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Emprisonnés pour « lèse-majesté », des dissidents thaïlandais ne renoncent pas au combat

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Jetés en prison pendant des années pour avoir enfreint la draconienne loi sur la lèse-majesté, des dissidents thaïlandais ne renoncent pas au combat. A la veille d’une manifestation présentée comme historique, ils soutiennent le mouvement étudiant qui ose se confronter au plus grand tabou du pays, la royauté.

« La lutte n’est pas terminée », s’enthousiasme Somyot Prueksakasemsuk. « Nos efforts se poursuivent. La nouvelle génération découvre la réalité (…) et demande ouvertement des réformes de la monarchie ».

Condamné en vertu de l’article 112 du Code pénal thaïlandais sur le crime de lèse-majesté qui punit très sévèrement toute diffamation envers la famille royale, le journaliste a passé sept ans derrière les barreaux.

Son crime: avoir insulté la monarchie du temps du roi Bhumibol, père du souverain actuel, en autorisant, comme rédacteur en chef, la publication de deux articles satiriques dans « Voice of Thaksin ». Cette revue, qui a disparu depuis, était proche du mouvement des « rouges » de l’ex-Premier ministre en exil Thaksin Shinawatra, considéré comme une menace pour la royauté par les élites de Bangkok.

Samedi et dimanche, malgré les risques, l’activiste de 58 ans se joindra aux manifestations.

Au moins 40.000 personnes sont attendues dans Bangkok, d’après des médias locaux. Il s’agirait du plus grand rassemblement d’opposants depuis le coup d’Etat de 2014 qui a porté au pouvoir l’actuel Premier ministre, Prayut Chan-O-Cha, légitimé depuis par des élections controversées.

« Cette génération vient exprimer ce que nous n’avons pas osé dire auparavant », se félicite Jatupat Boonpatararaksa, dit « Pai ».

Le jeune homme de 29 ans a passé plus de deux ans en prison pour avoir partagé sur les réseaux sociaux un article peu flatteur de la BBC sur le roi Maha Vajiralongkorn, avant d’être gracié par ce dernier en 2019.

Au coeur des revendications d’une partie du mouvement des étudiants, une réforme en profondeur des institutions monarchiques. Ils demandent notamment la non-ingérence du roi dans les affaires politiques, l’abrogation de la loi sur la lèse-majesté et le retour des biens de la Couronne dans le giron de l’Etat.

Du jamais-vu dans le royaume où jusqu’ici la monarchie, en dépit des renversements successifs de régimes, restait intouchable.

Leur objectif n’est pas « de démolir » l’institution, assurent-ils, mais de la « moderniser, la rendre plus adaptée à notre époque ».

Ils réclament aussi la fin du « harcèlement » des opposants politiques, la dissolution du Parlement avec la démission de Prayut Chan-O-Cha et la réécriture de la Constitution jugée trop favorable à l’armée.

Employé très fréquemment sous la junte à partir de 2014, l’arsenal juridique contre la lèse-majesté n’est plus utilisé depuis quelques années. Un signe, d’après les autorités, de la « mansuétude » du nouveau monarque couronné l’année dernière.

Mais certains militants qui manifestent aujourd’hui sont tout de même poursuivis, accusés de « sédition », un crime passible de sept ans de prison.

– « Dangereux » –

S’opposer au régime reste « dangereux », relève Prontip Mankhong, une militante de 32 ans arrêtée en 2014 pour une pièce de théâtre satirique jugée diffamatoire envers la royauté.

« Si vous choisissez de vous battre contre la monarchie en Thaïlande, vous devez être prêt pour le pire des scénarios », estime la jeune femme, libérée en 2016 et qui vit actuellement en Europe.

Au cours des deux dernières années, au moins neuf militants pro-démocratie qui ont fui la Thaïlande depuis le coup d’État de 2014 ont disparu, selon Human Rights Watch.

Et, parallèlement à la contestation étudiante, qui défile dans les rues quasi-quotidiennement depuis juin, des cellules archi-royalistes sont apparues dans le royaume, ce qui pourrait exacerber les tensions.

