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La France rapatrie treize ressortissants des camps syriens, une opération inédite depuis 2023

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Pour la première fois en deux ans, Paris a procédé au retour de femmes et d’enfants détenus dans le nord-est de la Syrie. Deux des rapatriées ont été immédiatement placées en garde à vue.

Un vol spécial a atterri en France tôt ce mardi matin avec à son bord treize ressortissants français précédemment retenus dans des centres de détention administrés par les forces kurdes en Syrie. Le groupe comprend dix mineurs et trois femmes âgées de 18 à 34 ans, originairement détenus dans le camp d’al-Hol. Cette opération constitue la première du genre depuis l’été 2023.

Selon le Parquet national antiterroriste, deux des femmes rapatriées ont été immédiatement déférées dans le cadre d’une enquête judiciaire. Une troisième, visée par un mandat d’arrêt, doit être présentée dans la journée à un juge d’instruction. Les enfants, quant à eux, sont pris en charge par les services judiciaires de Versailles dans le cadre de mesures de protection de l’enfance.

Le Quai d’Orsay a salué la coopération des autorités locales syriennes et kurdes, qui a permis la réalisation de ce retour. Depuis 2019, ce sont au total 179 enfants et 60 femmes qui ont été rapatriés vers le territoire national. Toutefois, ces opérations s’étaient interrompues l’an dernier, suscitant des critiques de plusieurs organisations internationales.

Pour les familles concernées, ce rapatriement représente un soulagement considérable après des années d’attente. Mais il ne résout pas l’ensemble de la situation. Près de 110 enfants français demeurent encore dans le camp de Roj, selon les associations de soutien. Des dizaines de milliers de personnes, de diverses nationalités, sont toujours détenues dans ces structures surpeuplées, dans des conditions régulièrement dénoncées par les défenseurs des droits humains.

Certains avocats dénoncent une approche arbitraire de la part des autorités françaises, qui continueraient de laisser sur place des jeunes devenus majeurs, des femmes seules ou dont les enfants sont décédés, ainsi que des personnes privées de nationalité bien que nées sur le sol national. La question des rapatriements reste extrêmement sensible, près de dix ans après les attentats qui ont frappé la France.

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