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France

La modélisation 3D, nouvel outil d’expertise dans les affaires de violences policières

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La reconstitution numérique d’une scène de crime en 3D, désormais régulièrement demandée lors d’une enquête criminelle, fait son apparition dans les procédures visant de possibles violences policières, avec l’émergence de nouveaux experts engagés sur ces questions.

Tuerie de Chevaline en 2012, attentat de Nice en 2016, collision de Millas en 2017 : depuis une dizaine d’années, les experts de la gendarmerie et – plus récemment – de la police ont éprouvé cette technique dans les dossiers les plus complexes et médiatiques.

Posé sur un trépied installé sur la scène de crime, un laser-scanner photographie et numérise à 360° les lieux qui, à partir d’un nuage de points, sont reconstitués le plus fidèlement possible pour permettre à l’enquêteur d’y déplacer son regard comme dans un jeu vidéo.

Utilisée au compte-gouttes jusqu’au milieu des années 2010, la modélisation 3D est aujourd’hui un acte d’enquête de plus en plus sollicité par la justice.

« Sur les trois dernières années, j’en ai fait une quarantaine par an. Il y a dix ans, c’était même pas une par an », explique Philippe Esperança, expert en criminalistique agréé à la Cour de cassation.

« Révolution probatoire »

Pour la première fois, il y a quelques mois, un juge d’instruction l’a mandaté pour reconstituer en 3D la scène de coups de feu tirés par un policier sur une voiture à Marseille, à partir de la vidéo d’un témoin d’une quinzaine de secondes, de photos et de l’emplacement des douilles.

« Le policier disait que le conducteur du véhicule fonçait vers lui avec l’intention délibérée de l’écraser. Le conducteur disait n’avoir pas vu le policier avant son accélération. L’objectif était de permettre au magistrat d’avoir un autre point de vue que juste les déclarations des différentes parties », résume l’expert.

La méthode semble convaincre les robes noires de part et d’autre du prétoire.

« C’est le sens de l’histoire. Plus des capacités techniques seront capables de vérifier, contredire les enquêteurs, plus ça sera utile », souligne Me Thierry de Montbrial, spécialisé dans la défense des forces de l’ordre.

La modélisation 3D doit permettre d' »aller au plus proche de la vérité », abonde Me Arié Alimi, connu pour assister les victimes dans les dossiers de violences mettant en cause policiers ou gendarmes.

« On est face à une révolution probatoire comme ce fut le cas avec l’ADN », affirme-t-il.

Selon l’avocat, il existe « de plus en plus de dossiers de violences policières où les experts en reconstitution numérique sont saisis » mais « il faut faire de la pédagogie matin et soir avec les juges » pour les convaincre de l’utiliser.

« Sousveillance »

En parallèle, d’autres acteurs de l’expertise, issus de la société civile, ont émergé et ont produit des contre-enquêtes dans des affaires médiatiques.

Le laboratoire de recherche londonien Forensic Architecture (FA), connu depuis 2011 pour ses modélisations 3D des zones de conflits, s’est ainsi intéressé aux affaires Adama Traoré et Zineb Redouane, en collaboration avec le journal Le Monde et le site d’investigation Disclose.

Des travaux dont l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) s’est servi pour rédiger son rapport d’enquête administrative sur l’octogénaire décédée fin 2018 à Marseille après avoir été touchée au visage par une grenade lacrymogène. « Ça nous a aidés à bien positionner tout le monde » sur les lieux des faits, confie une source policière.

L’auteur de ces modélisations chez FA, Francesco Sebregondi, a depuis fondé l’agence Index, en octobre 2020, pour se concentrer uniquement sur « les affaires de violence d’État » en France.

Son équipe, composée de spécialistes dans des domaines très variés (architecture, mécanique des matériaux, biologie moléculaire, etc.), travaille à partir des informations disponibles dans le dossier judiciaire, complétées par l’analyse des photos et vidéos libre d’accès sur le web.

« On pratique une forme de +sousveillance+ », explique le fondateur d’Index, reprenant un concept récent venu du Canada qu’il définit comme « la surveillance par le bas ».

