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En Syrie, le soulèvement de 2011 commémoré pour la première fois depuis la chute d’Assad

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Quatorze ans après le soulèvement syrien, une commémoration historique sous un nouveau régime

Pour la première fois depuis la chute de Bachar al-Assad, les Syriens ont marqué l’anniversaire du soulèvement de 2011 dans un climat de liberté retrouvée, malgré les défis persistants.

Le 15 mars 2025, des milliers de Syriens ont défilé dans les rues de Damas, Homs, Hama et Idleb pour commémorer le 14e anniversaire du soulèvement populaire de 2011. Cet événement, qui avait marqué le début d’une guerre civile dévastatrice, a été célébré pour la première fois depuis la chute de Bachar al-Assad en décembre 2024. Sous un soleil éclatant, les manifestants ont brandi des drapeaux syriens et scandé des slogans appelant à la dignité et à la liberté, des mots qui résonnent encore après des années de répression et de conflit.

À Damas, la place des Omeyyades, autrefois symbole de la répression, s’est transformée en un lieu de rassemblement festif. Les forces de sécurité, présentes en nombre, ont distribué des fleurs aux manifestants, tandis que des hélicoptères militaires survolaient la foule, larguant des tracts portant le message : « Il n’y a pas de place pour la haine parmi nous. » Pour beaucoup, cette journée représentait un rêve devenu réalité. Hanaa al-Daghri, une manifestante de 32 ans, a confié à l’AFP : « J’ai quitté Damas il y a 12 ans parce que j’étais recherchée. Revenir ici aujourd’hui, c’est une libération. »

Dans d’autres régions du pays, comme Idleb, ancien bastion des rebelles, des centaines de personnes ont défilé malgré le jeûne du ramadan et une chaleur accablante. Les drapeaux syriens et ceux du groupe Hayat Tahrir al-Sham (HTS), désormais au pouvoir, flottaient côte à côte. Ahmad al-Chareh, président par intérim depuis janvier 2025, a récemment signé une déclaration constitutionnelle pour une période de transition de cinq ans. Cependant, ce texte a suscité des critiques, notamment de la part des Kurdes et des minorités, qui estiment qu’il ne garantit pas suffisamment leurs droits.

Malgré les espoirs suscités par cette nouvelle ère, les défis restent immenses. La guerre civile, déclenchée par la répression des manifestations pacifiques de 2011, a fait plus d’un demi-million de morts et déplacé des millions de personnes. Les récents massacres dans l’ouest de la Syrie, visant principalement la minorité alaouite, rappellent que la violence et les divisions persistent. Geir Pedersen, émissaire de l’ONU pour la Syrie, a souligné la nécessité d’une transition juste et inclusive, appelant à « la fin immédiate de toute violence et à la protection des civils ».

Alors que le pays tente de se reconstruire, les Syriens continuent de réclamer justice et dignité. Le Conseil démocratique syrien, dominé par les Kurdes, a critiqué la déclaration constitutionnelle, affirmant qu’elle ne reflète pas les aspirations du peuple à un État démocratique et équitable. Quatorze ans après le début de leur révolution, les Syriens espèrent enfin tourner la page d’une décennie de souffrances, tout en restant vigilants face aux défis qui les attendent.

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