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Le Royaume-Uni frappe fort contre les réseaux de passeurs en Manche

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Le gouvernement britannique déploie pour la première fois un arsenal de sanctions ciblées pour perturber les filières de migration clandestine.

Dans un contexte de traversées record cette année, les autorités britanniques ont annoncé des mesures coercitives contre vingt-cinq individus et entités suspectés d’organiser le passage illégal de migrants. Ces sanctions, incluant le gel d’avoirs et des interdictions de territoire, s’inscrivent dans une stratégie élargie visant à démanteler les réseaux criminels opérant depuis l’Europe, l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient.

Parmi les cibles figurent des chefs de filière basés dans les Balkans, une entreprise chinoise fabriquant des embarcations pneumatiques utilisées pour les traversées, ainsi que des intermédiaires financiers pratiquant le système informel de transfert d’argent *hawala*. Le ministère de l’Intérieur a précisé que ces actions visaient à « cibler les passeurs où qu’ils se trouvent », selon les termes du ministre David Lammy.

Cette initiative intervient alors que le Premier ministre Keir Starmer, confronté à une pression politique croissante sur la question migratoire, a fait de la lutte contre ces réseaux une priorité. Les tensions sociales autour de l’accueil des demandeurs d’asile, illustrées par des incidents récents près de centres d’hébergement, ajoutent à l’urgence perçue par l’exécutif.

Si les experts saluent la démarche, certains émettent des réserves sur son efficacité réelle. Un analyste du Royal United Services Institute a souligné que l’impact concret de ces sanctions « reste à démontrer », mettant en garde contre des attentes disproportionnées.

Parallèlement, Londres renforce sa coopération avec Paris, avec un accord prévoyant des retours mutuels de migrants entre les deux pays. Le gouvernement britannique explore également des solutions technologiques, comme un système d’intelligence artificielle pour vérifier l’âge des demandeurs d’asile, dont le déploiement est envisagé d’ici 2026.

Cette offensive marque un tournant dans l’approche du Royaume-Uni, qui combine désormais répression financière, coopération internationale et innovations logistiques pour tenter de juguler un phénomène aux ramifications complexes.

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