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Bordeaux : un promoteur de logements étudiants en guerre contre la mairie

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Bordeaux : un projet de logements étudiants bloqué par un imbroglio urbanistique

Un promoteur immobilier dénonce un changement de règles en cours de route, tandis que la mairie invoque des impératifs de sécurité. Le conflit illustre les tensions croissantes autour de l’urbanisme dans la capitale girondine.

Un panneau géant trône désormais sur un terrain vague du quartier Bassin à Flot, à Bordeaux. On peut y lire : « Ici, la mairie annule un permis de 51 logements étudiants sociaux. » Ce message, affiché par le propriétaire du terrain, Christian Ranchère, marque le point d’orgue d’un différend qui oppose le promoteur à la municipalité. Initialement prévu pour accueillir des logements destinés aux étudiants, ce projet de 2 000 m² est aujourd’hui dans l’impasse.

Selon M. Ranchère, un permis de construire avait été délivré en avril 2022, mais les travaux n’ont jamais pu démarrer. En cause : une modification du Plan Local d’Urbanisme (PLU) qui a entraîné l’annulation du permis. « Les règles ont changé au moment où nous allions commencer. Intellectuellement, je n’arrive pas à accepter qu’on m’empêche de mener à bien ce projet après avoir engagé tous les frais et effectué toutes les démarches », déplore-t-il. Le promoteur accuse la mairie de changer les règles du jeu sans préavis, décourageant selon lui les initiatives immobilières à Bordeaux.

La municipalité, de son côté, rejette ces accusations. Stéphane Pfeiffer, adjoint au maire chargé de l’urbanisme, parle de « mauvaise foi » et même de « diffamation ». Il rappelle qu’un permis de construire donne trois ans au propriétaire pour lancer les travaux, ce qui n’a pas été le cas ici. « Aucun travaux n’avaient été engagés lorsque le PLU a été modifié pour intégrer de nouvelles normes, notamment en matière de prévention des risques d’inondation. Ces règles sont non négociables, car elles concernent la sécurité des personnes », explique-t-il.

La mairie affirme avoir tout fait pour faciliter le projet, allant jusqu’à proposer de prendre en charge les coûts de dépollution du terrain début 2023. Mais pour Christian Ranchère, ces efforts arrivent trop tard. « Tout a été fait pour que le dossier pourrisse », lance-t-il, dénonçant un manque de communication et une opacité dans les décisions municipales. Ce conflit, loin d’être isolé, reflète les difficultés croissantes rencontrées par les promoteurs dans une ville où les enjeux urbanistiques et environnementaux se heurtent souvent aux ambitions immobilières.

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