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Des enseignants contraints au pacs fictif pour contourner les rigidités du système de mutation

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Face aux difficultés chroniques de mobilité au sein de l’Éducation nationale, certains professeurs recourent à des unions civiles de convenance afin d’accéder plus rapidement à une affectation dans l’académie de leur choix.

Le système de mutation des enseignants, régi par un barème de points basé sur l’ancienneté et la situation familiale, pousse certains à des arrangements singuliers. Faute d’avoir accumulé suffisamment de points après la réussite au concours, nombre d’entre eux se voient affectés dans des régions éloignées de leurs attaches personnelles. Pour accélérer leur retour vers une académie souhaitée, la conclusion d’un pacte civil de solidarité, même dépourvu de réalité affective, devient une stratégie délibérée.

Cette pratique, bien que discrète, semble gagner en audience. Des annonces circulent sur des forums spécialisés, où des professeurs sollicitent ouvertement un partenaire disposé à signer un PACS afin de bénéficier des 150 points attribués aux personnels en couple. Un gain non négligeable puisqu’il équivaut à sept années d’ancienneté. Les académies les plus prisées, telles que celles de Bretagne ou du Sud-Ouest, exigent un nombre élevé de points, rendant la compétition pour les mutations encore plus ardue.

Si les professeurs de mathématiques ou d’autres disciplines en tension parviennent plus facilement à obtenir satisfaction, d’autres, comme les enseignants d’éducation physique, peinent malgré ces artifices. Certains témoignent de démarches complexes, allant jusqu’à proposer un PACS à un ancien conjoint ou à un colocataire, non sans créer des situations embarrassantes ou des tensions relationnelles.

Les autorités ministérielles se gardent de toute position normative sur ces cas individuels, rappelant que la régularité du PACS relève du domaine juridique et non de la gestion administrative des personnels. Reste que ces contournements mettent en lumière les rigidités persistantes d’un système qui peine à concilier les besoins de l’institution et les aspirations légitimes des enseignants.

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