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Économie

La Grèce face à la colère des campagnes

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Le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis a appelé au calme mercredi, alors que des milliers d’agriculteurs maintiennent des barrages routiers pour dénoncer des retards de paiement et une crise sectorielle profonde.

Le pouvoir exécutif a mis en garde contre toute radicalisation du mouvement de protestation qui paralyse depuis plusieurs jours des axes majeurs du pays. Le chef du gouvernement a estimé que les blocages prolongés de routes nationales, de postes frontaliers ou d’aéroports ne servaient pas la cause des manifestants et nuisaient à d’autres catégories de la population. Cette déclaration intervient alors que des convois de tracteurs ont tenté de se rapprocher de la frontière bulgare avant d’être interceptés par les forces de l’ordre, provoquant d’importants embouteillages.

Les agriculteurs réclament le déblocage urgent des aides européennes dont le versement est suspendu dans le cadre d’une enquête pour fraude à grande échelle. Les autorités judiciaires européennes avaient révélé au printemps dernier un système présumé de détournement de fonds de la Politique agricole commune, portant sur plusieurs dizaines de millions d’euros. Le gouvernement assure que les exploitants légitimes seront intégralement remboursés une fois les investigations terminées, promettant même une enveloppe globale supérieure à celle de l’année précédente.

Ces garanties sont jugées insuffisantes par une profession exsangue, confrontée à une accumulation de difficultés. Au-delà des retards de paiement, le secteur subit les conséquences d’une épizootie de variole ovine ayant conduit à l’abattage de centaines de milliers de têtes de bétail. Les éleveurs réclament en vain des indemnisations et l’autorisation de vacciner leurs troupeaux, une mesure que les autorités sanitaires refusent pour l’heure. Parallèlement, de nombreux cultivateurs dénoncent l’effondrement des prix de vente de leurs productions, qui les place dans une situation économique intenable.

Sur le terrain, l’amertume et le sentiment d’injustice dominent. Des représentants du monde agricole affirment que les aides perçues ont été divisées par six en une décennie, une érosion qui met en péril la survie de nombreuses exploitations. La révélation de possibles détournements au profit de personnes bien introduites politiquement attise davantage la colère. Pour de nombreux manifestants, ces blocages constituent l’ultime recours pour alerter sur la disparition programmée d’un secteur vital pour l’économie et l’équilibre territorial du pays.

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