Monde
Après 18 mois de travaux, point d’orgue pour l’enquête parlementaire sur l’assaut du Capitole
C’est l’aboutissement de 18 mois d’enquête et de révélations parfois explosives: la commission d’enquête parlementaire sur l’assaut du Capitole livre lundi ses conclusions et doit voter pour recommander ou non des poursuites pénales contre Donald Trump et certains de ses proches.
Les élus qui la composent – sept démocrates et deux républicains – tiennent une audition publique à 13H00 (18H00 GMT) pour présenter les huit chapitres de leur longue investigation sur le 6 janvier 2021.
Ce jour-là, des partisans de l’ancien président Donald Trump, affirmant comme lui que la présidentielle de 2020 lui avait été « volée » par Joe Biden, avaient violemment attaqué le siège du Congrès à Washington, envoyant une onde de choc dans tout le pays et à l’étranger.
Les membres de la commission doivent également décider lundi s’ils recommandent ou pas au ministère de la Justice d’inculper Donald Trump d’appel à l’insurrection, d’entrave à une procédure officielle (de certification du scrutin présidentiel) et de complot à l’encontre de l’Etat américain.
Trois chefs d’accusation pouvant entraîner des peines de prison et l’interdiction d’assumer toute fonction publique aux Etats-Unis, alors que l’ancien président a annoncé qu’il se relançait dans la course à la Maison Blanche pour 2024.
D’autres personnes dans l’entourage de Donald Trump devraient être concernées. Le rapport d’enquête final sera publié le 21 décembre.
« Preuves »
Non contraignant, le vote de la commission est largement symbolique, car ses membres ne peuvent pas inculper eux-mêmes l’ex-magnat de l’immobilier.
Ce sera au ministère de la Justice, qui a nommé un procureur spécial pour enquêter de façon indépendante sur Donald Trump, de décider s’il poursuit l’ancien président ou non.
« Je pense que les preuves sont là, que Donald Trump a commis des infractions pénales dans le cadre de ses efforts pour renverser l’élection », a affirmé dimanche sur CNN l’élu démocrate Adam Schiff, membre de la commission.
M. Schiff n’a pas voulu donner de détails sur les chefs d’accusation sur lesquels doit porter le vote ou dire comment lui-même allait voter.
« Mais je peux dire que je pense que le président a violé plusieurs lois pénales. Et je pense que vous devez être traité comme n’importe quel autre Américain qui enfreint la loi, c’est-à-dire que vous devez être poursuivi », a-t-il lancé.
D’ores et déjà, Donald Trump a plusieurs fois tempêté sur sa plateforme, Truth Social, contre la possible recommandation que s’apprêterait à émettre la commission – qualifiée dans le style habituel du milliardaire de groupe de « démocrates, de cas sociaux et de voyous ».
M. Trump a notamment défendu le discours qu’il a prononcé le 6 janvier 2021 et ses autres actes ce jour-là comme étant « modérés et pleins d’amour ».
Il avait à l’époque appelé ses partisans à se « battre comme des diables ».
Pressions
Chargés de faire la lumière sur les faits et gestes de l’ancien président avant et pendant le 6 janvier 2021, les élus ont rassemblé depuis un an et demi un millier de témoignages en cherchant à montrer que Donald Trump avait tenté de garder le pouvoir alors qu’il se savait battu.
Donald Trump était « au centre » d’une « tentative de coup d’Etat » a déclaré le chef de la commission dite du « 6 janvier », Bennie Thompson.
Lors d’une série d’auditions très médiatisées, la commission a assuré qu’il était impossible que le républicain ne sache pas qu’il avait perdu l’élection face à Joe Biden.
Son ministre de la Justice, une série de conseillers, et même sa propre fille, Ivanka… Dans des témoignages face caméra, plusieurs membres de la garde rapprochée de Donald Trump disent ne pas avoir cru à ses théories de « fraude électorale ».
Pour essayer d’invalider la présidentielle, Donald Trump a fait pression sur son vice-président Mike Pence et sur des responsables électoraux, notamment en Géorgie et dans l’Arizona. La commission a révélé l’étendue de ces intimidations, en invitant plusieurs d’entre eux à témoigner en personne.
