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Europe

Giorgio Armani, entre retour aux sources et légèreté

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Le maître de la mode italienne Giorgio Armani, 86 ans, a signé lundi son retour aux sources, avec une collection masculine très attendue, mêlant liberté de mouvement et extrême élégance, point culminant de la Fashion week de Milan.

Aux antipodes de la mode-spectacle que le styliste a toujours refusée, les mannequins ont défilé dans un cadre verdoyant et intimiste, au sein de son siège historique de la via Borgonuovo, tout près du quartier de la mode.

Souriant, teint toujours hâlé, cheveux blancs et yeux bleus, le vétéran de la mode italienne, au bras de son collaborateur de longue date Leonardo dell’Orco, a été vivement applaudi à l’issue du défilé.

La maison de luxe italienne avait été la première à annoncer le retour du public fin mai, après avoir été la première à y renoncer en février 2020, au début de la pandémie qui a frappé de plein fouet le pays.

Cette collection printemps-été 2022 intitulée « Retour où tout a commencé », donc via Borgonuovo 21, et présentée lors de deux défilés successifs, revendique le classicisme de la griffe, tout en le revisitant en lui injectant une touche de légèreté.

« Ma nouvelle collection reflète mon état d’esprit après la pandémie: elle est très classique dans un sens, mais aussi informelle et décontractée », a commenté Giorgio Armani devant quelques journalistes à l’issue du défilé. « Et bien sûr, je voulais que la collection porte ma marque de fabrique, une certaine élégance sans effort ».

Costume revisité

Le traditionnel costume est dépoussiéré, parfois raffiné parfois nonchalant, avec des ensembles gilet-veste portés sur des bermudas ou pantalons à pinces amples, assortis de chemises col Mao ou de hauts à motifs géométriques.

La veste déconstruite et non doublée, l’emblème de la marque depuis sa fondation en 1975, a été également à l’honneur, style dandy ou sportif.

La silhouette de l’homme Armani est souple et sophistiquée, les coupes sont épurées et les matières fluides, comme en apesanteur.

La collection du maestro fait la part belle au coton, au lin, à la soie ou encore au satin. La palette des teintes va du bleu, omniprésent, au beige sableux en passant par le blanc cassé sans négliger le noir, couleur fétiche de Giorgio Armani.

Des touches de rouge et de vert rappellent les couleurs présentes dans la nature, une tendance récurrente pendant la Semaine de la mode milanaise.

Armani a été le dernier des trois poids lourds à organiser des défilés physiques à Milan, après le festival de lumière offert samedi par Dolce & Gabbana au Metropol, ancien cinéma devenu quartier général de la marque, et le show d’Etro, qui a transformé dimanche des voies ferrées désaffectées en passerelle.

La grande majorité des griffes présentes à Milan ont fait le choix de diffuser sur leurs propres canaux de communication ou les réseaux sociaux des présentations enregistrées ou des courts-métrages.

‘S’immerger dans la nature’

La maison Prada a ainsi opté dimanche pour un défilé virtuel qui voit les mannequins errer dans un tunnel oppressant avant de débarquer sur une plage ensoleillée de Sardaigne, symbole de la liberté retrouvée après des sombres périodes de confinement.

« S’immerger dans la nature, aller à la plage, est synonyme de liberté. C’est utopique. C’est vraiment un besoin primaire, mais c’est aussi un besoin intellectuel », commente la styliste Miuccia Prada.

Avec son co-directeur créatif Raf Simons, la styliste remet au goût du jour le port du short ultra-court, décliné à l’infini, uni, à rayures ou à imprimés, ample ou près du corps, parfois retroussé, comme base pour une accumulation de strates successives.

A combiner à volonté, avec des blazers à coupe sartoriale, des débardeurs colorés, des vestes en cuir de veau ou encore des imperméables classiques en ciré.

L’accessoire indispensable, le bob avec mini-pochette intégrée, donne des touches de vert pistache, jaune moutarde ou bleu azur à une collection où dominent le noir et le blanc.

Les vêtements sont simples, les matières souples comme le mohair léger, la batiste et la popeline.

Pour Raf Simons, cette collection printemps-été 2022 est « très pure », « pratique », mais « toujours élégante ».

La présentation des collections à Milan se termine mardi à midi avant que ce petit monde ne se déplace à Paris, pour la mode masculine puis les défilés de haute couture.

Europe

Quand l’Allemagne paie au prix fort son virage énergétique

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Quand l'Allemagne paie au prix fort son virage énergétique

L’Allemagne, pionnière dans la transition énergétique, doit maintenant faire face à des coûts élevés et à des défis structurels qui mettent à l’épreuve sa compétitivité et sa stabilité énergétique.

