Nous rejoindre sur les réseaux

Économie

Économie: Meta, le pari à risque de Facebook, qui va coûter cher avant de (peut-être) rapporter

Article

le

meta,-le-pari-a-risque-de-facebook,-qui-va-couter-cher-avant-de-(peut-etre)-rapporter

En renommant son groupe Meta, le PDG de Facebook Mark Zuckerberg tente une diversion mais fait aussi un pari gigantesque, celui du métavers, au risque d’y consacrer des dizaines de milliards de dollars sans certitude de retour sur investissement.

Si beaucoup de commentaires qui ont suivi l’annonce de jeudi ont moqué ou critiqué ce qui était vu comme une manoeuvre grossière pour se distancier des déboires récents de Facebook, d’autres voyaient déjà plus loin.

« Cela signifie que le métavers n’est pas un projet accessoire », a estimé Colin Sebastian, analyste de Baird. « L’entreprise est totalement engagée dans le développement de la prochaine plateforme numérique, le successeur de l’internet mobile. »

Lundi, lors de la présentation des résultats, Mark Zuckerberg a estimé que les sommes consacrées à Facebook Reality Labs, la tête de pont du métavers, allaient amputer le résultat opérationnel (la marge tirée des activités du groupe) de plus de dix milliards de dollars, dès cette année.

« Et je prévois que cet investissement va croître chaque année à l’avenir », a révélé le cofondateur du réseau social.

Autant de dizaines de milliards de dollars qui manqueront à une société qui, avant de transformer le métavers en réalité tangible, doit continuer à faire fructifier son modèle actuel, basé sur la publicité, actuellement sous pression.

Les documents internes exfiltrés par la lanceuse d’alerte Frances Haugen ont montré que le groupe de Menlo Park (Californie) s’inquiétait de pas recruter suffisamment d’utilisateurs au sein de la jeune génération, non seulement sur Facebook, déjà boudé depuis longtemps, mais aussi sur Instagram.

Par ailleurs, la récente mise à jour du système d’exploitation de l’iPhone a perturbé sa relation avec les annonceurs, qui manquent désormais de visibilité sur l’efficacité de leurs campagnes.

C’est aussi l’un des enjeux phares du projet métavers, qui cherche à contourner Apple et tous les intermédiaires en proposant un écosystème qui se suffit à lui-même, explique Audrey Schomer, analyste du cabinet eMarketer.

Mark Zuckerberg a ainsi beaucoup insisté sur la nécessité de l’interopérabilité (facilité des transferts entre univers virtuels): il a invité des acteurs extérieurs à se joindre à l’aventure, tout en se positionnant comme le créateur et le référent d’un système universel comme ont pu l’être l’App Store d’Apple, le moteur de recherche de Google ou même l’internet dans son ensemble.

L’enjeu de la VR

La création de Meta ne ressemble pas à celle d’Alphabet, devenu maison mère de Google en 2015, car elle ne signalait pas un changement de paradigme. Et pour Colin Sebastian, « ce n’est pas (non plus) un +moment iPhone+ », qui rappellerait le lancement de ce qui allait devenir le produit phare d’Apple.

A l’époque, le directeur général Steve Jobs avait un produit disponible à présenter, ce qui n’est pas le cas de Mark Zuckerberg, souligne l’analyste. Colin Sebastian considère néanmoins que le lancement du Cambria, le nouveau casque de réalité virtuelle de Facebook/Meta attendu l’an prochain, sera « une étape cruciale pour les produits VR et l’AR (réalité augmentée) ».

Se pose néanmoins la question de l’attractivité d’un univers parallèle, VR et AR étant actuellement bien moins populaires que prévu il y a quelques années.

« Aujourd’hui, la réalité virtuelle semble menacée de caler complètement, et de ne devenir qu’une petite partie de l’univers des passionnés de jeux vidéo », a réagi, sur son blog, Benedict Evans, spécialiste de la technologie.

Pour Audrey Schomer, ce relatif échec tient, pour partie, au prix assez élevé des casques de réalité virtuelle, mais aussi au fait qu’il « n’y a pas assez de contenus attractifs disponibles ».

Pour accélérer la pénétration de ces appareils, Mark Zuckerberg veut les vendre « à prix coûtant ou les subventionner », c’est-à-dire les vendre à perte ou les donner, tout en prévenant: « nous devons nous assurer que nous ne perdrons pas trop d’argent en route ».