Et d’après une ancienne collaboratrice de la Maison Blanche, Cassidy Hutchinson, le président savait que, dans la foule réunie à quelques encablures de la Maison Blanche, certains manifestants étaient armés et potentiellement dangereux.
Selon le témoignage explosif de cette jeune femme, le dirigeant a malgré tout cherché à se joindre à la foule en route vers le Congrès, tentant même de prendre le volant de la voiture présidentielle à un agent de son service de protection.
Europe
Arrestation du fils de la princesse de Norvège soupçonné de viol
Les forces de l’ordre norvégiennes ont procédé à l’arrestation de Marius Borg Høiby, 27 ans, suspecté d’agression sexuelle. Les détails de l’affaire commencent à émerger.
Lundi soir, les autorités norvégiennes ont mis sous les verrous Marius Borg Høiby, fils de la princesse héritière Mette-Marit, dans le cadre d’une enquête pour viol. Le jeune homme de 27 ans est accusé d’avoir eu un rapport sexuel avec une personne incapable de donner son consentement, selon les déclarations de la police. Cet incident est décrit comme un acte sexuel sans pénétration, où la victime était dans un état d’inconscience ou de faiblesse l’empêchant de s’opposer.
Les investigations ont rapidement progressé. Une perquisition a été menée au domicile de Høiby, où des éléments matériels ont été saisis. Cette arrestation fait suite à une précédente interpellation en août, lors d’une altercation nocturne à Oslo, où Høiby était accusé de violences domestiques. À cette occasion, un couteau avait été découvert planté dans un mur de la chambre de la femme impliquée, avec laquelle il entretenait une relation.
La situation s’est encore compliquée en septembre, lorsque Høiby a été arrêté pour avoir enfreint une ordonnance de protection. La police a révélé qu’au moment de son arrestation lundi, il se trouvait en compagnie de la même femme qui avait été impliquée dans l’incident d’août. Les charges contre lui se sont élargies pour inclure des accusations de violences domestiques.
Marius Borg Høiby, né d’une relation antérieure de Mette-Marit avant son mariage avec le prince héritier Haakon, n’a pas de rôle officiel au sein de la famille royale, contrairement à ses demi-frères et sœurs, la princesse Ingrid Alexandra et le prince Sverre Magnus. La police n’a pas encore décidé si Høiby serait placé en détention provisoire, laissant l’avenir judiciaire du jeune homme en suspens.
Cet événement soulève des questions sur les dynamiques familiales au sein de la royauté norvégienne et sur la manière dont la justice traite les affaires impliquant des personnalités publiques. La Norvège, connue pour son système judiciaire transparent et équitable, devra naviguer avec soin dans cette affaire délicate, assurant à la fois la protection des droits de la victime et le respect des procédures légales.
Europe
Russie : Vladimir Poutine signe un décret permettant un recours plus large à l’arme nucléaire
Face à la montée des tensions avec l’Occident, Vladimir Poutine a modifié la doctrine nucléaire russe, permettant un recours plus large à l’arsenal atomique en cas de menaces jugées sérieuses.
L’annonce de la signature par le président russe Vladimir Poutine d’un décret élargissant les conditions d’emploi des armes nucléaires marque une nouvelle étape dans l’escalade des tensions internationales. Ce décret intervient après que les États-Unis ont permis à l’Ukraine d’utiliser des missiles à longue portée contre la Russie, signalant une évolution stratégique dans le conflit.
Le document, signé le 19 novembre, modifie substantiellement la politique nucléaire russe. Désormais, toute attaque contre la Russie par un État non nucléaire, mais soutenu par une puissance nucléaire, sera considérée comme une agression conjointe. Cette révision reflète une adaptation de la Russie à ce qu’elle perçoit comme des menaces croissantes à sa sécurité, selon les dires du Kremlin. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a justifié cette mesure en expliquant qu’il était impératif de réajuster les fondements de la doctrine nucléaire face aux défis actuels.
