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Des loups préhistoriques ressuscités ? La polémique scientifique s’enflamme

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Une entreprise américaine affirme avoir redonné vie à une espèce disparue depuis 12 000 ans, déclenchant un vif débat parmi les experts.

Trois louveteaux au pelage immaculé défraient la chronique. Présentés comme des spécimens de « loups sinistres », une espèce éteinte il y a des millénaires, ces animaux sont le fruit des travaux controversés de Colossal, une start-up texane spécialisée dans les biotechnologies. L’entreprise clame avoir franchi une étape historique en restaurant génétiquement ce prédateur légendaire, autrefois redouté en Amérique du Nord.

Les images de ces canidés, baptisés Romulus, Rémus et Khaleesi en référence à la culture pop, ont rapidement circulé sur les réseaux sociaux. Mais derrière l’effet d’annonce, la communauté scientifique reste divisée. Certains chercheurs dénoncent une communication trompeuse. « Ils ont simplement modifié quelques gènes du loup gris moderne, ce qui est très loin de recréer l’espèce originelle », tempère un généticien spécialisé dans l’évolution.

La méthode employée repose sur l’analyse comparative d’ADN fossile et l’utilisation de ciseaux moléculaires CRISPR-Cas9 pour introduire des séquences génétiques spécifiques. Vingt modifications ont été effectuées, visant à reproduire des traits physiques emblématiques comme la taille imposante ou la fourrure dense. Toutefois, les scientifiques indépendants soulignent que ces ajustements ne suffisent pas à parler de résurrection.

Au-delà de la querelle terminologique, ce projet relance les interrogations sur les limites de la dé-extinction. Colossal ne compte pas s’arrêter là : mammouths laineux et dodos figurent parmi ses prochaines cibles. Si certains y voient une piste pour enrichir la biodiversité, d’autres alertent sur les risques éthiques et écologiques. « Cela ne doit pas devenir un prétexte pour négliger la protection des espèces menacées », met en garde un expert en conservation.

Entre espoirs technologiques et mises en garde, une chose est sûre : cette annonce relance le débat sur notre rapport au vivant et aux frontières de la science.

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