La transition énergétique allemande, autrefois saluée comme un modèle de développement durable, se heurte aujourd’hui à des obstacles majeurs. Deux épisodes récents de « pannes vertes », où le prix de l’électricité a atteint des sommets vertigineux, ont mis en lumière les failles du système. En novembre et décembre, le prix de l’électricité a frôlé les 1000 euros par mégawattheure, une situation inédite qui a ébranlé non seulement l’Allemagne mais aussi ses voisins européens.

L’absence de vent et de soleil, éléments cruciaux pour la production d’énergie renouvelable, a paralysé les éoliennes et les panneaux solaires, entraînant une dépendance accrue aux importations d’électricité et une envolée des coûts. Les entreprises énergivores, forcées de réduire ou d’arrêter temporairement leur production, témoignent de l’impact direct de ces fluctuations sur l’économie. Bien que les particuliers et certaines entreprises bénéficient de tarifs fixes, la situation a révélé une vulnérabilité structurelle du marché énergétique allemand.

La politique énergétique du gouvernement Scholz, déjà sous le feu des critiques, a été vivement attaquée par l’opposition. Friedrich Merz, leader conservateur, a accusé le gouvernement d’avoir mis en péril la compétitivité de l’Allemagne. En réponse, Robert Habeck, ministre de l’Économie, a pointé du doigt l’inaction des gouvernements précédents face aux défis énergétiques.

Malgré une progression significative des énergies renouvelables, qui représentent désormais 60% de la production d’électricité, l’Allemagne peine à gérer l’intermittence de ces sources. La fermeture progressive des centrales à charbon et l’arrêt des réacteurs nucléaires en avril 2023 accentuent cette difficulté. Le pays doit investir massivement dans les capacités de stockage et dans des infrastructures flexibles pour pallier les variations de production.

Les experts, comme Georg Zachmann de Bruegel, soulignent l’urgence de réformes réglementaires pour encourager les investissements nécessaires. Cependant, des obstacles bureaucratiques retardent le déploiement des énergies vertes. Claudia Kemfert de l’institut DIW critique le décalage entre les délais de construction des infrastructures vertes et celles des énergies fossiles.

La chute de la coalition d’Olaf Scholz et la perspective des élections de février 2025 ajoutent une incertitude politique à cette équation complexe. L’abandon d’un projet de loi visant à remplacer le charbon par des centrales à gaz illustre les tensions entre les objectifs environnementaux et les impératifs économiques.

Le secteur industriel, représenté par Markus Krebber de RWE, alerte sur un système énergétique poussé à bout. Les « pannes vertes » de cet hiver ont démontré que, sans une adaptation rapide et profonde, la transition énergétique allemande pourrait non seulement coûter cher, mais aussi menacer la stabilité énergétique de l’Europe.

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Europe

Le Portugal, fleuron européen du cannabis médical

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Le Portugal, fleuron européen du cannabis médical

Le Portugal se positionne comme un leader européen dans la production de cannabis à usage médical, grâce à des conditions climatiques idéales et une législation avant-gardiste.

Le Portugal émerge comme un acteur clé dans le domaine du cannabis médical en Europe. Grâce à un climat favorable et une réglementation adaptée, le pays attire de nombreuses entreprises pharmaceutiques, se positionnant comme un pionnier sur le marché européen.

Dans la région de Serpa, au sud du Portugal, des ouvriers agricoles récoltent du cannabis destiné à des fins thérapeutiques. José Martins, agronome en charge de cette vaste plantation, souligne que le Portugal bénéficie d’un environnement unique pour cette culture. La région, avec ses collines paisibles et son ensoleillement exceptionnel, offre des conditions idéales pour la croissance du cannabis, réduisant ainsi les coûts énergétiques par rapport aux cultures sous serres.

L’entreprise portugaise FAI Therapeutics, filiale du groupe Iberfar, a investi dans cette filière dès 2022. Cette initiative vise à concurrencer les sociétés étrangères déjà bien implantées dans le pays. Pedro Ferraz da Costa, PDG d’Iberfar, insiste sur la qualité et la sécurité des produits portugais, qui répondent aux exigences internationales grâce à un cadre réglementaire strict mis en place dès 2019.

À Cantanhede, au centre du Portugal, la multinationale canadienne Tilray a établi une importante installation. José Tempero, directeur médical de Tilray, affirme que le Portugal est à l’avant-garde de la production de cannabis médical en Europe. Avec ses serres de 4,4 hectares, Tilray peut produire jusqu’à 27 tonnes de cannabis par an, destinées à divers marchés mondiaux, y compris en Europe, en Amérique latine et en Australie.