Pour la première fois, un juge d’instruction vient de les désigner comme expert dans un dossier, confie M. Sebregondi, engagé contre « l’opacité et l’impunité ».

« Que les magistrats utilisent les compétences là où elles sont, c’est très bien », appuie l’expert judiciaire Philippe Esperança. Mais, rappelle-t-il, « l’expert n’est pas là pour aider les flics ou les victimes mais pour aider la justice ».

Économie

Ryanair menace d’arrêter de desservir dix aéroports régionaux français

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Ryanair menace d'arrêter de desservir dix aéroports régionaux français

En réponse à une hausse de la taxation aérienne, Ryanair envisage de réduire sa présence dans les régions françaises dès janvier 2025.

Face à la perspective d’une augmentation significative de la taxation du secteur aérien inscrite dans le budget 2025, la compagnie aérienne low-cost Ryanair a publiquement menacé de cesser ses opérations dans dix aéroports régionaux français. Cette décision, si elle est mise à exécution, pourrait avoir des répercussions importantes sur la connectivité aérienne des régions françaises, déjà fragilisées par des défis économiques et concurrentiels.

Le gouvernement, dans une tentative de combler un déficit budgétaire plus élevé que prévu, propose un triplement de la taxe de solidarité sur les billets d’avion (TSBA) et une augmentation de la taxation des passagers de jets privés, visant à collecter un milliard d’euros supplémentaires. Cette mesure, bien que destinée à renforcer les finances publiques, pourrait entraîner une réduction drastique des services aériens dans les régions, selon Jason McGuinness, directeur commercial de Ryanair. Il a souligné que cette augmentation des taxes rendrait de nombreuses routes non viables économiquement, affectant particulièrement les zones rurales et moins desservies.

Ryanair, qui dessert actuellement 22 aéroports en France, dont deux près de Paris, envisage de réduire sa capacité de 50% dans les aéroports régionaux si le projet de taxation se concrétise. Cette menace n’est pas isolée; le PDG de Ryanair, Michael O’Leary, avait déjà indiqué des réductions de capacités en France et en Allemagne en réponse à des politiques fiscales similaires.

La compagnie aérienne, déjà confrontée à des défis opérationnels tels que des retards de livraison d’appareils et une demande en baisse, considère que l’augmentation de la TSBA représente un « problème fondamental pour la connectivité des régions françaises ». McGuinness a souligné l’intense concurrence entre les aéroports européens pour attirer des lignes aériennes, indiquant que Ryanair orienterait ses ressources vers les régions et pays offrant des conditions fiscales plus favorables.

Les impacts potentiels de cette réduction de service ne sont pas seulement économiques pour les régions concernées, mais également culturels et sociaux, en isolant davantage des territoires déjà en marge. La Fédération nationale de l’aviation et de ses métiers (Fnam) a également mis en garde contre une baisse du trafic aérien pouvant atteindre 2% sur l’ensemble du territoire, avec des conséquences encore plus marquées pour les aéroports accueillant des compagnies à bas coûts.

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France

Procès de Pierre Palmade : l’humoriste condamné à cinq de prison, dont deux ferme

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Procès de Pierre Palmade : l’humoriste condamné à cinq de prison, dont deux ferme

L’humoriste Pierre Palmade a été condamné à cinq ans de prison, dont deux ans ferme, pour avoir provoqué un grave accident de la route sous l’emprise de stupéfiants.

Le 20 novembre, le tribunal de justice de Melun a rendu son verdict dans l’affaire impliquant Pierre Palmade, condamnant l’humoriste à cinq ans de prison, dont deux ans ferme, pour « blessures involontaires aggravées ». L’accident, survenu le 10 février 2023, a eu des conséquences dramatiques pour trois membres d’une même famille, dont une femme enceinte qui a dû subir une césarienne en urgence, et dont l’enfant est décédé après une tentative de réanimation.

