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Deux voix de l’antenne convoquées au Palais-Bourbon

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_**L’éditorialiste Thomas Legrand et le journaliste Patrick Cohen comparaissent ce jeudi devant une commission d’enquête parlementaire, dans le sillage d’une vidéo controversée ayant ravivé les tensions sur l’indépendance des médias publics.**_

Les deux hommes sont entendus par les députés membres de la commission chargée d’examiner le fonctionnement et le financement de l’audiovisuel public. Cette audition fait suite à la diffusion d’un enregistrement les montrant en conversation avec des responsables du Parti socialiste dans un restaurant parisien. Les images, publiées par un média d’orientation conservatrice, ont provoqué une vive polémique et alimenté des accusations récurrentes de proximité entre certaines rédactions et la gauche politique.

Le rapporteur de la commission, Charles Alloncle, a fait part de son attente d’éclaircissements sur les soupçons évoqués et a exprimé le souhait de voir les journalistes reconnaître des erreurs de jugement. De son côté, Thomas Legrand a dénoncé une manipulation, affirmant son empressement à rétablir les faits. La séquence litigieuse montre notamment l’éditorialiste évoquant des stratégies électorales et déclarant, à propos d’une personnalité politique de droite, que lui et son confrère font ce qu’il faut. Ces propos ont été qualifiés de problématiques par la présidente de Radio France, Sibyle Veil, tout en déplorant une instrumentalisation de l’affaire. Les deux journalistes ont porté plainte pour dénoncer un montage.

L’épisode a rouvert un débat ancien sur la supposée partialité des médias de service public, un thème régulièrement avancé par une frange de la droite et de l’extrême droite. La directrice de France Inter, Adèle Van Reeth, auditionnée la veille, a fermement rejeté toute accusation d’idéologie, précisant que le qualificatif de progressiste parfois employé pour sa station relevait d’une orientation culturelle et non partisane.

L’atmosphère de cette journée parlementaire s’annonce tendue, la controverse ayant également exacerbé les rivalités entre les groupes audiovisuels publics et certains médias privés. Radio France et France Télévisions ont engagé des poursuites pour dénigrement contre plusieurs titres de la presse écrite et audiovisuelle, leur reprochant une campagne de déstabilisation.

Le travail de la commission d’enquête lui-même n’est pas exempt de critiques. La présidente de l’Assemblée nationale a récemment mis en garde contre un possible détournement à des fins politiques, appelant le rapporteur à la retenue, ce que ce dernier a perçu comme une tentative de déstabilisation. Le président de la commission a pour sa part rappelé que les journalistes n’étaient pas devant des juges, tout en reconnaissant que la vidéo avait soulevé des interrogations légitimes dans l’opinion.

De nouveaux éléments, révélés sur une radio privée, concerneraient une conversation privée entre Thomas Legrand et une ancienne dirigeante de France Inter, évoquant notamment des relations avec un député siégeant à la commission. La présidente de Radio France a ironiquement conseillé au journaliste d’éviter les lieux publics. Son avocat a annoncé le dépôt d’un complément de plainte, visant notamment la captation illégale de paroles.

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