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Colombie: affrontements post-bavure à Bogota et d’autres villes, dix morts

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Au moins dix personnes sont mortes et des centaines ont été blessées lors d’affrontements depuis mercredi, et qui se poursuivaient dans la nuit de jeudi à vendredi à Bogota et d’autres villes colombiennes, avec la police de la part de protestataires révoltés par une bavure policière.

Sept personnes dont la plupart étaient « très jeunes » sont mortes à Bogota, tuées par balles, a déclaré la maire de la capitale, Claudia Lopez, lors d’une conférence de presse jeudi. Les sept victimes avaient entre 17 et 27 ans.

Les autorités de Soacha, dans la banlieue de Bogota, ont indiqué à l’AFP que trois autres décès avaient été enregistrés dans la ville.

Jeudi à la tombée de la nuit, les affrontements avec la police avaient repris à Bogota, selon les journalistes de l’AFP sur place, des rassemblements s’étant reformés durant la journée dans plusieurs quartiers de la ville.

Des affrontements violents ont également éclaté dans la nuit à Medellin (nord-ouest) et Cali (sud-ouest), ont constaté des journalistes de l’AFP.

Le gouvernement a annoncé l’envoi en renforts de 1.600 policiers et de 300 militaires supplémentaires.

La maire de la capitale a par ailleurs précisé que 175 personnes ont été blessées, dont 66 par arme à feu et 12 par arme blanche, « pourtant nous ne sommes pas sur un champ de bataille », s’est-elle indignée.

Le bilan des blessés a ensuite été réévalué à un total d’au moins 209 civils et 188 membres des forces de l’ordre.

« Il existe des preuves solides d’une utilisation indiscriminée des armes à feu par les policiers (…) Quel type de formation reçoivent-ils pour avoir cette réponse absolument disproportionnée à une manifestation ? », avait déclaré auparavant la maire, qui milite dans l’opposition au président Ivan Duque.

Selon le gouvernement, 56 postes de police ont été « vandalisés » et 77 personnes interpellées pour « violence contre les forces de l’ordre ».

« Nous sommes face à des actes de violence massifs », a dénoncé le ministre de la Défense, Carlos Holmes Trujillo.

« Policiers assassins »

Mercredi après-midi, des centaines de personnes s’étaient rassemblées pour protester devant le poste de police où Javier Ordoñez avait été conduit lors de sa violente arrestation dans la nuit de mardi à mercredi. Cet ingénieur de 43 ans, qui achevait des études de droit, est décédé quelques heures après à l’hôpital.

Des heurts ont éclaté puis se sont étendus dans plusieurs quartiers de la capitale ainsi que dans d’autres grandes villes, comme Medellin, Cali ou Barranquilla (nord).

Parmi les blessés, Frankpierre Charry, 23 ans, désormais hospitalisé entre la vie et la mort.

« Il allait à un pâté de maisons, il s’est retrouvé en face de deux policiers qui se cachaient et qui lui ont tiré dessus », dans le sud de la capitale, a raconté à l’AFP sa mère Blanca Clavijo.

« Les médecins disent qu’il a reçu une balle dans le dos, à très courte distance, qui a touché son estomac et endommagé ses intestins, son côlon », relate-t-elle, désespérée, demandant que « justice soit faite pour les policiers assassins ».

Dans des vidéos partagées sur les réseaux sociaux, on peut voir des gens terrifiés qui fuient au milieu de coups de feu. Un homme crie: « Il a été touché ! Il a été touché ! », tandis qu’un autre, ensanglanté, allongé sur le sol, est traîné par les manifestants.

Vidéo virale

La colère pour dénoncer les violences policières a éclaté après la diffusion sur les réseaux sociaux de la violente interpellation de Javier Ordoñez, les policiers lui administrant à plusieurs reprises de longues décharges avec leurs pistolets à impulsions électriques.

« S’il vous plaît, arrêtez », entend-on répéter à plusieurs reprises l’homme au sol, père de deux enfants.

Selon le chef de la police de Bogota, le colonel Necton Borja, la victime « a été soumise à une arme non létale » avant d’être transportée au poste de police où elle a présenté des « complications médicales ».

L’enquête et l’autopsie en cours devront permettre de déterminer si la victime a été frappée au poste de police, comme le dénonce sa famille.

Selon la police, les agents avaient été dépêchés après un désordre causé par des « personnes alcoolisées » et Javier Ordoñez a essayé « de frapper les policiers ».

Les deux agents ont été suspendus, a annoncé le ministre de la Défense.

