France
Pour la Toussaint, les catholiques de Nice prient pour leurs « trois martyrs »
Trois jours après l’attaque meurtrière dans l’une de leurs églises, les catholiques de Nice se recueillent dimanche sous haute surveillance pour les fêtes de la Toussaint avec une prière particulière pour leur trois « martyrs ».
« Je pense qu’il faut rester fort, il ne faut pas avoir peur, il faut qu’on s’affirme en tant que chrétiens et ne pas laisser passer ce genre de choses. Se cacher n’est pas la solution », confie à l’AFP Hubert Sirvent, un Niçois qui ira à la messe.
Le déploiement des forces de sécurité a été renforcé dans toute la France, placée en vigilance maximale attentats, notamment autour des églises.
Encourageant les fidèles à se rendre aux messes, le maire de Nice Christian Estrosi assistera à une cérémonie de recueillement dimanche soir dans la basilique Notre-Dame-de-l’Assomption.
C’est dans cette église du centre-ville qu’a eu lieu l’attentat qualifié de « terroriste islamiste » par le président français Emmanuel Macron et condamné par la communauté internationale.
L’assaillant présumé, un Tunisien de 21 ans, qui venait d’arriver en France, a été arrêté et blessé par balle par les policiers municipaux qu’il avait menaçés en criant +Allah Akbar+ (Dieu est le plus grand).
Ses victimes étaient des fidèles, Vincent Loques, le sacristain, Nadine Devillers, 60 ans et Simone Barreto Silva, un Brésilienne de 44 ans résidant en France.
Catholique pratiquante, Manuella Fournier médecin chef de service au CHU de Nice, a prévu d’aller à la messe dimanche en mémoire de ses parents.
La Toussaint, parmi les principales fêtes catholiques, célèbre chaque 1er novembre les saints connus ou inconnus. Le lendemain, les prières s’adressent aux défunts à qui l’on rend visite au cimetière.
« Rester debout »
Cette année, Manuella Fournier aura des « prières spéciales » pour « les trois martyrs » décédés jeudi dans sa paroisse.
« Samedi dernier j’étais à la messe et le sacristain était là, comme chaque fois », se souvient cette médecin, les yeux encore rougis par les larmes.
Malgré la propagation du Covid-19 qui a conduit au reconfinement des Français, les cultes ont obtenu auprès des pouvoirs publics une dérogation jusqu’à lundi inclus après quoi les messes avec public seront suspendues pendant un mois.
« Il faut pouvoir donner le signal à d’autres que nous restons debout! Notre liberté d’expression c’est justement notre liberté d’ouvrir nos églises où nous proclamons que notre foi est un message d’amour », a insisté l’évêque de Nice, Mgr André Marceau dans une interview samedi à Nice-Matin.
Tout en appelant les musulmans à « prendre des mesures » contre l’extrémisme, il a affirmé ne pas « être Charlie », en référence à l’hebdomdaire satirique qui avait publié les caricatures de Mahomet.
D’autres évêques en France se sont interrogés sur l’usage de ces dessins et les limites de la liberté d’expression.
Après la décapitation mi-octobre d’un professeur de collège de la région parisienne qui avait montré ces dessins à ses élèves lors d’un cours sur la liberté d’expression, Emmanuel Macron avait souligné que la France ne « renoncerait pas aux caricatures », suscitant des manifestations et des appels au boycott des produits français dans certains pays musulmans.
Samedi, le chef de l’Etat a tenté dans un entretien à la chaîne qatarie Al-Jazeera d’apaiser la situation en disant comprendre que des musulmans puissent être « choqués » par ces caricatures, mais qu’elles ne justifiaient pas la violence.
Le Premier ministre Jean Castex a de son côté souligné « l’entière détermination du gouvernement pour permettre à tous et à chacun de pratiquer son culte en toute sécurité et en toute liberté » après qu’un prêtre orthodoxe a été blessé samedi par balles devant son église, pour des raisons encore inconnues.
« Notre détermination ne faiblira pas », a poursuivi M. Castex, en déplacement à Saint-Etienne-du-Rouvray où le père Hamel a été assassiné par des jihadistes en 2016.
A Nice, l’enquête se poursuit pour déterminer notamment si l’assaillant, Brahim Issaoui, a bénéficié de complicités. Quatre hommes soupçonnés de l’avoir côtoyé ont été placés en garde à vue. Le dernier un ressortissant tunisien de 29 ans a été interpellé samedi à Grasse (Alpes-Maritimes).
Le chef du gouvernement tunisien Hichem Mechichi a appelé ses ministres de l’Intérieur et de la Justice à coopérer pleinement avec les autorités françaises dans l’enquête.
France
Vents forts, neige-verglas : une large partie du territoire placée en vigilance orange vendredi
La France se prépare à affronter un épisode hivernal précoce, avec 31 départements sous vigilance orange pour neige, verglas et vents violents.
La tempête Caetano continue de semer le trouble sur une grande partie du territoire français, avec un refroidissement soudain et des conditions météorologiques extrêmes. L’agence Météo-France a maintenu son niveau d’alerte orange pour 31 départements, soulignant le danger des phénomènes de neige et de verglas, ainsi que des rafales de vent potentiellement dévastatrices.
La nuit de jeudi à vendredi a été marquée par une chute significative des températures, atteignant jusqu’à -10 degrés Celsius dans certaines régions. Cette baisse drastique a entraîné un regel généralisé des surfaces, rendant les routes extrêmement glissantes. Les autorités mettent en garde contre les risques accrus d’accidents de la circulation et recommandent une extrême prudence aux automobilistes.
