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ArcelorMittal dévoile un investissement stratégique dans le Nord

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Alors que la perspective d’une nationalisation plane sur ses activités françaises, le sidérurgiste international inaugure une unité de production d’aciers électriques à Mardyck, un geste présenté comme un gage de confiance dans l’avenir industriel du pays.

L’annonce intervient dans un contexte politique particulier. Quelques semaines après le vote par l’Assemblée nationale d’un texte visant à nationaliser ses actifs en France, ArcelorMittal a présenté ce mardi ses nouvelles installations dans le Nord. Ce projet, évalué à cinq cents millions d’euros, est décrit par la direction comme le plus important réalisé par le groupe en Europe depuis une décennie. Il concerne la fabrication d’aciers électriques, un segment destiné aux industries de la transition énergétique.

Située près de Dunkerque, l’usine de Mardyck doit produire à terme plus de cent cinquante mille tonnes annuelles d’acier enrichi au silicium. Ces produits, aux propriétés magnétiques élevées, sont essentiels pour la fabrication de moteurs de véhicules électriques, ainsi que pour les secteurs éolien et ferroviaire. Trois lignes de production sont actuellement en phase de rodage, avec un démarrage prévu avant la fin de l’année. Deux autres lignes sont programmées pour mi-2027.

Pour le groupe, cet engagement financier substantiel constitue une réponse aux critiques sur son ancrage national. Il démontre, selon ses dirigeants, une volonté de moderniser les outils de production et de préparer l’avenir de la sidérurgie française. L’investissement initial, fixé à trois cents millions d’euros en 2022, a été réévalué à la hausse en raison de la complexité technique liée à la réhabilitation des bâtiments existants. Cette nouvelle unité, présentée comme l’usine sœur d’un site similaire en Lozère, devrait générer deux cents emplois supplémentaires sur un site qui en compte déjà quatre cent cinquante.

Sur le terrain, l’impatience est cependant palpable. Des représentants syndicaux évoquent des retards répétés dans le démarrage effectif des lignes, une attente usante pour le personnel et une source de démissions. Ce projet, bien que concret, ne suffit pas à apaiser toutes les tensions. Il est perçu par certains élus et experts comme insuffisant face aux défis structurels de la filière. La proposition de loi sur la nationalisation, portée par la gauche, traduit cette défiance, même si son adoption définitive au Sénat paraît compromise, le gouvernement y étant lui-même opposé.

La sidérurgie européenne traverse une période de forte turbulence, marquée par une demande atone et une concurrence internationale acharnée, notamment venue d’Asie. Dans ce paysage difficile, la décarbonation des outils de production reste un enjeu majeur. À ce titre, l’avenir du projet de décarbonation des hauts-fourneaux de Dunkerque, toujours non confirmé par ArcelorMittal, est observé avec une attention particulière. L’annonce récente de suppressions d’emplois en France, bien que revue à la baisse, contribue à entretenir un climat d’incertitude autour de la stratégie à long terme du groupe dans l’Hexagone.

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