans. Il s’agit avant tout, selon ses termes, d’éclairer un débat public indispensable, notamment en vue des prochaines échéances électorales. Il a mis en garde contre l’absence de cette question démographique dans les discussions budgétaires, rappelant qu’il serait périlleux de répéter avec ce dossier les erreurs de retard commises par le passé sur la maîtrise de la dette publique.

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