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Ethiopie: escalade du conflit hors du Tigré

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La ville éthiopienne de Gondar, le 10 novembre 2020 / ©AFPPlusieurs roquettes, tirées depuis la région éthiopienne dissidente du Tigré, ont touché la capitale de l’Erythrée frontalière, Asmara, une escalade importante qui renforce les craintes que le conflit entre Addis Abeba et les autorités du Tigré dégénère.

Deux diplomates basés à Addis Abeba et ayant requis l’anonymat ont indiqué à l’AFP que plusieurs roquettes étaient tombées samedi à proximité de l’aéroport d’Asmara. La radio érythréenne d’opposition Erena, basée à Paris, citant des habitants d’Asmara, rapporte que quatre « missiles » ont touché la capitale de l’Erythrée.

Aucun dirigeant du Front de libération des Peuples du Tigré (TPLF), parti qui dirige la région et défiait depuis plusieurs mois l’autorité du gouvernement fédéral éthiopien, n’était joignable dans l’immédiat.

Le Commandement des forces du Tigré avait revendiqué plus tôt samedi avoir tiré vendredi soir des « missiles » sur les aéroports de Bahir Dar et Gondar, deux localités de la région éthiopienne voisine de l’Amhara, d’où selon lui décollent des appareils éthiopiens qui bombardent la région.

Il avait à nouveau accusé l’Erythrée de prêter main-forte à l’armée fédérale éthiopienne en laissant son aviation décoller du territoire érythréen, mais aussi en intervenant militairement dans les combats au Tigré à la demande d’Addis Abeba.

Ennemi juré

Il avait menacé de tirer des missiles en « représailles » contre Asmara et Massaoua, port érythréen sur la mer Rouge.

« Que les attaques partent d’Asmara ou de Bahir Dar (…) il y aura des représailles, nous tirerons des missiles sur des cibles choisies, en plus des aéroports », avait mis en garde le porte-parole du Commandement central du Tigré, Getachew Reda, s’exprimant à la télévision locale Demtsi Woyane TV.

« Nous allons également tirer des missiles pour déjouer tout mouvement militaire à Asmara et Massaoua » avait-il aussi menacé.

Ce n’est pas la première fois que les dirigeants du Tigré accusent l’Erythrée d’être impliquée dans le conflit en cours. Mais le blackout imposé sur la région et les restrictions aux déplacements des journalistes rendent impossible de vérifier les affirmations de l’un et l’autre camp.

Vendredi, le gouvernement éthiopien assurait ainsi que les forces du TPLF étaient « à l’agonie », tandis que celles-ci ont affirmé samedi avoir infligé de « lourdes pertes » à l’armée fédérale éthiopienne.

L’Erythrée est l’ennemi juré du TPLF, parti qui représente la minorité tigréenne et a contrôlé durant presque 30 ans l’appareil politique et sécuritaire en Ethiopie.

Les tirs sur Asmara constituent une escalade majeure dans le conflit au Tigré. Et de nombreux observateurs craignent qu’il entraîne l’Ethiopie – deuxième pays le plus peuplé d’Afrique avec 100 millions d’habitants et mosaïque de peuples – dans une guerre communautaire incontrôlable, mais aussi déstabilise toute la région de la Corne de l’Afrique, l’Erythrée pouvant notamment être tentée de régler de vieux comptes avec le TPLF.

« Massacre »

Ethiopie et Erythrée se sont affrontées dans une guerre meurtrière entre 1998 et 2000, à l’époque où le TPLF était tout puissant à Addis Abeba.

Les deux pays sont restés à couteaux tirés jusqu’à ce que Abiy Ahmed devienne Premier ministre en 2018 et fasse la paix avec Asmara, ce qui lui a valu le prix Nobel en 2019.

Devenu Premier ministre à la faveur d’un fort mouvement de contestation populaire né dans les régions oromo et amhara, les deux principales ethnies du pays, M. Abiy a progressivement écarté le TPLF du pouvoir et les tensions entre eux n’ont cessé de croître.

Jusqu’à l’intervention militaire qu’il a lancée le 4 novembre au Tigré, pour dit-il, y rétablir des « institutions légitimes ».

Avec ces tirs de « missiles » jusqu’en région amhara et en Erythrée, le TPLF a montré sa capacité à porter le conflit loin de son fief. Ce, alors que le général Berhanu Jula, chef d’état-major de l’armée fédérale, assurait le 5 novembre que « la guerre ne gagnerait pas le centre du pays » et « se terminerait » au Tigré.

Même si le TPLF assure que « le conflit ne concerne pas les civils amhara », de vieux différends territoriaux opposent les Amharas et les Tigréens (6% de la population du pays).

