France
Au procès des attentats de janvier 2015, l’interrogatoire impossible d’Ali Riza Polat
« Baissez un peu le ton », « vous soufflez deux minutes, là ? », « vous m’écoutez ! » Face à l’explosif Ali Riza Polat, principal accusé au procès des attentats de janvier 2015, la cour d’assises spéciale de Paris a peiné lundi à sortir d’un interrogatoire cacophonique.
Coincé derrière la paroi vitrée, Ali Riza Polat s’agite, frappe du poing, hausse le ton à tout bout de champ. « Vous voulez absolument un coupable, mais ça va pas être moi ! », tempête ce Franco-turc de 35 ans, carrure corpulente, crâne rasé et chemise blanche.
« Je ne comprends pas en fait, il faut un bouc émissaire », enchaîne le trentenaire, seul des accusés présents devant la cour à répondre de « complicité » de crimes terroristes, passible de la réclusion criminelle à perpétuité. « Moi je veux pas aller en prison pour un truc que j’ai pas fait ! »
Présenté comme le « bras droit » d’Amédy Coulibaly, originaire comme lui de la cité de la Grande Borne à Grigny (Essonne), Ali Riza Polat est soupçonné d’avoir aidé le tueur de l’Hyper Cacher et les frères Saïd et Chérif Kouachi à préparer les attentats.
C’est lui, selon les enquêteurs, qui a organisé la recherche d’armes pour Amédy Coulibaly, notamment auprès du trafiquant Metin Karasular, chez qui une liste d’armes et de munitions, rédigée de sa main, a été retrouvée.
C’est lui aussi qui a géré la vente de la Mini Cooper achetée au nom d’Hayat Boumeddiene, compagne du tueur de l’Hyper Cacher et grande absente du procès. Une vente qui aurait pu servir à financer les attentats.
« Vous êtes malade ! »
Savait-il quel était le projet final d’Amédy Coulibaly ? Pour l’accusation, cela ne fait guère de doute, au vu de sa proximité amicale et religieuse avec le jihadiste. Mais pour Ali Riza Polat, rien ne permettait de connaître les objectifs du tueur de l’Hyper Cacher.
« Ce qu’il a fait, là, mais vous êtes malade ! Mais moi je suis pas là-dedans moi, faut pas me mêler à ça ! », s’écrie le trentenaire, qui dit avoir rendu des services à Amédy Coulibaly à cause d’une dette de 15.000 euros. « Moi j’ai pas de sang sur les mains, moi j’ai tiré sur personne ! »
Plusieurs élément sont cependant jugés troublants par les enquêteurs. Dans les jours qui ont suivi les attentats, Ali Riza Polat s’est en effet débarrassé de ses téléphones et a fait détruire les puces de ses contacts, pour effacer toute trace le reliant au jihadiste.
Dans la foulée, il a tenté de prendre la fuite. D’abord au Liban, le 12 janvier, d’où il a tenté sans succès de gagner la Syrie, avant d’être refoulé à un poste-frontière. Puis en Thaïlande, d’où il est revenu au bout de trois jours.
Pourquoi cette agitation ? « A ce moment-là, mon cerveau éclate, je suis affolé ! », assure l’accusé, qui nie avoir voulu rejoindre les rangs jihadistes. « Moi, chez l’Etat islamique, je fais même pas trente minutes, ils vont me tuer, je ne veux pas vivre sous la Charia, moi ! »
« Ne pas mourir pauvre »
Pourquoi s’est-il rendu en Belgique ? Pourquoi a-t-il récupéré des armes ? Quelle était sa pratique religieuse ? Face aux questions pressantes de la cour, Ali Riza Polat s’empêtre et s’impatiente, parle d’un « enfant de pute » qui l’a « balancé », d’un « proxénète à deux francs qui raconte de la merde ».
Le président Régis de Jorna tente de le ramener aux faits. Mais Ali Riza Polat continue: « moi, j’ai jamais travaillé, j’ai fait des magouilles toute ma vie. Je veux de l’argent, c’est mon but dans la vie, je veux pas mourir pauvre ! »
« On fait une petite pause, on redescend », tente le magistrat pour calmer l’accusé. Sans plus de succès. « Moi, je me suis jamais levé un matin pour tuer qui que ce soit », fulmine Ali Riza Polat. « Je regrette un truc de fou d’avoir arrêté de vendre de la drogue, j’étais bien quand je vendais de la drogue ! »
A la barre, sa mère puis son frère viennent alors témoigner. L’un comme l’autre s’efforcent de brosser une image plus lisse de l’accusé. « Je le connais mon frère, c’était un trafiquant de stups, il faisait des magouilles, il était pas radicalisé », assure son cadet, doudoune noire et cheveux sombres. « S’il avait été au courant, vous pensez qu’il serait resté ici ? »
Ali Riza Polat, enfin plus calme dans le box, acquiesce lentement.
Son interrogatoire doit se poursuivre mardi.
France
Vents forts, neige-verglas : une large partie du territoire placée en vigilance orange vendredi
La France se prépare à affronter un épisode hivernal précoce, avec 31 départements sous vigilance orange pour neige, verglas et vents violents.
La tempête Caetano continue de semer le trouble sur une grande partie du territoire français, avec un refroidissement soudain et des conditions météorologiques extrêmes. L’agence Météo-France a maintenu son niveau d’alerte orange pour 31 départements, soulignant le danger des phénomènes de neige et de verglas, ainsi que des rafales de vent potentiellement dévastatrices.