Jeudi, le président Ivan Duque a de nouveau promis une enquête « avec une rigueur totale afin d’avoir une certitude absolue sur les faits ».

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Europe

Quand l’Allemagne paie au prix fort son virage énergétique

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Quand l'Allemagne paie au prix fort son virage énergétique

L’Allemagne, pionnière dans la transition énergétique, doit maintenant faire face à des coûts élevés et à des défis structurels qui mettent à l’épreuve sa compétitivité et sa stabilité énergétique.

La transition énergétique allemande, autrefois saluée comme un modèle de développement durable, se heurte aujourd’hui à des obstacles majeurs. Deux épisodes récents de « pannes vertes », où le prix de l’électricité a atteint des sommets vertigineux, ont mis en lumière les failles du système. En novembre et décembre, le prix de l’électricité a frôlé les 1000 euros par mégawattheure, une situation inédite qui a ébranlé non seulement l’Allemagne mais aussi ses voisins européens.

L’absence de vent et de soleil, éléments cruciaux pour la production d’énergie renouvelable, a paralysé les éoliennes et les panneaux solaires, entraînant une dépendance accrue aux importations d’électricité et une envolée des coûts. Les entreprises énergivores, forcées de réduire ou d’arrêter temporairement leur production, témoignent de l’impact direct de ces fluctuations sur l’économie. Bien que les particuliers et certaines entreprises bénéficient de tarifs fixes, la situation a révélé une vulnérabilité structurelle du marché énergétique allemand.

La politique énergétique du gouvernement Scholz, déjà sous le feu des critiques, a été vivement attaquée par l’opposition. Friedrich Merz, leader conservateur, a accusé le gouvernement d’avoir mis en péril la compétitivité de l’Allemagne. En réponse, Robert Habeck, ministre de l’Économie, a pointé du doigt l’inaction des gouvernements précédents face aux défis énergétiques.

Malgré une progression significative des énergies renouvelables, qui représentent désormais 60% de la production d’électricité, l’Allemagne peine à gérer l’intermittence de ces sources. La fermeture progressive des centrales à charbon et l’arrêt des réacteurs nucléaires en avril 2023 accentuent cette difficulté. Le pays doit investir massivement dans les capacités de stockage et dans des infrastructures flexibles pour pallier les variations de production.

Les experts, comme Georg Zachmann de Bruegel, soulignent l’urgence de réformes réglementaires pour encourager les investissements nécessaires. Cependant, des obstacles bureaucratiques retardent le déploiement des énergies vertes. Claudia Kemfert de l’institut DIW critique le décalage entre les délais de construction des infrastructures vertes et celles des énergies fossiles.

La chute de la coalition d’Olaf Scholz et la perspective des élections de février 2025 ajoutent une incertitude politique à cette équation complexe. L’abandon d’un projet de loi visant à remplacer le charbon par des centrales à gaz illustre les tensions entre les objectifs environnementaux et les impératifs économiques.

Le secteur industriel, représenté par Markus Krebber de RWE, alerte sur un système énergétique poussé à bout. Les « pannes vertes » de cet hiver ont démontré que, sans une adaptation rapide et profonde, la transition énergétique allemande pourrait non seulement coûter cher, mais aussi menacer la stabilité énergétique de l’Europe.

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Italie: une spéléologue blessée sauvée après 4 jours dans une grotte

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Italie: une spéléologue blessée sauvée après 4 jours dans une grotte

Une opération de sauvetage sans précédent a permis de sauver une spéléologue italienne blessée, piégée dans une cavité souterraine pendant quatre jours.

La région de Bergame, au nord de l’Italie, a été le théâtre d’une mission de sauvetage qui restera dans les annales du secours spéléologique. Ottavia Piana, une spéléologue de 32 ans, a été victime d’une chute dans la grotte de Bueno Fonteno, se blessant gravement. L’incident, survenu samedi soir, a déclenché une mobilisation massive des services de secours italiens.

Les efforts pour atteindre et extraire Ottavia de cette situation périlleuse ont impliqué 159 techniciens du Corps national italien de secours alpin et spéléologique (CNSAS), venus de 13 régions du pays. Leur détermination a été récompensée dans la nuit de mardi à mercredi, lorsque, après quatre jours d’interventions continues, ils ont réussi à sortir la spéléologue de l’antre souterrain à 02H59, heure locale.