Les tensions sont récurrentes entre les deux communautés qui se sont violemment affrontées par le passé.

Des milliers de miliciens amhara ont déjà rejoint le Tigré pour prêter main-forte à l’armée fédérale éthiopienne contre le TPLF, selon les autorités régionales amhara.

Jeudi, Amnesty International a dénoncé un « massacre » de civils au Tigré, citant des témoins qui affirment que les victimes étaient amhara et ont été tuées par des forces du TPLF, ce que le président du Tigré Debretsion Gebremichael a démenti.

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Quand l’Allemagne paie au prix fort son virage énergétique

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Quand l'Allemagne paie au prix fort son virage énergétique

L’Allemagne, pionnière dans la transition énergétique, doit maintenant faire face à des coûts élevés et à des défis structurels qui mettent à l’épreuve sa compétitivité et sa stabilité énergétique.

La transition énergétique allemande, autrefois saluée comme un modèle de développement durable, se heurte aujourd’hui à des obstacles majeurs. Deux épisodes récents de « pannes vertes », où le prix de l’électricité a atteint des sommets vertigineux, ont mis en lumière les failles du système. En novembre et décembre, le prix de l’électricité a frôlé les 1000 euros par mégawattheure, une situation inédite qui a ébranlé non seulement l’Allemagne mais aussi ses voisins européens.

L’absence de vent et de soleil, éléments cruciaux pour la production d’énergie renouvelable, a paralysé les éoliennes et les panneaux solaires, entraînant une dépendance accrue aux importations d’électricité et une envolée des coûts. Les entreprises énergivores, forcées de réduire ou d’arrêter temporairement leur production, témoignent de l’impact direct de ces fluctuations sur l’économie. Bien que les particuliers et certaines entreprises bénéficient de tarifs fixes, la situation a révélé une vulnérabilité structurelle du marché énergétique allemand.

La politique énergétique du gouvernement Scholz, déjà sous le feu des critiques, a été vivement attaquée par l’opposition. Friedrich Merz, leader conservateur, a accusé le gouvernement d’avoir mis en péril la compétitivité de l’Allemagne. En réponse, Robert Habeck, ministre de l’Économie, a pointé du doigt l’inaction des gouvernements précédents face aux défis énergétiques.

Malgré une progression significative des énergies renouvelables, qui représentent désormais 60% de la production d’électricité, l’Allemagne peine à gérer l’intermittence de ces sources. La fermeture progressive des centrales à charbon et l’arrêt des réacteurs nucléaires en avril 2023 accentuent cette difficulté. Le pays doit investir massivement dans les capacités de stockage et dans des infrastructures flexibles pour pallier les variations de production.

Les experts, comme Georg Zachmann de Bruegel, soulignent l’urgence de réformes réglementaires pour encourager les investissements nécessaires. Cependant, des obstacles bureaucratiques retardent le déploiement des énergies vertes. Claudia Kemfert de l’institut DIW critique le décalage entre les délais de construction des infrastructures vertes et celles des énergies fossiles.

La chute de la coalition d’Olaf Scholz et la perspective des élections de février 2025 ajoutent une incertitude politique à cette équation complexe. L’abandon d’un projet de loi visant à remplacer le charbon par des centrales à gaz illustre les tensions entre les objectifs environnementaux et les impératifs économiques.

Le secteur industriel, représenté par Markus Krebber de RWE, alerte sur un système énergétique poussé à bout. Les « pannes vertes » de cet hiver ont démontré que, sans une adaptation rapide et profonde, la transition énergétique allemande pourrait non seulement coûter cher, mais aussi menacer la stabilité énergétique de l’Europe.

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Italie: une spéléologue blessée sauvée après 4 jours dans une grotte

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Italie: une spéléologue blessée sauvée après 4 jours dans une grotte

Une opération de sauvetage sans précédent a permis de sauver une spéléologue italienne blessée, piégée dans une cavité souterraine pendant quatre jours.

La région de Bergame, au nord de l’Italie, a été le théâtre d’une mission de sauvetage qui restera dans les annales du secours spéléologique. Ottavia Piana, une spéléologue de 32 ans, a été victime d’une chute dans la grotte de Bueno Fonteno, se blessant gravement. L’incident, survenu samedi soir, a déclenché une mobilisation massive des services de secours italiens.

Les efforts pour atteindre et extraire Ottavia de cette situation périlleuse ont impliqué 159 techniciens du Corps national italien de secours alpin et spéléologique (CNSAS), venus de 13 régions du pays. Leur détermination a été récompensée dans la nuit de mardi à mercredi, lorsque, après quatre jours d’interventions continues, ils ont réussi à sortir la spéléologue de l’antre souterrain à 02H59, heure locale.