Malgré cette expansion, l’accès au cannabis médical pour les patients portugais reste limité. Non remboursé par la sécurité sociale et peu prescrit par les médecins, le cannabis thérapeutique souffre encore d’une certaine stigmatisation. Lara Silva, mère d’une enfant épileptique, témoigne de l’inefficacité du système actuel. Elle doit importer du CBD depuis l’Espagne pour traiter les crises de sa fille, constatant des améliorations significatives.

Le marché mondial du cannabis médical est en pleine croissance, avec une valeur estimée à 16,6 milliards de dollars en 2023, et une projection à plus de 65 milliards en 2030. L’Europe, en particulier, devrait voir sa part du marché bondir de 226 millions de dollars à plus de 1,2 milliard d’ici la fin de la décennie. Le Portugal, avec ses exportations de près de 12 tonnes de produits médicaux à base de cannabis en 2023, principalement vers l’Allemagne, la Pologne, l’Espagne et l’Australie, est bien placé pour capitaliser sur cette tendance.

Cependant, l’acceptation du cannabis médical au Portugal reste un défi. Les patients et les professionnels de santé doivent surmonter les préjugés et les obstacles administratifs pour que cette thérapie devienne une option de traitement reconnue et accessible.

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Europe

Accord UE-Mercosur: von der Leyen veut avancer, un bloc de pays autour de la France entend bloquer

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Accord UE-Mercosur: von der Leyen veut avancer, un bloc de pays autour de la France entend bloquer

À Montevideo, Ursula von der Leyen tente de faire avancer l’accord UE-Mercosur, mais un front de résistance mené par la France menace de le faire échouer.

L’accord de libre-échange entre l’Union européenne (UE) et le Mercosur, un projet ambitieux visant à créer un marché de plus de 700 millions de consommateurs, se trouve à un tournant décisif. Alors que la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, s’efforce de finaliser les négociations lors du sommet du Mercosur à Montevideo, une coalition de pays européens, emmenée par la France, s’emploie à bloquer le processus.

Les discussions autour de cet accord, initiées en 1999, ont récemment connu un regain d’intérêt sous l’impulsion de plusieurs pays clés. Le Brésil, l’Allemagne et l’Espagne notamment, souhaitent conclure avant l’entrée en fonction de Donald Trump, qui menace de renforcer les droits de douane. Le ministre uruguayen des Affaires étrangères, Omar Paganini, a évoqué des « détails minimes » restant à régler, laissant entendre que l’accord pourrait être scellé dès vendredi. Cependant, la réalité des négociations est plus complexe.

Von der Leyen, optimiste quant à la finalisation de l’accord, a posté sur X : « La ligne d’arrivée est en vue. Travaillons ensemble, franchissons-la. » Pourtant, cette perspective est loin de faire l’unanimité. En France, le président Emmanuel Macron a clairement exprimé son opposition, déclarant que l’accord est « inacceptable en l’état ». Il a réitéré son engagement à défendre la « souveraineté agricole » française, une position soutenue par l’Elysée sur les réseaux sociaux.

Cette opposition n’est pas isolée. La France a réussi à rallier d’autres pays européens à sa cause. Le Premier ministre polonais, Donald Tusk, et l’Italie, par la voix de ses sources gouvernementales, ont également manifesté leur désapprobation. Ces pays exigent des garanties supplémentaires pour protéger leurs secteurs agricoles, craignant une concurrence déloyale de la part des produits sud-américains. Pour bloquer l’accord, il suffirait que la France et trois autres pays représentant plus de 35% de la population de l’UE s’y opposent.

Les défenseurs de l’accord mettent en avant les avantages économiques, notamment pour les exportateurs européens qui pourraient bénéficier de nouveaux débouchés, et l’importance de ne pas laisser le champ libre à la Chine. Toutefois, les critiques, principalement des ONG et des mouvements de gauche, soulignent les risques environnementaux, notamment l’accélération de la déforestation en Amazonie et l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre. Greenpeace a qualifié le texte de « désastreux » pour l’environnement, privilégiant les profits des entreprises.

En France, les agriculteurs, inquiets de la concurrence que pourrait engendrer cet accord, ont multiplié les manifestations pour exprimer leur désaccord. La tension autour de cet accord illustre les divergences d’intérêts entre les besoins économiques à court terme et les considérations écologiques et sociales à long terme.

L’avenir de l’accord UE-Mercosur dépendra donc non seulement des négociations techniques, mais aussi de la capacité des pays européens à concilier leurs intérêts divergents. La conférence de presse conjointe prévue à l’issue du sommet pourrait apporter des éclaircissements, mais il est clair que la route vers la ratification est encore semée d’embûches.

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