Pour « Pai », ces menaces ne sont plus efficaces. « Les gens avaient l’habitude de nous considérer comme des moutons noirs ou des étrangers à la société, mais cela ne fonctionne plus, ils se sont réveillés ».

L’audacieux mouvement étudiant bénéficiera-t-il d’une véritable assise populaire? Verdict samedi et dimanche dans les rues de Bangkok.

Dene-Hern Chen ET Pitcha Dangprasith

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Europe

Arrestation du fils de la princesse de Norvège soupçonné de viol

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Arrestation du fils de la princesse de Norvège soupçonné de viol

Les forces de l’ordre norvégiennes ont procédé à l’arrestation de Marius Borg Høiby, 27 ans, suspecté d’agression sexuelle. Les détails de l’affaire commencent à émerger.

Lundi soir, les autorités norvégiennes ont mis sous les verrous Marius Borg Høiby, fils de la princesse héritière Mette-Marit, dans le cadre d’une enquête pour viol. Le jeune homme de 27 ans est accusé d’avoir eu un rapport sexuel avec une personne incapable de donner son consentement, selon les déclarations de la police. Cet incident est décrit comme un acte sexuel sans pénétration, où la victime était dans un état d’inconscience ou de faiblesse l’empêchant de s’opposer.

Les investigations ont rapidement progressé. Une perquisition a été menée au domicile de Høiby, où des éléments matériels ont été saisis. Cette arrestation fait suite à une précédente interpellation en août, lors d’une altercation nocturne à Oslo, où Høiby était accusé de violences domestiques. À cette occasion, un couteau avait été découvert planté dans un mur de la chambre de la femme impliquée, avec laquelle il entretenait une relation.

La situation s’est encore compliquée en septembre, lorsque Høiby a été arrêté pour avoir enfreint une ordonnance de protection. La police a révélé qu’au moment de son arrestation lundi, il se trouvait en compagnie de la même femme qui avait été impliquée dans l’incident d’août. Les charges contre lui se sont élargies pour inclure des accusations de violences domestiques.

Marius Borg Høiby, né d’une relation antérieure de Mette-Marit avant son mariage avec le prince héritier Haakon, n’a pas de rôle officiel au sein de la famille royale, contrairement à ses demi-frères et sœurs, la princesse Ingrid Alexandra et le prince Sverre Magnus. La police n’a pas encore décidé si Høiby serait placé en détention provisoire, laissant l’avenir judiciaire du jeune homme en suspens.

Cet événement soulève des questions sur les dynamiques familiales au sein de la royauté norvégienne et sur la manière dont la justice traite les affaires impliquant des personnalités publiques. La Norvège, connue pour son système judiciaire transparent et équitable, devra naviguer avec soin dans cette affaire délicate, assurant à la fois la protection des droits de la victime et le respect des procédures légales.

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Europe

Russie : Vladimir Poutine signe un décret permettant un recours plus large à l’arme nucléaire

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Russie : Vladimir Poutine signe un décret permettant un recours plus large à l'arme nucléaire

Face à la montée des tensions avec l’Occident, Vladimir Poutine a modifié la doctrine nucléaire russe, permettant un recours plus large à l’arsenal atomique en cas de menaces jugées sérieuses.

L’annonce de la signature par le président russe Vladimir Poutine d’un décret élargissant les conditions d’emploi des armes nucléaires marque une nouvelle étape dans l’escalade des tensions internationales. Ce décret intervient après que les États-Unis ont permis à l’Ukraine d’utiliser des missiles à longue portée contre la Russie, signalant une évolution stratégique dans le conflit.

Le document, signé le 19 novembre, modifie substantiellement la politique nucléaire russe. Désormais, toute attaque contre la Russie par un État non nucléaire, mais soutenu par une puissance nucléaire, sera considérée comme une agression conjointe. Cette révision reflète une adaptation de la Russie à ce qu’elle perçoit comme des menaces croissantes à sa sécurité, selon les dires du Kremlin. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a justifié cette mesure en expliquant qu’il était impératif de réajuster les fondements de la doctrine nucléaire face aux défis actuels.