L’opération s’est révélée particulièrement complexe en raison de l’étroitesse de certains passages de la grotte, nécessitant l’utilisation de microcharges explosives pour élargir ces obstacles et permettre le passage d’un brancard. Ce défi technique a été relevé avec une précision chirurgicale, illustrant le professionnalisme et le dévouement des équipes de secours.

Ottavia Piana, souffrant de multiples fractures, a été immédiatement transférée par hélicoptère vers un hôpital de Bergame pour recevoir les soins nécessaires. Sa condition physique, bien que grave, n’a pas entamé son moral, soutenu par les messages de ses amis que les secouristes lui montraient sur leur téléphone, un geste qui a contribué à maintenir son esprit combatif.

Cette opération de sauvetage n’est pas la première pour Ottavia, qui, il y a environ un an et demi, avait déjà subi une chute dans la même grotte, se fracturant alors une jambe. Le destin a voulu que le même médecin, Leonardo Sattin, soit présent pour la secourir à nouveau, une coïncidence qui a sans doute apporté un réconfort supplémentaire à la spéléologue.

Le ministre des Affaires régionales, Roberto Calderoli, a salué le courage et l’engagement des secouristes et des volontaires, soulignant l’importance de leur travail dans de telles situations extrêmes. Cette histoire de survie et de solidarité humaine résonne comme un hommage à ceux qui risquent leur vie pour en sauver d’autres, rappelant à tous l’importance de la préparation et de la coopération dans les sports extrêmes comme la spéléologie.

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L’ONU prévient que le conflit n’est pas « terminé » en Syrie, les nouvelles autorités cherchent à rassurer

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L'ONU prévient que le conflit n'est pas "terminé" en Syrie, les nouvelles autorités cherchent à rassurer

L’ONU prévient que le conflit n’est pas terminé en Syrie, tandis que les nouvelles autorités cherchent à rassurer la population.

L’Organisation des Nations Unies a récemment mis en garde contre une fausse perception de la paix en Syrie, soulignant que les hostilités se poursuivent malgré les efforts des nouveaux dirigeants pour apaiser les tensions et restaurer la stabilité.

Les combats dans le nord du pays entre les forces kurdes et des groupes soutenus par la Turquie continuent d’alimenter l’instabilité, notamment après la chute du régime de Bachar al-Assad. Ces affrontements, qui se sont intensifiés suite à l’offensive rebelle ayant renversé le régime le 8 décembre, mettent en lumière la fragilité de la situation. Les États-Unis ont prolongé un cessez-le-feu temporaire entre ces factions, signe de leur implication dans la recherche d’une solution pacifique.

Les nouvelles autorités, dominées par des islamistes radicaux, promettent une pacification et une réunification du pays. Cependant, le chef militaire du groupe Hayat Tahrir al-Sham (HTS), Mourhaf Abou Qasra, annonce la dissolution des factions armées pour les intégrer dans une structure militaire unifiée. Cette démarche est perçue comme une tentative de consolider leur pouvoir et de présenter une image plus modérée, en appelant à la levée des sanctions internationales.

Sur le plan diplomatique, plusieurs nations ont rétabli des contacts avec le nouveau pouvoir syrien. La France, l’Allemagne et le Royaume-Uni ont envoyé des émissaires à Damas, tandis que les États-Unis ont établi un dialogue direct avec HTS. Ces actions montrent une volonté de s’engager avec le nouveau régime, malgré les réserves et la méfiance persistantes.

Israël, de son côté, reste sur ses gardes. Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a récemment tenu une réunion sécuritaire au mont Hermon, illustrant les inquiétudes israéliennes face à un voisin syrien en pleine mutation. Les frappes israéliennes sur des sites militaires syriens soulignent la défiance envers les nouvelles autorités, accusées de masquer leurs intentions derrière un discours de paix.

Sur le terrain, les Syriens tentent de reconstruire leur vie. Dans les souks de Damas, les commerçants effacent les traces du régime précédent et les prix des denrées de première nécessité baissent, signe d’un retour à la normalité. Toutefois, l’ONU et les organisations humanitaires mettent en garde contre un retour massif des réfugiés, soulignant que le pays manque encore cruellement de services de base et de stabilité politique.

L’avenir de la Syrie reste incertain. Les nouvelles autorités, tout en cherchant à rassurer, doivent prouver leur capacité à gouverner de manière inclusive et à garantir la sécurité de toutes les communautés du pays, dans un contexte où les minorités craignent pour leur avenir. Le chemin vers une paix durable et une véritable reconstruction est encore long, et la communauté internationale observe de près les développements dans ce pays déchiré par plus d’une décennie de guerre.

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