L’opération s’est révélée particulièrement complexe en raison de l’étroitesse de certains passages de la grotte, nécessitant l’utilisation de microcharges explosives pour élargir ces obstacles et permettre le passage d’un brancard. Ce défi technique a été relevé avec une précision chirurgicale, illustrant le professionnalisme et le dévouement des équipes de secours.

Ottavia Piana, souffrant de multiples fractures, a été immédiatement transférée par hélicoptère vers un hôpital de Bergame pour recevoir les soins nécessaires. Sa condition physique, bien que grave, n’a pas entamé son moral, soutenu par les messages de ses amis que les secouristes lui montraient sur leur téléphone, un geste qui a contribué à maintenir son esprit combatif.

Cette opération de sauvetage n’est pas la première pour Ottavia, qui, il y a environ un an et demi, avait déjà subi une chute dans la même grotte, se fracturant alors une jambe. Le destin a voulu que le même médecin, Leonardo Sattin, soit présent pour la secourir à nouveau, une coïncidence qui a sans doute apporté un réconfort supplémentaire à la spéléologue.

Le ministre des Affaires régionales, Roberto Calderoli, a salué le courage et l’engagement des secouristes et des volontaires, soulignant l’importance de leur travail dans de telles situations extrêmes. Cette histoire de survie et de solidarité humaine résonne comme un hommage à ceux qui risquent leur vie pour en sauver d’autres, rappelant à tous l’importance de la préparation et de la coopération dans les sports extrêmes comme la spéléologie.

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L’ONU prévient que le conflit n’est pas « terminé » en Syrie, les nouvelles autorités cherchent à rassurer

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L'ONU prévient que le conflit n'est pas "terminé" en Syrie, les nouvelles autorités cherchent à rassurer

L’ONU prévient que le conflit n’est pas terminé en Syrie, tandis que les nouvelles autorités cherchent à rassurer la population.

L’Organisation des Nations Unies a récemment mis en garde contre une fausse perception de la paix en Syrie, soulignant que les hostilités se poursuivent malgré les efforts des nouveaux dirigeants pour apaiser les tensions et restaurer la stabilité.

Les combats dans le nord du pays entre les forces kurdes et des groupes soutenus par la Turquie continuent d’alimenter l’instabilité, notamment après la chute du régime de Bachar al-Assad. Ces affrontements, qui se sont intensifiés suite à l’offensive rebelle ayant renversé le régime le 8 décembre, mettent en lumière la fragilité de la situation. Les États-Unis ont prolongé un cessez-le-feu temporaire entre ces factions, signe de leur implication dans la recherche d’une solution pacifique.

Les nouvelles autorités, dominées par des islamistes radicaux, promettent une pacification et une réunification du pays. Cependant, le chef militaire du groupe Hayat Tahrir al-Sham (HTS), Mourhaf Abou Qasra, annonce la dissolution des factions armées pour les intégrer dans une structure militaire unifiée. Cette démarche est perçue comme une tentative de consolider leur pouvoir et de présenter une image plus modérée, en appelant à la levée des sanctions internationales.

Sur le plan diplomatique, plusieurs nations ont rétabli des contacts avec le nouveau pouvoir syrien. La France, l’Allemagne et le Royaume-Uni ont envoyé des émissaires à Damas, tandis que les États-Unis ont établi un dialogue direct avec HTS. Ces actions montrent une volonté de s’engager avec le nouveau régime, malgré les réserves et la méfiance persistantes.

Israël, de son côté, reste sur ses gardes. Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a récemment tenu une réunion sécuritaire au mont Hermon, illustrant les inquiétudes israéliennes face à un voisin syrien en pleine mutation. Les frappes israéliennes sur des sites militaires syriens soulignent la défiance envers les nouvelles autorités, accusées de masquer leurs intentions derrière un discours de paix.

Sur le terrain, les Syriens tentent de reconstruire leur vie. Dans les souks de Damas, les commerçants effacent les traces du régime précédent et les prix des denrées de première nécessité baissent, signe d’un retour à la normalité. Toutefois, l’ONU et les organisations humanitaires mettent en garde contre un retour massif des réfugiés, soulignant que le pays manque encore cruellement de services de base et de stabilité politique.

L’avenir de la Syrie reste incertain. Les nouvelles autorités, tout en cherchant à rassurer, doivent prouver leur capacité à gouverner de manière inclusive et à garantir la sécurité de toutes les communautés du pays, dans un contexte où les minorités craignent pour leur avenir. Le chemin vers une paix durable et une véritable reconstruction est encore long, et la communauté internationale observe de près les développements dans ce pays déchiré par plus d’une décennie de guerre.

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