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Heathrow reprend son souffle après une journée noire

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Un incendie dans une sous-station électrique a plongé l’aéroport londonien dans le chaos, entraînant des perturbations mondiales. Les opérations reprennent progressivement, mais les conséquences restent lourdes.

L’aéroport de Heathrow, l’un des plus fréquentés au monde, a connu une journée de chaos vendredi 21 mars 2025. Un incendie dans une sous-station électrique située à Hayes, dans la banlieue ouest de Londres, a provoqué une panne d’électricité majeure, obligeant l’aéroport à fermer ses portes. Les autorités ont annoncé en fin de journée la reprise partielle des vols, avec des opérations limitées dans un premier temps. Les premiers avions autorisés à décoller étaient principalement des vols de rapatriement pour les passagers bloqués dans d’autres aéroports européens.

British Airways a confirmé le décollage de huit vols long-courriers à partir de 19 heures GMT, notamment vers Singapour et l’Afrique du Sud. Cependant, la situation reste tendue. Près de 1 350 vols prévus pour la journée ont été annulés ou déroutés, affectant environ 290 000 voyageurs. Les perturbations se sont répercutées sur le trafic aérien mondial, créant un effet domino difficile à maîtriser.

L’incendie, survenu dans la nuit de jeudi à vendredi, a été maîtrisé en matinée. L’unité antiterroriste de la police londonienne a ouvert une enquête pour déterminer les causes de l’incident, bien qu’aucun acte intentionnel n’ait été constaté à ce stade. L’opérateur du réseau électrique, National Grid, a mis en place une solution provisoire pour rétablir l’alimentation de certaines zones de l’aéroport. Néanmoins, les responsables préviennent que des perturbations pourraient persister dans les jours à venir.

Les voyageurs ont vécu des heures de stress et de frustration. Andreia Vieira, une Portugaise de 50 ans, devait rejoindre Hong Kong avec son mari pour des vacances. « Nous sommes tristes et mécontents. On perd beaucoup d’argent », a-t-elle confié à l’AFP. Muhammad Khalil, un Britannique de 28 ans, espérait retrouver sa femme au Pakistan après cinq mois de séparation. « J’avais planifié ce voyage il y a trois mois. J’ai dépensé une fortune », a-t-il déclaré, déplorant l’impossibilité de trouver un vol alternatif.

Cet incident soulève des questions sur la vulnérabilité des infrastructures critiques. Le ministre de l’Énergie, Ed Miliband, a appelé à tirer des leçons de cette situation. Willie Walsh, directeur général de l’Association internationale du transport aérien (IATA), a critiqué la dépendance de Heathrow à une seule source d’électricité, qualifiant cela de « manquement clair d’organisation ».

Les conséquences financières de cette fermeture sont considérables. Selon les estimations, les pertes pour l’aéroport et les compagnies aériennes dépasseront les 50 millions de livres sterling (59 millions d’euros). Heathrow, qui dessert 80 pays, est un pilier de l’économie britannique. Construit en 1946, il a récemment obtenu l’autorisation de construire une troisième piste d’ici 2035, un projet qui pourrait être réexaminé à la lumière de cet incident.

En attendant, les voyageurs et les professionnels de l’aviation espèrent un retour à la normale rapide, tout en restant vigilants face aux défis posés par la gestion des infrastructures critiques.

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