Nous rejoindre sur les réseaux

News

La générosité en ligne, nouvelle cible des cybercriminels

Article

le

Les collectes de dons frauduleuses exploitent l’élan de solidarité des internautes, avec des méthodes de plus en plus sophistiquées.

Les appels aux dons en ligne font désormais l’objet de détournements massifs par des organisations criminelles. Ces escroqueries s’appuient sur l’actualité dramatique pour susciter l’émotion et inciter au versement d’argent. Conflits armés, catastrophes naturelles ou situations médicales critiques constituent autant de prétextes utilisés par les fraudeurs. Le phénomène connaît une amplification préoccupante avec l’émergence des outils d’intelligence artificielle, qui facilitent la création de contenus trompeurs.

En France, les services spécialisés disposent de vingt mille policiers et enquêteurs formés au repérage de ces collectes illégitimes. Un officier de la cellule de prévention cybernétique souligne que les investigations numériques présentent un avantage décisif comparé aux délits conventionnels. La traçabilité des opérations en ligne permet en effet de reconstituer les chaînes frauduleuses avec une précision impossible à obtenir pour des cambriolages.

La difficulté majeure réside cependant dans l’identification des responsables, souvent basés hors du territoire national. Les escrocs n’hésitent pas à usurper l’identité de véritables victimes en réutilisant des images authentiques, brouillant ainsi les pistes et nuisant aux causes légitimes. Cette stratégie de confusion rend la vigilance des donateurs plus cruciale que jamais.

Un cas récent illustre les mécanismes de ces manipulations. Un couple avait obtenu près de quatre-vingt-trois mille euros via trois collectes successives entre 2019 et 2024, en simulant une leucémie nécessitant des traitements fictifs. Leur système s’est effondré lorsque l’Agence de la biomédecine a alerté sur l’illogisme de leur démarche, les soins correspondants étant intégralement pris en charge par l’assurance maladie en France.

Les plateformes de financement participatif renforcent leurs dispositifs de contrôle face à ces dérives. La société Pot Commun a mis en place un système de notation automatique qui suspend les transactions suspectes. Son directeur explique que chaque collecte fait l’objet d’une évaluation initiale, modulée ensuite selon les alertes remontées. Lorsque le score descend sous un seuil critique, les fonds sont bloqués en attente de vérifications complémentaires.

La plateforme Leetchi précise pour sa part que les justificatifs demandés lors de l’ouverture des cagnottes ne permettent pas de garantir l’usage ultérieur des sommes collectées. Cette limite inhérente au système confirme la nécessité pour les donateurs de s’assurer de la crédibilité des bénéficiaires et de la cohérence des projets financés.

Click to comment

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Les + Lus