Lors du jugement, le parquet avait requis une peine de cinq ans de prison, dont deux ans ferme, peine qui a été suivie par le tribunal. Palmade, bien que condamné, a été laissé en liberté, un mandat de dépôt différé ayant été prononcé. Le président du tribunal a précisé que l’humoriste serait convoqué par le procureur de Bordeaux pour déterminer la date et l’établissement où il purgera sa peine.

Pierre Palmade, face à la gravité de ses actes, a exprimé son profond regret.

L’avocat des parties civiles, Me Mourad Battikh, a souligné que si la justice avait été rendue, la peine ne pouvait pas compenser la douleur des victimes. Palmade, de son côté, a directement adressé ses excuses aux victimes, exprimant une douleur personnelle en voyant « en vrai » les conséquences de son acte. Il a déclaré être « terrassé » par la réalité de la situation et a demandé pardon de tout son être.

Cet accident, provoqué sous l’emprise de cocaïne et de 3MMC, a non seulement marqué la vie des victimes, mais aussi mis en lumière les dangers de la consommation de stupéfiants au volant. Palmade, âgé de 56 ans, a reconnu sa responsabilité dans ce drame, marquant ainsi un tournant dans sa carrière et sa vie personnelle.

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Économie

Après Michelin, ArcelorMittal envisage la fermeture de deux sites en France

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Après Michelin, ArcelorMittal envisage la fermeture de deux sites en France

Après Michelin, le géant ArcelorMittal annonce la possible cessation d’activité de ses centres de Reims et Denain, menaçant 130 emplois.

La sidérurgie française fait face à un nouveau coup dur avec l’annonce d’ArcelorMittal, deuxième sidérurgiste mondial, qui envisage la fermeture de deux de ses sites en France. Cette décision, motivée par une baisse significative de la demande dans les secteurs de l’industrie et de l’automobile, pourrait entraîner la suppression de 130 emplois, principalement à Reims et à Denain.

Le 19 novembre 2024, lors d’une réunion avec le Comité Social et Économique (CSE), ArcelorMittal Centres de Services a présenté un projet de réorganisation et d’adaptation de ses capacités de production. Cette réorganisation inclut potentiellement la cessation d’activité des sites de Reims et de Denain. La direction a expliqué que cette mesure était rendue nécessaire par une « forte baisse d’activité chez ses clients de l’industrie et de l’automobile », soulignant que cette situation s’était aggravée ces derniers mois.

Les répercussions sociales de cette annonce sont immédiates et profondes. Environ 100 emplois seraient menacés à Reims et 30 à Denain. David Blaise, délégué syndical central CGT, et Xavier Le Coq, coordinateur CFE-CGC, ont exprimé leur inquiétude face à cette situation, pointant du doigt une gestion de crise qui, selon eux, ne prévoit pas suffisamment de solutions alternatives. Blaise critique notamment l’absence d’anticipation de la part de la direction, déplorant que « rien n’a été anticipé » pour faire face à la crise de l’automobile.

ArcelorMittal prévoit des négociations avec les syndicats pour discuter des mesures sociales visant à atténuer l’impact sur l’emploi. Cependant, les réactions sont vives : le site de Denain s’est mis en grève immédiatement, et des actions sont prévues sur l’ensemble des sites d’ArcelorMittal en France pour les prochains jours. Ces mouvements de protestation reflètent une frustration croissante parmi les salariés, encore marqués par la fermeture des hauts fourneaux de Florange en 2012.

Le contexte économique actuel, marqué par une réduction des ventes dans l’automobile, a déjà conduit Michelin à annoncer la fermeture de ses usines de Vannes et Cholet, affectant 1.254 emplois. Le ministre de l’Industrie, Marc Ferracci, a reconnu que d’autres annonces de fermetures pourraient suivre, soulignant néanmoins la nécessité de soutenir les secteurs industriels en croissance.

Cette situation illustre une crise plus large au sein de l’industrie manufacturière européenne, particulièrement dans l’automobile où 32.000 suppressions de postes ont été annoncées au premier semestre chez les équipementiers. La question de la diversification et de l’adaptation des entreprises à un marché en mutation est désormais plus que jamais d’actualité.

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