Les annonces de Mark Zuckerberg depuis lundi n’ont pas inquiété pour l’instant les analystes qui, à une ou deux exceptions près, conseillent toujours, par dizaines, de conserver ou d’acheter le titre Facebook, et le voient encore gagner 20% dans l’année qui vient.

« La voie de Facebook vers le métavers est relativement dégagée », affirme, sur Twitter, Eric Seufert, analyste pour le site Mobile Dev Memo.

Pour lui, le groupe est déjà engagé sur « la voie de l’inévitabilité », celle qui va en faire « l’entreprise la plus importante dans la vie de la plupart des Terriens pour les 20 ou 30 prochaines années ».

Click to comment

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Économie

Gaz américain et européen au plus haut depuis un an, pour des raisons différentes

Article

le

Gaz américain et européen au plus haut depuis un an, pour des raisons différentes

Le prix du gaz naturel a atteint un sommet inédit depuis un an, avec des causes distinctes selon les continents.

Le marché du gaz naturel a connu une flambée spectaculaire, atteignant des sommets jamais vus depuis plus d’un an, tant en Europe qu’aux États-Unis. En Amérique du Nord, les fluctuations météorologiques ont été le moteur principal de cette hausse, tandis qu’en Europe, les tensions géopolitiques ont été le catalyseur.

Aux États-Unis, les prévisions météorologiques ont joué un rôle crucial dans l’envolée des prix. Selon Masanori Odaka de Rystad Energy, les prévisions de températures inférieures aux normales saisonnières dans l’Ouest des États-Unis pour la première semaine de décembre ont stimulé la demande de gaz naturel. Eli Rubin d’EBW Analytics Group a noté que cette situation marque un tournant après un automne particulièrement doux qui avait jusqu’alors maintenu la consommation à un niveau bas. La perspective d’un hiver rigoureux a incité les spéculateurs à se couvrir, entraînant une hausse des prix qui a dépassé plusieurs seuils techniques. Cependant, la production pourrait augmenter en réponse à ces prix plus attractifs, ce qui pourrait stabiliser ou même faire baisser les cours si les conditions météorologiques redeviennent clémentes.

En Europe, le contexte est différent mais tout aussi préoccupant. Le TTF néerlandais, référence pour le marché européen, a vu ses prix grimper en raison de l’arrivée de l’hiver, mais surtout à cause des tensions géopolitiques. Gazprom, le géant gazier russe, a interrompu ses livraisons à l’Autriche, exacerbant les inquiétudes sur l’approvisionnement. De plus, un regain de tension militaire entre la Russie et l’Occident, illustré par l’utilisation de missiles balistiques, a contribué à cette hausse des prix. Ces événements rappellent la fragilité des marchés énergétiques face aux aléas géopolitiques.

Sur le marché du pétrole, les prix du Brent et du WTI ont également augmenté, reflétant une certaine solidarité avec le gaz naturel, bien que les dynamiques de marché soient distinctes. Le Brent a terminé à 74,23 dollars le baril, tandis que le WTI a atteint 70,10 dollars, soulignant une tendance haussière générale dans le secteur énergétique.

Lire Plus

Économie

Ryanair menace d’arrêter de desservir dix aéroports régionaux français

Article

le

Ryanair menace d'arrêter de desservir dix aéroports régionaux français

En réponse à une hausse de la taxation aérienne, Ryanair envisage de réduire sa présence dans les régions françaises dès janvier 2025.

Face à la perspective d’une augmentation significative de la taxation du secteur aérien inscrite dans le budget 2025, la compagnie aérienne low-cost Ryanair a publiquement menacé de cesser ses opérations dans dix aéroports régionaux français. Cette décision, si elle est mise à exécution, pourrait avoir des répercussions importantes sur la connectivité aérienne des régions françaises, déjà fragilisées par des défis économiques et concurrentiels.

Le gouvernement, dans une tentative de combler un déficit budgétaire plus élevé que prévu, propose un triplement de la taxe de solidarité sur les billets d’avion (TSBA) et une augmentation de la taxation des passagers de jets privés, visant à collecter un milliard d’euros supplémentaires. Cette mesure, bien que destinée à renforcer les finances publiques, pourrait entraîner une réduction drastique des services aériens dans les régions, selon Jason McGuinness, directeur commercial de Ryanair. Il a souligné que cette augmentation des taxes rendrait de nombreuses routes non viables économiquement, affectant particulièrement les zones rurales et moins desservies.