Cette décision intervient à un moment où les relations entre la Russie et l’Occident sont particulièrement tendues. Fin septembre, Poutine avait déjà fait état de sa volonté d’utiliser l’arme nucléaire en réponse à une attaque aérienne massive contre le territoire russe, une menace qui a été réitérée par la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, indiquant que la réponse de la Russie serait proportionnée et décisive.

La Russie accuse également l’Ukraine d’avoir utilisé des missiles de longue portée fournis par les États-Unis pour frapper la région de Briansk. Selon les informations relayées par le ministère russe de la Défense, six missiles ATACM ont été lancés, dont cinq ont été interceptés par la défense antiaérienne russe. Les débris auraient causé des dommages mineurs à un site militaire, attisant encore la tension dans la région.

Cette escalade dans la rhétorique et les actions nucléaires soulève des inquiétudes quant à une possible intensification du conflit, déjà marqué par des échanges de prisonniers et des accusations réciproques d’agressions. La signature de ce décret par Poutine pourrait être interprétée comme une tentative de dissuasion, mais aussi comme une manifestation de l’intention de la Russie de protéger ses intérêts par tous les moyens, y compris les plus extrêmes.

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Économie

Climat, guerres, Trump: le G20 sous pression en sommet à Rio

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Climat, guerres, Trump: le G20 sous pression en sommet à Rio

Le sommet du G20 à Rio de Janeiro se tient sous haute tension, avec des enjeux climatiques et géopolitiques majeurs, et l’influence croissante de Donald Trump.

Le sommet du G20, qui réunit les dirigeants des économies les plus influentes du monde, a débuté à Rio de Janeiro dans un contexte marqué par des défis climatiques pressants et des tensions géopolitiques exacerbées. Les discussions, qui se déroulent dans un cadre de plus en plus instable, sont dominées par la nécessité de trouver des accords sur le financement climatique et la gestion des conflits internationaux, tout en anticipant le retour de Donald Trump à la présidence américaine.

Les dirigeants du G20, représentant une part significative du PIB mondial et des émissions de gaz à effet de serre, sont confrontés à l’urgence d’agir pour le climat. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a appelé à des compromis pour garantir un résultat positif à la prochaine conférence sur le climat, la COP29. Cependant, les divergences sur les questions climatiques et les conflits en cours, notamment en Ukraine et au Proche-Orient, rendent les négociations particulièrement ardues. La Russie, absente du sommet, continue d’influencer les discussions par son conflit avec l’Ukraine, tandis que la situation à Gaza et au Liban ajoute une complexité supplémentaire.

Le président argentin Javier Milei, connu pour ses positions ultralibérales et climatosceptiques, introduit une incertitude supplémentaire. Buenos Aires a exprimé des réserves quant à l’adhésion à un communiqué commun, ce qui pourrait entraver les efforts de consensus. De son côté, le président brésilien Lula da Silva, hôte du sommet, souhaite recentrer les débats sur les enjeux sociaux et la lutte contre la pauvreté, avec le lancement d’une Alliance globale contre la faim et la pauvreté, et la proposition d’une taxation des plus riches, déjà discutée entre les ministres des Finances du G20.

L’ombre de Donald Trump, qui devrait revenir à la Maison Blanche en janvier, plane sur le sommet. Joe Biden, en visite en Amazonie, a envoyé un message fort sur la nécessité de protéger l’environnement, soulignant le risque d’un affaiblissement des ambitions climatiques mondiales sous une nouvelle administration républicaine. Cette perspective alimente les craintes d’une fragmentation internationale accrue et d’un retour en arrière sur les engagements climatiques.

Les discussions bilatérales de Xi Jinping avec d’autres dirigeants illustrent également l’importance croissante des pays émergents et des visions alternatives dans un ordre mondial en pleine mutation. Selon Oliver Stuenkel, professeur en relations internationales, le monde entre dans une phase d’imprévisibilité accrue, où les pays du Sud et la Chine auront plus d’espace pour articuler leurs propres stratégies.

Le G20 de Rio de Janeiro se tient à un moment critique où les leaders doivent naviguer entre les impératifs climatiques, les conflits internationaux et les changements politiques majeurs, tout en cherchant à maintenir un semblant d’unité et d’action collective.

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