Les putschistes militaires annoncent la suspension des institutions et le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, exprime son soutien inconditionnel au président déchu.
Le Niger, en proie à la violence jihadiste et précédemment considéré comme un allié des pays occidentaux, a connu un coup d’Etat militaire le mercredi 26 juillet. Le président démocratiquement élu, Mohamed Bazoum, en fonction depuis 2021, a été renversé.
Les Forces de défense et de sécurité (FDS), rassemblées au sein du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), ont annoncé à la télévision nationale leur intention de mettre fin au régime de Bazoum. Le colonel-major Amadou Abdramane, porte-parole des putschistes, a cité la dégradation continue de la situation sécuritaire et la mauvaise gouvernance économique et sociale comme les principales raisons de leur action.
Le CNSP a assuré son respect pour les engagements pris par le Niger et a également rassuré la communauté nationale et internationale quant au respect de l’intégrité physique et morale des autorités déchues.
Suite au coup, toutes les institutions de la 7e République ont été suspendues, et les secrétaires généraux des ministères ont été chargés de l’expédition des affaires courantes. Un couvre-feu a été mis en place de 22h à 5h du matin sur tout le territoire jusqu’à nouvel ordre, et les frontières terrestres et aériennes ont été fermées.
La garde présidentielle retient le président Bazoum dans sa résidence officielle depuis mercredi matin. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, qui a pu parler avec le président Bazoum, a condamné fermement le changement anticonstitutionnel de gouvernement et a exprimé son « soutien total » et « sa solidarité ».
La Maison Blanche a exigé la libération du président Bazoum et a rappelé l’importance du Niger en tant que « partenaire crucial » pour les Etats-Unis. Le secrétaire d’État américain Antony Blinken, actuellement en déplacement en Nouvelle-Zélande, a également appelé à la « libération immédiate » de Mohamed Bazoum et conditionné la poursuite du versement de l’aide américaine au Niger au « maintien de la démocratie ».
Après le Mali et le Burkina Faso, le Niger devient le troisième pays du Sahel, régulièrement frappé par des attaques de groupes liés à l’Etat islamique et à Al-Qaïda, à connaître un coup d’Etat depuis 2020. La situation dans la région reste préoccupante.