Pendant que les horodateurs poussent partout dans la ville et que la précarité s’installe, la mairie débloque des dizaines de milliers d’euros pour déplacer une pierre. Entre favoritisme, gabegie et mépris des contribuables, une question se pose, jusqu’où ira cette gestion à contre-courant des priorités des sétois ?
À Sète, alors que les impôts locaux augmentent, que les horodateurs poussent de partout dans la ville et que la précarité s’accentue, l’argent public continue de couler à flots… Mais attention, il s’agit d’« Art », et vous ne pouvez pas comprendre ! La dernière dépense en date ? le déplacement d’un monolithe sonore sur le Mont Saint-Clair. Un énième caprice architectural financé sur fonds publics, fruit d’un entre-soi politico-artistique bien rodé.
Installée en 2008 au panoramique du Mont Saint-Clair, cette pierre d’une tonne, imaginée par l’architecte Pierre Di Tucci – ami proche du maire affairiste François Commeinhes – n’a jamais réellement suscité l’engouement des sétois. Présenté à l’époque comme une œuvre « unique au monde » permettant d’entendre les « rumeurs de Sète », ce dispositif sonore repose sur un système de capteurs et de haut-parleurs disséminés dans sept lieux emblématiques de la ville.
Seize ans plus tard, alors que son prix initial demeure toujours inconnu, la pierre a récemment été déplacée à grands frais.
Selon nos informations, la seule prestation du praticien, incluant la pose et la manutention de cette œuvre, s’est élevée à 34 395 euros. Un montant qui choque ! Comment justifier une telle dépense alors que les finances publiques sont sous tension et que la population locale subit de plein fouet l’augmentation des taxes, conséquence d’une gestion hasardeuse par une équipe d’incompétents [lire ici].
Ce nouveau scandale s’ajoute à une longue liste de décisions budgétaires douteuses sous l’ère d’un maire affairiste, condamné et interdit d’exercer la fonction de maire. Entre les statues à trois millions d’euros [lire ici], le miroir des Ponts des Arts à 600 000 euros et les dépenses somptuaires en projets artistiques douteux [lire ici], la gestion financière de la ville semble obéir à une logique bien précise, entretenir le cercle rapproché du maire au détriment des contribuables.
Derrière ce caprice du monolithe sonore, on retrouve toujours les mêmes noms gravitant autour de François Commeinhes. Pour cette « pierre », le concepteur n’est autre que Pierre Di Tucci, architecte omniprésent sur les grands projets locaux, qui figure une fois de plus parmi les bénéficiaires de ces largesses publiques. Proche du maire affairiste sétois, il a décroché de nombreuses commandes publiques via la SA Élit, présidée par François Commeinhes et dirigée par le très controversé Christophe Clair.
TÉLÉCHARGER L’APPLICATION DU SINGULIER >> IPHONE >> ANDROID
Pendant que la mairie dilapide des centaines de milliers d’euros dans des œuvres contestables, les sétois, eux, voient leur quotidien se compliquer. Le taux de chômage explose, la pauvreté progresse, les horodateurs envahissent la ville, et les hausses d’impôts se succèdent. Imaginez une ville avec un peu moins « œuvres d’art », et en échange pas de hausse d’impôts et un retrait immédiat des horodateurs qui prolifèrent ?
Cette politique de l’apparat et du copinage dessert une ville qui peine déjà à contenir ses inégalités. Chaque euro dépensé dans un monolithe déplacé ou un miroir de prestige est un euro qui ne sera pas investi dans des services publics essentiels. Cette gestion financière hasardeuse finira-t-elle par provoquer un jour une prise de conscience chez les sétois ?
En attendant, une question persiste, jusqu’où ira la mairie dans son mépris du bien commun ? Loin de servir un quelconque rayonnement culturel, ces projets semblent avant tout servir des intérêts particuliers, tout en pesant lourdement sur les finances locales. À Sète, il y a ceux qui subissent, et ceux qui encaissent. Et pour l’instant, la balance ne penche clairement pas du côté des contribuables.
TÉLÉCHARGER L’APPLICATION DU SINGULIER >> IPHONE >> ANDROID