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« Hippocrate », l’arnaque qui a berné des centaines d’étudiants en médecine

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Un projet ambitieux qui n’a jamais vu le jour. Des promesses fallacieuses, des familles flouées et des salariés lésés. Le fondateur de cette prépa fantôme risque désormais la prison ferme.

Le parquet a demandé, mercredi, deux ans de prison ferme contre Samy N., le fondateur de la classe préparatoire fictive « Hippocrate ». Jugé pour escroquerie et travail dissimulé devant le tribunal correctionnel de Paris, ce jeune homme de 25 ans a vu son passé le rattraper. La décision du tribunal sera rendue le 28 avril. La procureure a dénoncé « la multiplicité des mensonges » utilisés pour tromper des étudiants et leurs familles, soulignant que « l’intelligence » du prévenu constituait une circonstance aggravante. Elle a requis 36 mois d’emprisonnement, dont 24 ferme, ainsi qu’une interdiction de gérer une entreprise pendant dix ans.

Samy N., reconnaissant les torts causés, a tenté de justifier ses actes en affirmant vouloir offrir un service de qualité aux étudiants. Cependant, la magistrate a balayé cette défense, estimant qu’il savait parfaitement ce qu’il faisait. Le projet « Hippocrate », présenté comme une prépa innovante aux études de médecine, s’est révélé être une vaste supercherie. Des dizaines d’étudiants, entre 150 et 200, ont versé des milliers d’euros pour une formation qui n’a jamais eu lieu. Le préjudice total est estimé à 400 000 euros.

Les promesses de Samy N. étaient pourtant alléchantes. En novembre 2020, il a créé « Hippocrate », domiciliée avenue des Champs-Élysées à Paris, et a séduit de nombreuses familles avec des avis falsifiés publiés sur internet. Il a même embauché une quinzaine de personnes, mais sans les déclarer ni les payer intégralement. Les étudiants étaient pressés de verser des fonds, parfois sur un compte au Luxembourg, gelé en 2021 avec un solde de plus de 172 000 euros.

Le projet, qualifié d' »irréalisable et mégalo » par une gérante de prépa privée, prévoyait le recrutement de 7 500 étudiants et 350 professeurs, ainsi que l’ouverture de 30 centres en France. Mais en août 2021, les locaux manquaient, les professeurs n’étaient pas recrutés, et la formation n’a jamais débuté. Les plaintes ont afflué, conduisant à l’interpellation de Samy N. en octobre 2021.

Aujourd’hui, le jeune homme travaille comme employé polyvalent dans un restaurant asiatique près de Lyon, tout en espérant toujours devenir médecin. Son complice, Yoann B., 31 ans, risque 18 mois de prison avec sursis et une amende de 30 000 euros. Quant à Ryade M., 27 ans, absent à l’audience, la relaxe a été demandée, faute de preuves suffisantes de son implication. Les parties civiles réclament environ 300 000 euros pour compenser leur préjudice moral et financier.

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