Ryanair, qui dessert actuellement 22 aéroports en France, dont deux près de Paris, envisage de réduire sa capacité de 50% dans les aéroports régionaux si le projet de taxation se concrétise. Cette menace n’est pas isolée; le PDG de Ryanair, Michael O’Leary, avait déjà indiqué des réductions de capacités en France et en Allemagne en réponse à des politiques fiscales similaires.

La compagnie aérienne, déjà confrontée à des défis opérationnels tels que des retards de livraison d’appareils et une demande en baisse, considère que l’augmentation de la TSBA représente un « problème fondamental pour la connectivité des régions françaises ». McGuinness a souligné l’intense concurrence entre les aéroports européens pour attirer des lignes aériennes, indiquant que Ryanair orienterait ses ressources vers les régions et pays offrant des conditions fiscales plus favorables.

Les impacts potentiels de cette réduction de service ne sont pas seulement économiques pour les régions concernées, mais également culturels et sociaux, en isolant davantage des territoires déjà en marge. La Fédération nationale de l’aviation et de ses métiers (Fnam) a également mis en garde contre une baisse du trafic aérien pouvant atteindre 2% sur l’ensemble du territoire, avec des conséquences encore plus marquées pour les aéroports accueillant des compagnies à bas coûts.

Lire Plus

Économie

Après Michelin, ArcelorMittal envisage la fermeture de deux sites en France

Article

le

Après Michelin, ArcelorMittal envisage la fermeture de deux sites en France

Après Michelin, le géant ArcelorMittal annonce la possible cessation d’activité de ses centres de Reims et Denain, menaçant 130 emplois.

La sidérurgie française fait face à un nouveau coup dur avec l’annonce d’ArcelorMittal, deuxième sidérurgiste mondial, qui envisage la fermeture de deux de ses sites en France. Cette décision, motivée par une baisse significative de la demande dans les secteurs de l’industrie et de l’automobile, pourrait entraîner la suppression de 130 emplois, principalement à Reims et à Denain.

Le 19 novembre 2024, lors d’une réunion avec le Comité Social et Économique (CSE), ArcelorMittal Centres de Services a présenté un projet de réorganisation et d’adaptation de ses capacités de production. Cette réorganisation inclut potentiellement la cessation d’activité des sites de Reims et de Denain. La direction a expliqué que cette mesure était rendue nécessaire par une « forte baisse d’activité chez ses clients de l’industrie et de l’automobile », soulignant que cette situation s’était aggravée ces derniers mois.

Les répercussions sociales de cette annonce sont immédiates et profondes. Environ 100 emplois seraient menacés à Reims et 30 à Denain. David Blaise, délégué syndical central CGT, et Xavier Le Coq, coordinateur CFE-CGC, ont exprimé leur inquiétude face à cette situation, pointant du doigt une gestion de crise qui, selon eux, ne prévoit pas suffisamment de solutions alternatives. Blaise critique notamment l’absence d’anticipation de la part de la direction, déplorant que « rien n’a été anticipé » pour faire face à la crise de l’automobile.

ArcelorMittal prévoit des négociations avec les syndicats pour discuter des mesures sociales visant à atténuer l’impact sur l’emploi. Cependant, les réactions sont vives : le site de Denain s’est mis en grève immédiatement, et des actions sont prévues sur l’ensemble des sites d’ArcelorMittal en France pour les prochains jours. Ces mouvements de protestation reflètent une frustration croissante parmi les salariés, encore marqués par la fermeture des hauts fourneaux de Florange en 2012.

Le contexte économique actuel, marqué par une réduction des ventes dans l’automobile, a déjà conduit Michelin à annoncer la fermeture de ses usines de Vannes et Cholet, affectant 1.254 emplois. Le ministre de l’Industrie, Marc Ferracci, a reconnu que d’autres annonces de fermetures pourraient suivre, soulignant néanmoins la nécessité de soutenir les secteurs industriels en croissance.

Cette situation illustre une crise plus large au sein de l’industrie manufacturière européenne, particulièrement dans l’automobile où 32.000 suppressions de postes ont été annoncées au premier semestre chez les équipementiers. La question de la diversification et de l’adaptation des entreprises à un marché en mutation est désormais plus que jamais d’actualité.

Lire Plus

Les + Lus