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La communauté juive d’Australie rend un dernier hommage au « rabbin de Bondi »

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Dans une atmosphère de douleur et de colère, les obsèques du rabbin Eli Schlanger, première victime de la fusillade de Sydney, ont rassemblé une foule endeuillée, révélant une profonde inquiétude face à la montée des préjugés antijuifs.

Une synagogue de Sydney a accueilli mercredi une assistance nombreuse et bouleversée pour un dernier adieu au rabbin Eli Schlanger. Cet homme de 41 ans, connu localement sous le nom de « rabbin de Bondi », a perdu la vie dimanche lors de l’attaque survenue sur la célèbre plage, la plus grave en Australie depuis plusieurs décennies. Le cercueil, recouvert d’un drap de velours noir orné de l’étoile de David, a été porté sous les sanglots et les prières des proches.

La cérémonie s’est déroulée sous une importante protection policière, les forces de l’ordre ayant sécurisé les abords de l’édifice religieux. Pour de nombreux participants, ce drame a ébranlé le sentiment de sécurité dans un pays souvent perçu comme une terre d’accueil, où résident encore environ 2 500 survivants de la Shoah. « C’est un choc pour l’Australie. Ce n’est pas dans notre nature », a confié un homme d’affaires présent, évoquant l’influence positive du défunt sur son entourage.

Au-delà de l’émotion, une vive frustration s’est exprimée parmi les membres de la communauté. Plusieurs ont estimé que leurs alertes répétées concernant l’augmentation des actes antisémites, particulièrement depuis le conflit israélo-palestinien de l’automne dernier, n’avaient pas été suffisamment prises en compte. « Ils auraient pu nous écouter. Cette attaque n’est pas une surprise », a déclaré un analyste présent sur place. Un rabbin présent à ses côtés a abondé, soulignant que le sentiment de sécurité s’était érodé depuis plus de deux ans.

Les autorités australiennes ont pour leur part qualifié l’acte de terrorisme inspiré par l’idéologie jihadiste, tout en défendant les mesures déjà mises en œuvre pour lutter contre les discours de haine et les symboles nazis. Le gouvernement fédéral travaille également avec les États à un renforcement du contrôle des armes à feu, l’assaillant ayant possédé plusieurs armes enregistrées. Certains observateurs jugent toutefois que cette approche ne s’attaque pas à la racine du mal. « La réforme sur les armes est une diversion. Le vrai problème, c’est la haine. Il faut l’identifier là où elle commence », a affirmé un écrivain présent aux obsèques.

Alors que le cortège quittait les lieux au son de chants en hébreu, l’émotion était à son comble, certains participants s’effondrant dans les bras de leurs proches. Pour beaucoup, le drame de Bondi cristallise une angoisse plus ancienne, nourrie par la visibilité croissante de manifestations où flottent, selon eux, des emblèmes hostiles. « L’antisémitisme n’est pas un problème que les Juifs doivent résoudre seuls. C’est un problème de société », a conclu l’un des endeuillés, appelant à une mobilisation plus large des pouvoirs publics et de la population.

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