La nuit de jeudi à vendredi a été marquée par une chute significative des températures, atteignant jusqu’à -10 degrés Celsius dans certaines régions. Cette baisse drastique a entraîné un regel généralisé des surfaces, rendant les routes extrêmement glissantes. Les autorités mettent en garde contre les risques accrus d’accidents de la circulation et recommandent une extrême prudence aux automobilistes.
Les départements concernés par l’alerte neige et verglas s’étendent de l’Aube à l’Yonne, en passant par Paris et ses alentours. Une attention particulière est portée à la région parisienne où le trafic pourrait être fortement perturbé. En parallèle, la Corse est confrontée à des vents violents, ce qui ajoute une dimension supplémentaire à la vigilance météorologique.
Le passage de la tempête Caetano a déjà eu des répercussions sur la vie quotidienne, avec des écoles fermées, des transports en commun modifiés et des entreprises adaptant leurs horaires. Le gouvernement, en collaboration avec les services de météorologie, suit de près l’évolution de la situation pour ajuster les mesures de sécurité et d’assistance nécessaires.
La population est invitée à rester informée via les canaux officiels et à limiter ses déplacements aux stricts nécessités. Les recommandations incluent également de se préparer à des coupures de courant et à des conditions de circulation hivernales difficiles.
Économie
Ryanair menace d’arrêter de desservir dix aéroports régionaux français
En réponse à une hausse de la taxation aérienne, Ryanair envisage de réduire sa présence dans les régions françaises dès janvier 2025.
Face à la perspective d’une augmentation significative de la taxation du secteur aérien inscrite dans le budget 2025, la compagnie aérienne low-cost Ryanair a publiquement menacé de cesser ses opérations dans dix aéroports régionaux français. Cette décision, si elle est mise à exécution, pourrait avoir des répercussions importantes sur la connectivité aérienne des régions françaises, déjà fragilisées par des défis économiques et concurrentiels.
Le gouvernement, dans une tentative de combler un déficit budgétaire plus élevé que prévu, propose un triplement de la taxe de solidarité sur les billets d’avion (TSBA) et une augmentation de la taxation des passagers de jets privés, visant à collecter un milliard d’euros supplémentaires. Cette mesure, bien que destinée à renforcer les finances publiques, pourrait entraîner une réduction drastique des services aériens dans les régions, selon Jason McGuinness, directeur commercial de Ryanair. Il a souligné que cette augmentation des taxes rendrait de nombreuses routes non viables économiquement, affectant particulièrement les zones rurales et moins desservies.
Ryanair, qui dessert actuellement 22 aéroports en France, dont deux près de Paris, envisage de réduire sa capacité de 50% dans les aéroports régionaux si le projet de taxation se concrétise. Cette menace n’est pas isolée; le PDG de Ryanair, Michael O’Leary, avait déjà indiqué des réductions de capacités en France et en Allemagne en réponse à des politiques fiscales similaires.
La compagnie aérienne, déjà confrontée à des défis opérationnels tels que des retards de livraison d’appareils et une demande en baisse, considère que l’augmentation de la TSBA représente un « problème fondamental pour la connectivité des régions françaises ». McGuinness a souligné l’intense concurrence entre les aéroports européens pour attirer des lignes aériennes, indiquant que Ryanair orienterait ses ressources vers les régions et pays offrant des conditions fiscales plus favorables.
Les impacts potentiels de cette réduction de service ne sont pas seulement économiques pour les régions concernées, mais également culturels et sociaux, en isolant davantage des territoires déjà en marge. La Fédération nationale de l’aviation et de ses métiers (Fnam) a également mis en garde contre une baisse du trafic aérien pouvant atteindre 2% sur l’ensemble du territoire, avec des conséquences encore plus marquées pour les aéroports accueillant des compagnies à bas coûts.
France
Procès de Pierre Palmade : l’humoriste condamné à cinq de prison, dont deux ferme
L’humoriste Pierre Palmade a été condamné à cinq ans de prison, dont deux ans ferme, pour avoir provoqué un grave accident de la route sous l’emprise de stupéfiants.
Le 20 novembre, le tribunal de justice de Melun a rendu son verdict dans l’affaire impliquant Pierre Palmade, condamnant l’humoriste à cinq ans de prison, dont deux ans ferme, pour « blessures involontaires aggravées ». L’accident, survenu le 10 février 2023, a eu des conséquences dramatiques pour trois membres d’une même famille, dont une femme enceinte qui a dû subir une césarienne en urgence, et dont l’enfant est décédé après une tentative de réanimation.
Lors du jugement, le parquet avait requis une peine de cinq ans de prison, dont deux ans ferme, peine qui a été suivie par le tribunal. Palmade, bien que condamné, a été laissé en liberté, un mandat de dépôt différé ayant été prononcé. Le président du tribunal a précisé que l’humoriste serait convoqué par le procureur de Bordeaux pour déterminer la date et l’établissement où il purgera sa peine.
Pierre Palmade, face à la gravité de ses actes, a exprimé son profond regret.
L’avocat des parties civiles, Me Mourad Battikh, a souligné que si la justice avait été rendue, la peine ne pouvait pas compenser la douleur des victimes. Palmade, de son côté, a directement adressé ses excuses aux victimes, exprimant une douleur personnelle en voyant « en vrai » les conséquences de son acte. Il a déclaré être « terrassé » par la réalité de la situation et a demandé pardon de tout son être.
Cet accident, provoqué sous l’emprise de cocaïne et de 3MMC, a non seulement marqué la vie des victimes, mais aussi mis en lumière les dangers de la consommation de stupéfiants au volant. Palmade, âgé de 56 ans, a reconnu sa responsabilité dans ce drame, marquant ainsi un tournant dans sa carrière et sa vie personnelle.
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