Les départements concernés par l’alerte neige et verglas s’étendent de l’Aube à l’Yonne, en passant par Paris et ses alentours. Une attention particulière est portée à la région parisienne où le trafic pourrait être fortement perturbé. En parallèle, la Corse est confrontée à des vents violents, ce qui ajoute une dimension supplémentaire à la vigilance météorologique.
Le passage de la tempête Caetano a déjà eu des répercussions sur la vie quotidienne, avec des écoles fermées, des transports en commun modifiés et des entreprises adaptant leurs horaires. Le gouvernement, en collaboration avec les services de météorologie, suit de près l’évolution de la situation pour ajuster les mesures de sécurité et d’assistance nécessaires.
La population est invitée à rester informée via les canaux officiels et à limiter ses déplacements aux stricts nécessités. Les recommandations incluent également de se préparer à des coupures de courant et à des conditions de circulation hivernales difficiles.
Économie
Ryanair menace d’arrêter de desservir dix aéroports régionaux français
En réponse à une hausse de la taxation aérienne, Ryanair envisage de réduire sa présence dans les régions françaises dès janvier 2025.
Face à la perspective d’une augmentation significative de la taxation du secteur aérien inscrite dans le budget 2025, la compagnie aérienne low-cost Ryanair a publiquement menacé de cesser ses opérations dans dix aéroports régionaux français. Cette décision, si elle est mise à exécution, pourrait avoir des répercussions importantes sur la connectivité aérienne des régions françaises, déjà fragilisées par des défis économiques et concurrentiels.
Le gouvernement, dans une tentative de combler un déficit budgétaire plus élevé que prévu, propose un triplement de la taxe de solidarité sur les billets d’avion (TSBA) et une augmentation de la taxation des passagers de jets privés, visant à collecter un milliard d’euros supplémentaires. Cette mesure, bien que destinée à renforcer les finances publiques, pourrait entraîner une réduction drastique des services aériens dans les régions, selon Jason McGuinness, directeur commercial de Ryanair. Il a souligné que cette augmentation des taxes rendrait de nombreuses routes non viables économiquement, affectant particulièrement les zones rurales et moins desservies.
Ryanair, qui dessert actuellement 22 aéroports en France, dont deux près de Paris, envisage de réduire sa capacité de 50% dans les aéroports régionaux si le projet de taxation se concrétise. Cette menace n’est pas isolée; le PDG de Ryanair, Michael O’Leary, avait déjà indiqué des réductions de capacités en France et en Allemagne en réponse à des politiques fiscales similaires.
La compagnie aérienne, déjà confrontée à des défis opérationnels tels que des retards de livraison d’appareils et une demande en baisse, considère que l’augmentation de la TSBA représente un « problème fondamental pour la connectivité des régions françaises ». McGuinness a souligné l’intense concurrence entre les aéroports européens pour attirer des lignes aériennes, indiquant que Ryanair orienterait ses ressources vers les régions et pays offrant des conditions fiscales plus favorables.
Les impacts potentiels de cette réduction de service ne sont pas seulement économiques pour les régions concernées, mais également culturels et sociaux, en isolant davantage des territoires déjà en marge. La Fédération nationale de l’aviation et de ses métiers (Fnam) a également mis en garde contre une baisse du trafic aérien pouvant atteindre 2% sur l’ensemble du territoire, avec des conséquences encore plus marquées pour les aéroports accueillant des compagnies à bas coûts.
France
Procès de Pierre Palmade : l’humoriste condamné à cinq de prison, dont deux ferme
L’humoriste Pierre Palmade a été condamné à cinq ans de prison, dont deux ans ferme, pour avoir provoqué un grave accident de la route sous l’emprise de stupéfiants.
Le 20 novembre, le tribunal de justice de Melun a rendu son verdict dans l’affaire impliquant Pierre Palmade, condamnant l’humoriste à cinq ans de prison, dont deux ans ferme, pour « blessures involontaires aggravées ». L’accident, survenu le 10 février 2023, a eu des conséquences dramatiques pour trois membres d’une même famille, dont une femme enceinte qui a dû subir une césarienne en urgence, et dont l’enfant est décédé après une tentative de réanimation.
Lors du jugement, le parquet avait requis une peine de cinq ans de prison, dont deux ans ferme, peine qui a été suivie par le tribunal. Palmade, bien que condamné, a été laissé en liberté, un mandat de dépôt différé ayant été prononcé. Le président du tribunal a précisé que l’humoriste serait convoqué par le procureur de Bordeaux pour déterminer la date et l’établissement où il purgera sa peine.
Pierre Palmade, face à la gravité de ses actes, a exprimé son profond regret.
L’avocat des parties civiles, Me Mourad Battikh, a souligné que si la justice avait été rendue, la peine ne pouvait pas compenser la douleur des victimes. Palmade, de son côté, a directement adressé ses excuses aux victimes, exprimant une douleur personnelle en voyant « en vrai » les conséquences de son acte. Il a déclaré être « terrassé » par la réalité de la situation et a demandé pardon de tout son être.
Cet accident, provoqué sous l’emprise de cocaïne et de 3MMC, a non seulement marqué la vie des victimes, mais aussi mis en lumière les dangers de la consommation de stupéfiants au volant. Palmade, âgé de 56 ans, a reconnu sa responsabilité dans ce drame, marquant ainsi un tournant dans sa carrière et sa vie personnelle.
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