Cette décision intervient à un moment où les relations entre la Russie et l’Occident sont particulièrement tendues. Fin septembre, Poutine avait déjà fait état de sa volonté d’utiliser l’arme nucléaire en réponse à une attaque aérienne massive contre le territoire russe, une menace qui a été réitérée par la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, indiquant que la réponse de la Russie serait proportionnée et décisive.
La Russie accuse également l’Ukraine d’avoir utilisé des missiles de longue portée fournis par les États-Unis pour frapper la région de Briansk. Selon les informations relayées par le ministère russe de la Défense, six missiles ATACM ont été lancés, dont cinq ont été interceptés par la défense antiaérienne russe. Les débris auraient causé des dommages mineurs à un site militaire, attisant encore la tension dans la région.
Cette escalade dans la rhétorique et les actions nucléaires soulève des inquiétudes quant à une possible intensification du conflit, déjà marqué par des échanges de prisonniers et des accusations réciproques d’agressions. La signature de ce décret par Poutine pourrait être interprétée comme une tentative de dissuasion, mais aussi comme une manifestation de l’intention de la Russie de protéger ses intérêts par tous les moyens, y compris les plus extrêmes.
Économie
Climat, guerres, Trump: le G20 sous pression en sommet à Rio
Le sommet du G20 à Rio de Janeiro se tient sous haute tension, avec des enjeux climatiques et géopolitiques majeurs, et l’influence croissante de Donald Trump.
Le sommet du G20, qui réunit les dirigeants des économies les plus influentes du monde, a débuté à Rio de Janeiro dans un contexte marqué par des défis climatiques pressants et des tensions géopolitiques exacerbées. Les discussions, qui se déroulent dans un cadre de plus en plus instable, sont dominées par la nécessité de trouver des accords sur le financement climatique et la gestion des conflits internationaux, tout en anticipant le retour de Donald Trump à la présidence américaine.
Les dirigeants du G20, représentant une part significative du PIB mondial et des émissions de gaz à effet de serre, sont confrontés à l’urgence d’agir pour le climat. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a appelé à des compromis pour garantir un résultat positif à la prochaine conférence sur le climat, la COP29. Cependant, les divergences sur les questions climatiques et les conflits en cours, notamment en Ukraine et au Proche-Orient, rendent les négociations particulièrement ardues. La Russie, absente du sommet, continue d’influencer les discussions par son conflit avec l’Ukraine, tandis que la situation à Gaza et au Liban ajoute une complexité supplémentaire.
Le président argentin Javier Milei, connu pour ses positions ultralibérales et climatosceptiques, introduit une incertitude supplémentaire. Buenos Aires a exprimé des réserves quant à l’adhésion à un communiqué commun, ce qui pourrait entraver les efforts de consensus. De son côté, le président brésilien Lula da Silva, hôte du sommet, souhaite recentrer les débats sur les enjeux sociaux et la lutte contre la pauvreté, avec le lancement d’une Alliance globale contre la faim et la pauvreté, et la proposition d’une taxation des plus riches, déjà discutée entre les ministres des Finances du G20.
L’ombre de Donald Trump, qui devrait revenir à la Maison Blanche en janvier, plane sur le sommet. Joe Biden, en visite en Amazonie, a envoyé un message fort sur la nécessité de protéger l’environnement, soulignant le risque d’un affaiblissement des ambitions climatiques mondiales sous une nouvelle administration républicaine. Cette perspective alimente les craintes d’une fragmentation internationale accrue et d’un retour en arrière sur les engagements climatiques.
Les discussions bilatérales de Xi Jinping avec d’autres dirigeants illustrent également l’importance croissante des pays émergents et des visions alternatives dans un ordre mondial en pleine mutation. Selon Oliver Stuenkel, professeur en relations internationales, le monde entre dans une phase d’imprévisibilité accrue, où les pays du Sud et la Chine auront plus d’espace pour articuler leurs propres stratégies.
Le G20 de Rio de Janeiro se tient à un moment critique où les leaders doivent naviguer entre les impératifs climatiques, les conflits internationaux et les changements politiques majeurs, tout en cherchant à maintenir un semblant d’unité et d’action collective.
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